Yamoy, concerts et courts-métrages hors-pistes
Rencontre avec Alex
L’association Yamoy a pour objectif de promouvoir les pratiques musicales et artistiques indépendantes : elle est connue pour organiser régulièrement à Nantes des concerts de musiques actuelles, entre post-rock, pop, folk, électro ou hip-hop. On lui doit ainsi la venue entre autres, des groupes Coco Rosie, Herman Düne, Lali Puna, Hanged Up, Minor Majority... Yamoy organise également des soirées courts-métrages pour s’éloigner des sentiers battus.
A la suite d’une de ces soirées au Violon Dingue, nous avons rencontré Alex, le président de l’association, pour discuter plus particulièrement de cette activité cinématographique.
- Comment est née Yamoy ?
L’asso existe depuis 1999. A la base on voulait organiser des concerts de rock indé, puisqu’il y avait peu de choses même si l’Olympic organisait quelques trucs. En parallèle on a rencontré des gens qui étaient intéressés par le projet et qui pensaient la même chose mais au niveau du cinéma. Donc on a fait un pôle courts-métrages et un pôle musique. Au début c’était assez restreint, la première année on a organisé une soirée courts-métrages et deux concerts... Ensuite le rythme s’est amplifié. Cette année on a fait au moins 7, 8 concerts et un festival (ndlr : le festival SOY). On commence à avoir un petit nom même si ça reste humble. On a fait venir pas mal de groupes, on fait pas mal de concerts avec des groupes qu’on aime bien.
- Oui, je pense que les gens commence à connaitre Yamoï et vont voir les concerts sans forcement connaître les groupes...
On a la chance de taper large, on reste pas ancré dans un style, on va du rock au hip-hop en passant par l’électro. Grâce à ça on s’est fait davantage connaître que certaines asso qui restent, je dirais presque coincées dans un style de rock. Donc c’est un peu pour ça qu’on est reconnu je pense.
- Comment s’effectue la recherche de films ?
Sur Internet notamment, c’est principalement par ce biais qu’on arrive à trouver des films. Ça se passe de différentes manières, on arrive à « toper » pas mal de réalisateurs par des sites de courts comme ciné-court par exemple (www.cine-courts.com, ndlr), après c’est un peu du hasard...On a connu des boîtes de prod’ qui nous ont vendu des films, c’est-à-dire des cassettes avec les droits, comme lardux production. Ce sont entre autres des films politiques et de l’animation de qualité. Sinon on passe pas mal de films amateurs.
- Vous essayez de passer des courts-métrages qui viennent principalement de Nantes ou pas spécialement ?
De partout, déjà on a un peu de mal à en avoir... Les fins de progs sont assez douloureuses parfois. On n’ a pas envie de catégoriser, on prend tout et n’importe quoi... on n’aime pas les thématiques. Pour faire une thématique, il faut vraiment avoir du temps et il faut faire une recherche très élaborée... Nous on n’a pas le temps et on a envie de tout mélanger. On a envie que les gens voient de tout, des choses expérimentales comme des choses plus légères.
- En fait, vous voulez surtout faire découvrir des nouveautés ?
Oui, c’est exactement le créneau de l’association, nous ce qu’on veut c’est faire découvrir... Notre démarche au niveau des courts-métrages est la même qu’au niveau musical à vrai dire. Parfois on fait venir des groupes un peu plus connus, mais alors on essaye de faire une première partie vraiment pas connue de manière à ce que le public découvre un autre groupe par la même occasion.
- Vous avez plus de facilités à programmer de nouveaux groupes que des courts-métrages ?
Oui, il y a beaucoup plus de groupes qui existent, et surtout qui sont accessibles que de vidéos... après on n’est pas non plus spécialisé dans le court-métrage. On aime beaucoup ça mais personne n’a fait d’école de cinéma, personne n’a de vocation cinématographique. Donc on découvre petit à petit par nous-même. En musique on connaît pas mal de tourneurs, pour nos courts-métrages on ne sait pas toujours où chercher...Parfois on se demande un peu comment on va reussir à gérer. On arrive à renouveler quand même, parfois on bosse avec des écoles. On fait des échanges parfois. On s’arrange au niveau des droits. Notre recherche est un peu hasardeuse. Là on a trouvé un réalisateur sur Nantes qui va nous filer des films. Ça s’est fait complètement par hasard. On l’a rencontré deux jours avant la dernière soirée, je l’ai appelé le jour même, il a accepté qu’on diffuse un de ses films. Il a des films très intéressants en super 8.
- Vous avez des contacts à l’étranger ? Il y avait des films hollandais lors de la soirée...
Oui, il y avait trois films hollandais, techniquement super bien. On a eu un contact avec l’agence du court des Pays-Bas. Il y a un partenariat entre la France et les Pays-Bas et on est entré en contact avec eux. Ça s’est fait beaucoup plus simplement qu’en France. Ils nous ont envoyé le DVD comme ça. Ils ont juste dit de contacter les réalisateurs pour savoir si on pouvait les diffuser. En France c’est un peu plus long avec les agences du court. Il y a un « star system » un peu chiant et cher aussi. Le court ne rapporte strictement rien, il faut être honnête. Il y a des boîtes de prod’ qui vendent des films 500 balles alors que pour une soirée comme ça à 3€, tu payes 2 films, 3 films, c’est tout et après tu perds des sous. De toute façon les soirées sont à but non-lucratif, on fait payer 3€ parce que symboliquement ça nous rembourse nos frais de com, de téléphone... On gagne un peu de sous, entre 50 et 100€, qu’on met de côté pour les réinvestir dans la soirée d’après.
- Le choix des films se fait donc en fonction de ce que vous pouvez avoir ?
On reçoit beaucoup de choses, puis on fait une sélection. Pour un film diffusé, on met deux films de côté. Il y a des films vraiment insupportables... On a pensé au « nanar du mois » et puis si on rentre dans ce système là, on va passer un nanar puis 2 puis 3, on va faire que ça. On pourrait faire une soirée qu’avec ça mais il y a des gens qui vont être déçus.
- Quels sont les projets en cours avec Yamoy ?
On continue les soirées courts-métrages, il y en a une le 23 février au Violon Dingue. Sinon au niveau musical, cette année c’est un peu l’explosion. Il va y avoir The Eternals, groupe américain de Chicago au Live Bar le 24 février avec Audioroom, un mec tout seul qui fait de l’électronica et qui vient de Toulouse. On fait venir Berg sans nipple le 23 mars à la Barakason, Radian au Pannonica le 1er avril, on voudrait faire venir Chinese star et peut-être Herman Düne de nouveau.
- Le site de l’association www.yamoy.org
Propos recueillis par Jessica Wallace et Charlotte Houang.
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