Dans la série humour noir, ces deux là font la paire
Le premier est trapu et plutôt bavard, le deuxième est sa demie mesure. Ils sont tous deux originaires d’une région au lourd passé terroriste. D’où l’humour noir qui les caractérise. Ils sont venus hanter nos nuits... Qui sont-ils ?
Pourriez-vous revenir sur vos débuts, qu’est ce qui vous a poussé à faire du cinéma, quels sont les grands tournants de vos carrières ?
Alex de la Iglesia : Je ne savais pas vraiment ce que je voulais faire (d’ailleurs, je ne sais toujours pas), je fais du cinéma pour rendre ma vie plus passionnante, j’aime m’amuser, être dans la confusion totale, en ce sens Tournet m’a beaucoup influencé. Almodovar m’a aidé à produire mon premier long-métrage et je pense que ça a été un tournant dans ma carrière.
...Et pour vous Enrique Urbizu comment s’est passée votre collaboration avec Roman Polanski sur le scénario de la 9ème porte ?
Enrique Urbizu : En fait je ne l’ai jamais rencontré. Les producteurs voulaient une collaboration internationale pour adapter un best-seller. Je me suis occupé du scénario et j’ai pensé à Polanski pour la réalisation. Mon travail était très technique assez proche de la plomberie. C’était une expérience frustrante, en plus Polanski a changé la fin du film. Mais bon... il m’a permis de vivre pendant trois ans.
Ce n’est pas la première fois que vous venez à Nantes
Alex de la Iglesia : « 800 balles » et « Crime farpait » ont très bien été accueillis en France, ils ont eu une bonne critique, et une bonne distribution (sûrement parce qu’ils ont été coproduit par une boîte française.) Ce festival est une occasion pour nous de faire découvrir au public ce que l’on fait. Avec le cinéma, on peut partager avec les autres notre joie de vivre.
Enrique Urbizu : Moi, c’est la troisième année que je viens au festival de Nantes. Ici, on ne nous connaît pas, les spectateurs regardent nos films avec une vision propre, ils n’ont pas de préjugés, ils se moquent qu’on soit con. On est heureux de pouvoir présenter, pour la première fois, nos films de la série « films à hanter vos nuits » dans une salle de cinéma. A la base, ces films sont destinés à la télévision, on aurait dû les regarder pour la première fois chez nous en famille. Ça va être une sorte de test avec le public nantais.
Pouvez-vous expliquer de quoi part le concept de la série « Films à hanter vos nuits » ?
Alex de la Iglesia : C’est la filiale Filmax, à Barcelone, spécialisée dans les films du genre qui nous a fait la commande.
Enrique Urbizu : J’ai toujours voulu faire du cinéma fantastique, et des films d’horreur. Pour "Devine qui je suis", on m’a donné beaucoup de liberté, je me suis régalé et je suis assez content du résultat. J’ai imaginé le scénario suite au divorce de ma sœur. Je ne voulais pas qu’elle monte sa fille contre son père, l’idée était aussi de les rendre méfiantes maintenant qu’elles vivent seules.
Pendant ce festival, on a beaucoup parlé de la crise qui touche le cinéma et du manque de moyen mis à la disposition des productions espagnoles
Alex de la Iglesia : En France, vous avez beaucoup plus d’argent pour le cinéma. Les Français sont fiers des films français et veulent en voir. Les Espagnols ne ressentent aucune fierté par rapport à leur cinéma, ils préfèrent aller voir des productions américaines. Par exemple, « Crime farpait » a eu plus de succès en France qu’en Espagne. Je me dis très souvent que je devrais emménager en France mais je n’ai pas trouvé de raisons suffisantes pour quitter ma famille.
Enrique Urbizu : « Caja 507 » a également déclenché d’avantage d’engouement en France qu’en Espagne. Il a remporté 4 prix au festival de Cognac en 2003. Lorsque je suis revenu à Madrid, j’avais 3 propositions de distribution en Espagne mais elles n’ont eu de suite.
Si vous étiez membre du jury, quels films en compétition aimeriez-vous récompenser ?
Alex de la Iglesia : Je ne sais pas, j’ai pas tout vu. Je viens de voir "El Taxista Ful" et je le recommande.
Enrique Urbizu : J’ai déjà été membre d’un jury et je ne le referai pas, je n’aime pas juger le travail des autres.
...ça ne vous empêche pas d’avoir des coups de cœur...
Enrique Urbizu : Alors peut être "sept vierges", il parle de chose qu’on a pas l’habitude de voir au cinéma.
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