Scopitone : Convergence 1.0 jongle avec les rêves
Les jongleurs sont des danseurs frustrés.
19h00. Sous le chapiteau du festival, Adrien Mondot s’apprête à donner sa seconde représentation du week end. Il doit faire près de 50° sur la scène. Les spectacteurs improvisent des éventails avec les flyers des prochains festivals. Ils les agitent mollement dans leurs mains moites. Le spectacle commence.
Convergence 1.0 est une création de jonglage, où l’image numérique joue le rôle principal. Adrien Mondot et la violoncelliste Véronika Soboljevski occupent la scène derrière une toile quasi invisible sur laquelle sont projetées des balles virtuelles, qui s’assemblent et se démultiplient. L’art du jonglage est alors mis à nu, réduit à son essence même. Que reste t-il du jonglage si on enlève les balles ? Telle pourrait être la question à laquelle répond avec audace et poésie la création Convergence 1.0.
Tu n’es pas né avec des balles dans la main... Peux-tu nous raconter le parcours qui t’a mené à Convergence 1.0 ?
Avant de consacrer ma vie à la danse et au jonglage, j’étais chercheur, en informatique. Je passais mes week end dans des spectacles d’Arts de Rue, où je me présentais. Un jour, j’ai eu la chance de rencontrer un chorégraphe qui m’a invité à le rejoindre sur son projet. C’est à partir de là que j’ai eu d’autres perspectives... J’ai ensuite participé aux « Jeunes talents du Cirque » et j’ai pu jouer devant un parterre d’institutionnels du milieu. Il y a eu une sélection sévère, et comme ça s’est bien passé pour nous, on a eu des financements, ce qui a permis l’embauche d’une équipe technique, et la création de ma compagnie. Notre résidence au Manège à Reims, durant un an et demi, a peaufiné la création. C’est là que j’ai découvert toutes les facettes du métier, appréhendé une démarche professionnelle et bien sûr perfectionné le jonglage tout comme la danse.
On peut donc dire que tu es autodidacte...
Oui ! Et cela ne me porte pas, pour l’instant, préjudice en terme de reconnaissance. De toute façon, je ne pense pas qu’il y ait d’énormes différences de niveaux entre les artistes issus des écoles académiques et les autres...
Vous donnez beaucoup de représentations, la création est réputée : comment vis-tu cette réussite ?
J’ai découvert tant d’aspects différents... Mais je considère que mes projets n’en sont qu’aux balbutiements... C’est une école superbe, notamment au niveau des relations humaines. Je commets quelques maladresses ! Le fait que nous soyons là ce soir par exemple : les conditions de la représentation ont été dures. Ouvrir la programmation d’un festival à d’autres arts que la musique n’est pas chose facile...
Peux-tu me parler de la musicienne qui t’accompagne ?
La violoncelliste Véronika Soboljevski est arrivée au tout début de la création, et c’est elle qui a composé toutes les musiques.
As-tu collaboré avec d’autres compagnies ?
Pour l’instant, j’ai proposé des programmes informatiques à d’autres compagnies, soucieuses de trouver des logiciels et/ou des programmations capables de s’adapter à la scène.
Et demain ?
Demain, je m’offre le plaisir de retourner à des choses simples et essentielles... L’art de la rue ! Il m’arrive encore de prendre le temps de donner des spectacles de jonglage, simplement accompagné d’un accordéonniste...
Propos recueillis par Claire ROBIN.
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