Un souvenir d’enfance mis en scène
En 1982 à Séville, l’équipe de France de football dispute la demi-finale de la coupe du monde contre la RFA, le match se termine par une défaite de la France. Au même moment, Pierre Rigal a 9 ans et cet évènement restera gravé dans sa mémoire. Aujourd’hui il est devenu danseur et réalisateur du quatuor « Arrêts de jeu  » basé sur ce match qui a marqué les esprits.
« Arrêts de jeu » est la mise en forme de ce souvenir d’enfance, de cet évènement, à la fois sportif et télévisuel ancré dans nos mémoires collectives. A la fois solennelle, absurde, sacrée ou ridicule, cette cérémonie célèbre, à travers l’exploration du »jeu » au sens large du terme, les plaisirs, les mythologies, les enjeux, les angoisses et les paradoxes de l’enfance. En se déplaçant d’une émotion collective vers une émotion intime, cette manifestation « régressive » de ces souvenirs d’enfance, permet finalement d’observer notre posture d’adulte et d’appréhender, peut être avec crainte, nos souvenirs prochains. Citation de Pierre Rigal (octobre 2006).
Le spectacle commence comme au stade avec en fond sonore la Marseillaise, puis petit à petit apparaissent huit rectangles lumineux qui dansent dans le noir, ils représentent la foule dans les tribunes. Ils vont se transformer en écrans de télévision tout en s’approchant des spectateurs. On assiste aux dernières minutes du match, les commentateurs rendent l’antenne « à vous Paris » et les danseurs revivent les différentes phases du jeu. Les écrans de télévisions sont omniprésents tout au long du spectacle, les danseurs gardent toujours un œil dessus, ils semblent guidés par des images du match que l’on ne voit pas. Le quatuor évolue sous une lumière très travaillée qui donne à la salle l’ambiance et les couleurs du stade. Le sol rayonne d’une lumière verte comme l’herbe de la pelouse et la vidéo constitue aussi des sources lumineuses qui fournissent un éclairage particulier.
Le spectateur se trouve face à une performance à la fois physique et chorégraphique. Comme devant un match de foot télévisé, on assiste aux nombreux ralentis sur les actions des joueurs. Les danseurs miment ces moments de ralentis avec une simplicité et une force étonnante. Ils sont parfois très drôles lorsqu’ils reproduisent les mimiques des joueurs mécontents qui réclament des fautes auprès de l’arbitre. Les gestes sportifs sont amplifiés, embellis et retravaillés par les danseurs qui ne sont pas danseurs professionnels mais des sportifs venant d’horizons différents, du cirque, de l’athlétisme et de sports divers. Cela apporte à la danse une originalité et une force supplémentaire. Le public du Lieu Unique semble enchanté et sort de la salle avec le sourire, « Arrêts de jeu » a remporté un vif succès. Crédits photo : Aglaé Bory Chloé Cartier-SantinoLe spectateur se trouve face à une performance à la fois physique et chorégraphique.
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