Vu au Théâtre Universitaire de Nantes
The Long Life : Théâtre sans paroles
L’émotion était au rendez-vous, sans mots, sans paroles, rien qu’en geste, en musique et en déplacements. Le superflu disparaît pour laisser la place à un véritable témoignage de la vie de personnes âgées.
La pièce compte cinq personnages, deux couples et un homme seul. Le décor hyper figuratif regroupe de très nombreux éléments représentant une maison délabrée et collective. L’idée principale consiste à emmener le spectateur vivre une journée complète avec ces êtres si peu souvent représentés.
Les comédiens évoluent avec lenteur. Chaque geste devient hésitant, imprécis. Les démarches sont lourdes et difficiles. Le spectateur se voit emporté dans une sorte de vie au ralenti, de calme dû à la douleur que demande chaque mouvement. Face à cette compagnie au talent incroyable, le public se sent soudainement vieux, fatigué, partageant leur vie dans une communion presque fusionnelle.
Face à cette compagnie au talent incroyable, le public se sent soudainement vieux, fatigué, partageant leur vie dans une communion presque fusionnelle.
Un couple s’aime et s’aide dans chaque étape du quotidien, de la piqûre matinale au chant du soir en passant par l’habillement et la toilette. Le deuxième couple semble rester uni par la seule volonté de ne pas être seul : disputes, bagarres, blagues mesquines, jeux étranges… Ces deux-là ont décidé de se haïr et ce choix égaye leur routine. Le célibataire de la pièce ne possède pas toutes ses capacités mentales. Dialogues avec un poisson qu’il fait frire, avec lui-même, avec les objets… Il commente tout dans une sorte de charabia inintelligible.
Cet ensemble de comédiens aux personnalités aussi diverses donne à la pièce une cohésion et une folie dans un cadre de lenteur et de monotonie. Quelques accélérations subsistent et suffisent à divertir le public le temps de sombrer de nouveau dans un rythme quasi-léthargique mais tellement réaliste voire reposant.
A la fin du spectacle, lors du salut final, la même expression se lit sur tous les visages à la découverte de ces comédiens de grand talent, le même commentaire que l’on entend en évacuant lentement, très lentement le théâtre : « Mais qu’est-ce qu’ils sont jeunes ! ».
The Long Life, par The New Riga Theatre
Amélie Féraud
Bloc-Notes
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