« Par les villages  », par la compagnie la Fidèle Idée
Quand le théâtre rencontre la poésie
Enfin une compagnie nantaise sur une scène nantaise !!! La compagnie la Fidèle Idée, crée en 1997, a présenté « Par les villages  » à Onyx. Une pièce où le quotidien sert de décor à une question d’héritage entre frères et soeur. Entrez dans l’univers poétique de Peter Handke...
« Par les villages » c’est l’histoire d’un homme, Grégor, qui revient dans la région où il est né. Il vient y discuter l’héritage de ses parents avec son frère et sa sœur. Parti pour la ville, Grégor est devenu écrivain et n’est pas retourné dans son village depuis de nombreuses années. Persuadé que la route principale et les villages qui la bordent ont changé il décide de prendre le vieux sentier de crête mais là aussi tout est métamorphosé par la vie moderne. Sa vallée natale a bien changé et il est surpris de ne plus reconnaître les lieux de son enfance. Les villages qu’ils traversent ont été transformés par de nouvelles routes, de nouveaux lotissements ...
Son voyage est fait de rencontres, celle d’une intendante de chantier, celle d’ouvriers qui partagent le quotidien de son frère, celle d’une vieille femme, celle de sa sœur ... Et, dans un quotidien presque banal la question de l’héritage resurgit. Grégor est exclu de l’héritage, sa sœur, Sophie, et son frère, Hans, souhaitent se servir de cet argent pour que Sophie monte un petit commerce. Ce conflit familial entre les trois enfants sert de fil conducteur à la pièce et permet d’aborder différents sujets : les classes sociales, la vie moderne ...
Une pièce toute en poésie
Le texte « Par les villages » de Peter Handke, est un monde de poésie. La parole du poète pose les questions que l’on n’ose pas poser ou que l’on n’arrive pas à formuler. « Par les villages » c’est un texte qui évoque les maux et la confusion de la société actuelle avec des mots forts, il fait ouvrir les yeux sur ce qui nous entoure. « Par les villages » interpelle, questionne le spectateur et l’emmène dans un univers dramatique.
un texte qui évoque les maux et la confusion de la société actuelle avec des mots forts, il fait ouvrir les yeux sur ce qui nous entoure
Les personnes qui croisent le chemin de Gregor, sont des gens ordinaires, du quotidien et pourtant une dimension poétique émane de chacun. Il y a d’abord Hans, un homme un peu perdu, noyé dans le quotidien des chantiers, il lutte avec les autres ouvriers pour une vie meilleure. Et puis, il y a Sophie, une femme forte et courageuse qui veut choisir sa vie malgré les difficultés. Le mécontentement de son frère aîné ne l’atteint pas et lui donne davantage de force pour avancer vers le chemin qu’elle s’est choisi. Gregor rencontre aussi une vieille femme qui pose les questions du passé, du présent et de l’avenir ...
Des mots découpés entre lumière et musique
Toute cette poésie prend vie sur scène, dans la bouche des acteurs, au milieu d’un espace dénudé. Pas de décor, pas de superflu, juste l’essentiel, peut-être parce que les mots perdraient un peu de leur force si le décor était imposant. Seule la lumière accompagne les personnages, la lumière distribue la parole, crée des espaces ... une lumière simple en harmonie avec le texte.
La musique est aussi présente dans « Par les villages », elle accompagne les mots, rythme la pièce, souligne des instants et les acteurs deviennent un peu musicien, certains acteurs nous chantent d’ailleurs leur message. Avec un texte si poétique et autant de musicalité, il est dommage que les comédiens fassent autant attention à leur diction. Difficile de ne pas remarquer l’élocution des acteurs, chaque lettre est prononcée, le naturel est loin d’être de mise et cette articulation si découpée vient parfois parasiter le texte.
Un défaut ... la longueur
La représentation dure 2h15 et même s’il y a un entracte, il est difficile de rester accrocher aux mots des acteurs pendant plus de deux heures, surtout quand il n’y a pas de « pause » dans le récit. Chaque phrase, chaque mot est important, et l’on envie de boire toutes les paroles des personnages mais ce n’est pas évident surtout quand on ne connaît pas le texte de Peter Handke. Les monologues sont omniprésents, et parfois ils sont vraiment très longs ... difficile de rester accrocher aux mots d’une personne qui s’exprime pendant un quart d’heure ! Alors que chaque acteur donne tout pour être écouté et a vraiment un message intéressant à faire passer.
Bloc-Notes
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