HIP OPsession 2015 : les rendez-vous à ne pas rater
La 11e édition du festival international de culture hip-hop a démarré au Lieu unique jeudi 5 février 2015 avec l’exposition Walk this way. Tour d’horizon d’une programmation riche et éclectique qui s’étale jusqu’au 21 février.
C’est une première à Nantes. En guise d’ouverture de la 11e édition du festival HIP OPsession, la photographe française Sophie Bramly a dévoilé ses clichés de jeunesse sur les débuts du mouvement hip-hop. Une plongée dans les années 1980 à New-York et Paris qui a su séduire plus de 500 personnes présentes au vernissage.
Près de 500 personnes ont répondu présent au vernissage de l’exposition de Sophie Bramly
Pour cette nouvelle édition du festival, Pick Up Production a concocté une programmation pluridisciplinaire et accessible aux malentendants par la présence d’interprètes en LSF (Langue des Signes Français). Battle Opssession, End of the weak, la compagnie de danse The Rookies, des conférences, du cinéma et bien sûr des prestations musicales vous sont proposés. Assez d’activités pour ne pas s’ennuyer les quinze prochains jours et approfondir la compréhension de l’histoire et des enjeux du mouvement hip-hop. En jetant un coup d’œil sur la programmation, Fragil a sélectionné les coups de cœur à ne pas rater...
Combats de danse
Samedi 7 février, la danse sera à l’honneur du festival. 200 danseurs venant d’Europe, d’Amérique mais aussi du Japon vont faire trembler le sol du Lieu unique avec la Battle OPsession. A l’origine du mouvement, avec un bout de carton au sol en guise de piste de danse, les jeunes des ghettos se confrontaient dans la rue du Bronx. Organisée comme un combat non violent, cette bataille dansante s’est faite reconnaître dans le monde entier comme une véritable discipline artistique. Le breakdance et ses émanations variées se sont développés avec de plus en plus de techniques, de rythmes et de souplesse. En 2014, c’est le Russe Predatorz qui a remporté la finale de la bataille OPsession qui, comme les années précédentes, aura lieu cette année à guichets fermés.
Pour sa première collaboration avec le festival, la salle de spectacle l’Odyssée à Orvault présente Underdogs du groupe The Rookies dimanche 8 février. Le directeur artistique Philemon met en scène six danseurs mondialement connus aux influences afro, jazz, dancehall et electro. Ils vont plonger les spectateurs dans les prémices du mouvement de part leurs gestuelles et les sonorités qui s’en suivent.
Pendant une année, les chorégraphes Amala Dianor, Pierre Bolo et Mickaël Le Mer ont réuni 20 jeunes danseurs des Pays de la Loire pour se questionner sur l’évolution du mouvement hip-hop. Au grès des influences d’hier et de demain, Overflow, clin d’œil d’un temps, est un spectacle qui sera présenté au Lieu unique le vendredi 13 février (gratuit).
Deux conférences à ne pas manquer
Retour aux source de la musique noire Américaine... Des pionniers du jazz tels que Fats Waller et Henry Red Allen au premier groupe de rap Crash crew, chacun de ces genres musicaux ont été le moyen de se rassembler pour parler des conditions de vie afro-américaine. Avec la conférence Hip-hop et jazz, jazz et hip-hop, le journaliste Jérôme Kalcha Simonneau interviendra au Pôle étudiant jeudi 12 février pour parler des similitudes entre deux époques différentes.
Autre conférence organisée par l’association All 4 One et présentée au Trempolino par Grégoire Dorville (End Of The Weak France, Paris), Anna Oravcova (Ulice Detem o.p.s, République tchèque), Grégory Monfort (Zulu Nation, Belgique) ouvriront un temps de parole concernant les dispositifs possibles autour des différentes disciplines à l’échelle européenne. Pour les curieux, un certains nombre d’ateliers (danse, rap, beatmaking, graffiti, vidéo, human beatbox, deejaying) seront à expérimenter lors du salon hip-hop à la Maison du Hauban samedi 21 février.
Tous au Ferrailleur !
Trois dates sont organisées dans le café-concert le Ferrailleur. Parmi nos coups de cœur, il y a le duo parisien Baron Rétif & Concepción Pérez. Ils jouent des rythmes jazzy hop en mixant un style dub électronique. Mystiques, ils arrivent à nous faire entrer dans leur univers particulier.
Parmi les artistes Eli MC, Eloquent, Anton, Lucio & Lapwass de l’animalerie mais aussi Damu The Fudgemunk, c’est le Nantais Cap-Oral qui aura l’honneur de partager la scène avec trois artistes américaines jeudi 18 février, toujours au Ferrailleur. Gavlyn, Oh Blimey et Akua Naru sont fortement attendues par le public nantais car le concert affiche déjà complet.
Membre du label indépendant Broken complex, Gavlyn est la révélation du hip-hop américain. La jeune Californienne travaille aussi en collaboration avec l’artiste VON POE VI, autour du projet Movement Organized Threat. Pour sa seconde tournée européenne, elle chantera au côté de la MC Oh Blimey. Ces deux hyperactives mélangent instrumentale oldschool, jungle et drum’n bass. Elles s’expriment avec franc-parler et souhaitent rassembler la nouvelle génération.
Accompagnée des musiciens du groupe DIG-FLO (guitare, sax/EWI, basse, batterie), Akua Naru présente son dernier album The Miner’s Canary. Connue notamment pour son morceau, The World is listenning, produit sur le label Jakarka (Blitz the ambassador, Dynasty, Iamnobody...), la globe trotteuse arbore des textes militants et des mélodies soul envoûtantes. Elle rejoint les influences de Lauryn Hill et parvient à être considérée comme le symbole actuel du hip-hop féminin. En attendant son showcase, l’artiste a mis en ligne son dernier morceau, Heard.
End Of the Weak
Du 12 au 14 février, la salle de concert le Stereolux s’impose avec les rappeurs américains Blackalicious, Smoke DZA, mais aussi Murkage et Underkontrol. Des talents du rap français sont aussi attendu dans la salle nantaise avec Alonzo et Joke, rappeurs originaires du Sud de la France, et la finale Ouest de la End Of the Weak (EOW). Créée dans le lower east side de New-York, la EOW est une compétition de talents qui parvient à donner une image positive sur la scène du rap et du slam. Lors du tournage du documentaire Live from New-York, Samuel Ebongue, aka Sammy Jackets, découvre le concept et décide de l’exporter en France.
Pour sa septième saison, la End Of the Weak France a sélectionné les vainqueurs de la qualification dans l’Ouest. Maras, Ekékil, Ixaya, HVJ, Bogdan et Gonzo-Skizo (vainqueur de la EOW Nantes) devront gravir les cinq étapes. Dans un premier temps, le MC doit savoir poser 16 mesures sur une instrumentale inconnue puis sans instrumentale. Troisième étape, plus difficile : les Mcs doivent garder le flow sur trois instrumentales de styles et tempos différents. Celui qui aura tenu la cadence en passant son micro toutes les cinq mesures, deviendra le champion de EOW France 2015.
Brooklyn en avant-première
A l’approche de la fin du festival, le Cinématographe propose le film Brooklyn pour comprendre le parcours de la Suissesse Coralie qui tente sa chance sur la scène du rap français. Programmé par l’Acid au Festival de Cannes en 2014 et sélectionné par près de 20 festivals nationaux et internationaux, ce premier long-métrage de Pascal Tessaud est présenté à Nantes en avant-première, avant sa sortie nationale.
Du 05 au 21 février, HIP OPsession est l’occasion de renouer avec les anciens et découvrir les nouveaux talents artistiques, locaux comme internationaux. Cette nouvelle édition offre l’opportunité de se regrouper pour faire perdurer les valeurs d’un mouvement autour de la paix, l’amour et la solidarité.
Texte : Maud Wargnier - Photos : Xoel Freire
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