La théorie (1)
La théorie (2)
Evolution Control Committee
La pratique, Discographie

Mark Gunderson est un grand type à la voix suave et à l'allure pour le moins originale (cheveux blonds en pétard et pantalon à carreaux) ce qui fait de lui le show-man idéal pour l'Evolution Control Committee. Et ça tombe rudement bien, puisqu'il travaille justement au département musical du Comité de Control de l'Evolution et qu'il y met au point de fabuleux petits bijoux de technologie tel que le Thimbletronium et la Cuisine du Futur. Deux innovations réconciliant la science et la musique dans le but d'arracher les musiciens de la scène électronique à leur laptop si peu scénique auquel ils s'accrochent comme des berniques à leur rocher. Et comme c'est l'Evolution Control Committee qui décide, ceux qui ne s'adapteront pas mourront, c'est la dure mais juste loi de la nature.

Burn, Hollywood, burn !

C'est à une heure déjà bien avancée de la soirée que le front man d'Evolution Control Committee investit la scène du Lieu Unique. Il se tient debout en blouse blanche à côté de son ordinateur portable dont l'écran est tourné vers le public pendant que sur les deux écrans surplombant la scène, est projeté un film présentant succinctement ce mystérieux comité auquel il appartient. Il n'a pas commencé à jouer que déjà le public, pourtant assez froid jusqu'alors, se met à crier lorsque le logo du comité apparaît sur les écrans. Et c'est tout un poème, il est composé des logos de Mc Donald, Reebok et Nike, soucieux de l'environnement Mark Gunderson préfère parler de recyclage plutôt que de détournement concernant ce logo.

Après la courte vidéo de présentation, Mark entreprend de chauffer la salle en dégainant de furieux samples de James Brown grâce à son Thimbletronium. Il s'agit de dix dés à coudre classiques qu'il porte sur des gants de chirurgiens et qui sont reliés à son laptop qui laisse maintenant paraître l'interface d'Audiomulch sur les écrans de la scène. Cette homme n'a décidément rien à cacher. D'ailleurs il passera une bonne partie de la prestation à nous expliquer le fonctionnement du Thimbletronium. A chaque doigt est assigné un sample, chaque doigt ou presque puisque certains lui permette de contrôler le volume ou l'arrêt pur et simple de la musique. Et Mark n'hésite pas à couper la musique pour haranguer le public qui ne bouge pas assez sur ses samples de Public Enemy, ils sont d'après lui ceux qui sont sensés nous faire danser le plus. Gunderson est un spécialiste de ces gourous du sampler et ses versions " whipped cream " de tubes tels que " Rebel without a pause ", rencontre improbable des pionniers du hip-hop et du trompettiste Herb Alpert, sont les ancêtres de ce que d'aucun baptise aujourd'hui la bastard pop.

Chauffe, Marcel, chauffe !

Toujours est-il que le Thimbletronium donne à Mark une prestance terrible sur scène. Il faut voir ce grand gaillard aux allures de prêcheur gigoter sur scène tout en jouant des pouces afin de lancer les samples sur lesquels sont basées ses compositions. Il ne se privera pas de se jeter dans la foule, lors d'une version enflammée de " 'Rocked by rape ", dernier (et premier) smash-hit en date d'Evolution Control Committee. Ce morceau met en scène un collage des propos de Dan Rather, sorte de PPDA américain, sur le riff de " Back in Black " d'AC/DC. Ce même riff avait valu quelques ennuis légaux aux Beastie Boys il y a quelques années mais contre toute attente c'est la CBS (la chaîne de télévision employant Dan Rather) qui menaça le Comité de poursuite pour les samples utilisés dans le morceau, l'affaire est pour l'instant classée sans suite. Le hasard de la programmation du festival fait que le set d'Evolution Control Committee précède celui de Wire, qui eurent une attitude à peu près comparable à celle de AC/DC envers le groupe Elastica à la sortie de leur single " Connection " dont le riff s'inspirait de " Three girl rhumba " du combo punk. Mais Mark ignorait tout à propos de cette affaire et omit de saisir la chance d'en parler avec Wire.

La démonstration ne s'arrête pas au thimbletronium puisque notre maître de cérémonie nous laissera apercevoir la révolution que pourrait bien être sa Kitchen of the Future. Le principe est à peu près le même que celui du Thimbletronium mais il s'agit cette fois-ci d'utiliser des ustensiles ménagers comme interface. Le but étant, à terme, de permettre à chacun de jouer une symphonie tout en préparant son petit déjeuner. La Cuisine du Futur est encore en développement, mais Gunderson est tout de même accompagné sur scène par un grille-pain qui scande " i toast ! " lorsqu'on le met en marche et qui permettra à notre laborantin de nous faire danser une nouvelle fois.

L'équipe du Lieu Unique, organisatrice du festival, étant très à cheval sur les horaires (à la limite de la courtoisie), la prestation d'Evolution Control Committee ne s'éternisera pas, pour le malheur du public à qui Mark à offert une bonne dose de convivialité musicale revigorante mais pour le bonheur de sa grand-mère couturière qui se languissait certainement de ses dés à coudre.

art. | Brian Brialy | brian@fragil.org

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