La rencontre

Nouvel album : La Pittoresque Histoire de Pitt Ocha ?

C'est un disque pour enfant à la base...mais qui peut aussi être écouté par les adultes. Pas mal de copains ont participé au disque (La Tordue, Pierre Perret, Tryo...) afin de donner aux enfants l'envie d'écouter de la chanson française.

Depuis quelque temps, on retrouve des chansons dédiées aux enfants sur des albums tels que ceux de La Tordue, des Têtes Raides et finalement sur les vôtres. Comment expliquerais-tu cela ?

Il est vrai que cela se retrouve chez les Têtes Raides, notamment dans leur graphisme (effectué par Le Chat Pelé). Pour ce qui est du graphisme des Ogres, on fait appel à Aurélia qui a fait des livres pour les enfants. D'un point de vue familial, on commence tous à avoir des enfants, ceci expliquant peut-être cela. Je sais que, aussi bien pour les Têtes Raides que pour La Tordue, lorsqu'ils ont eu des enfants, ils ont commencé à les faire intervenir sur leurs disques. Il nous est souvent arrivé aussi de jouer devant des enfants. Nous trouvons important de leur faire découvrir nos instruments. Lorsqu'on leur présente un accordéon, ils sont vraiment intéressés d'autant plus qu'ils n'en ont jamais vu à la télé.

Ce serait donc une réponse à toutes ces imbécilités télévisuelles ?

C'est sans doute notre façon de réagir. C'est vrai qu'on a mal quand on voit ça.

Depuis vos débuts, vous avez toujours privilégiez les collaborations...

...Et on le fera toujours ! On fait tellement de concerts qu'on a des copains partout. On trouve donc important de les mêler à nos travaux. Au départ, on étaient quatre Ogres. Désormais, les techniciens font véritablement parti du groupe. On a ensuite crée note label de production.

Peux-tu nous parler du Chapiteau "Latcho Drom" ?

On a acheté ce chapiteau dans le but d'en faire une salle de spectacle itinérante. Pendant des années, nous avons donc tourné avec. Nous invitions des groupes pour venir jouer avec nous et le " Latcho Drom " prend désormais son envol tout seul. On offre cette structure à qui veut tant que le projet reste intéressant car c'est une grosse structure.

La route ?

On tourne tout le temps. On a choisi l'autoproduction. On aime faire des concerts mais on est obligés d'en faire et de sortir des disques le plus souvent possible car on a une structure à faire vivre. Si on étaient chez Universal, on pourrait prendre une année sabbatique mais c'est loin d'être le cas.

Vous vous tenez toujours éloigné des circuits médiatiques habituels. Est-ce par souci de rester "underground" ?

Tan que ça marche, on continue. On n'en veut pas aux groupes qui signent sur des majors. On a la chance d'avoir réussi à monter une structure pour vendre nos albums. On arrive à mieux les distribuer même si ça reste dur. On verra le jour où l'on s'essouflera, quand on aura envie de se prendre un an. Alors, on signera sur une major et ça ne nous posera aucun problèmes. D'ailleurs, on a déjà eu pas mal de propositions de leur part. Pour l'instant, nous souhaitons prouver que l'autoproduction peut marcher.

Vous êtes prêts à accueillir d'autres groupes sur Irfan ?

Dès que ce sera possible financièrement ! Plein de groupes souhaiteraient nous rejoindre. Des groupes qui en ont marre des grosses structures !

Les Ogres de Barback évoluent dans un univers musical qui leur est propre. Quelles seraient vos influences ?

Étant de la même famille, on a baigné dans les mêmes musiques. Nos parents écoutaient beaucoup de chansons françaises : Renaud, Brassens, tous les classiques... Ados, on a écouté tous les groupes alternatifs : Mano Negra, Négresses Vertes, VRP, Satellites... Puis, on a découvert la musique tzigane. Trois périodes dont on essaient de faire un mélange.

Ce désir de se lancer tous les quatre est venu simultanément ?

Au début, Fred et moi, les deux grands frères, on reprenaient la Mano dans des groupes. Puis, on s'est mis à jouer acoustique dans les cafés. Assez naturellement, on a fait appel à nos soeurs qui nous ont suivis pendant deux, trois ans avant le premier album.

Tous ces instruments sur scène ?

Mathilde et Alice ont fait le conservatoire. Fred et moi avons appris la guitare à l'école. Pour ce qui est des autres instruments comme les cuivres, on les a tous appris sur le tas. C'est venu du fait que l'on craignait d'ennuyer les gens lors de nos concerts avec seulement deux guitares.

Vous faites d'ailleurs appel à la Fanfare du Belgistan sur scène ?

Ce sont des musiciens que l'on a rencontrés sous le Latcho Drom. On cherchait un fanfare qui sonne " musique de l'est ". On tourne avec eux dans le but de faire un spectacle mis en scène avec des acteurs, un peu de cirque... Un spectacle dans lequel se mêleraient les arts vivants.

Interview et article : Olivier Roussel