Publié le 16 novembre 2011

Mathilde Colas

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Coups de coeur, larmes éclats de rire... Le festival de cinéma allemand a de quoi émouvoir le spectateur cette année ! L’édition 2011 s’est ouverte sur un drame intime poignant qui a fortement marqué les spectateurs.

Mercredi 9 novembre, 22h13. Un tonnerre d’applaudissements accueille L’amour et rien d’autre (Über uns das All), premier long-métrage de Jan Schomburg. Intimiste et poétique, le film livre une histoire troublante mais lucide sur l’acceptation du deuil. Martha, qui perd son mari brutalement, vit dans le déni en projetant son amour chez un autre homme, au lieu d’accepter la situation et de se reconstruire.

Sur ce thème tragique se déploie un film pourtant plein de légèreté. Le réalisateur, est présent lors de la projection et confie au public : “Je ne pensais pas que le film ferait autant rire. Mais mon idée était effectivement de placer du léger dans le grave.” Le ton du film, à la fois aérien et pesant, perturbe le spectateur, partagé, comme l’héroïne, entre l’insouciance et la tristesse. Ce refus d’accepter la mort qui consume Martha la fait sombrer dans l’absurdité et la folie, même si Jan Schomburg évoque une touche d’espoir à la fin du long-métrage.

Ce genre d’expérience rappelle souvent notre propre vécu, nos propres doutes face aux événements de la vie et de la mort. En quittant la salle du Katorza, on ne peut s’empêcher de se mettre à la place de Martha, en se demandant si une certaine folie n’aurait pas fait son nid en chacun de nous. Le public sort troublé, abasourdi, mais conquis. Le ton est donné : le festival promet de soulever cette année encore beaucoup d’émotions chez les spectateurs.

Mathilde Colas