Publié le 16 avril 2009

Eloise Trouvat

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Le nouvel album de Lo’jo est un passeport gagné pour un ailleurs, une fuite vers des pays lointains où la misère “n’est pas moins pénible au soleil”. Lo’jo nous offre avec Cosmophono des chansons apatrides d’où jaillissent une poétique indéniable, agrémentées d’orchestrations de cuivres, de rythmes exotiques, de voix chaleureuses en provenance de terres lointaines. Avec Cosmophono, on embarque pour 44 minutes de voyage en destination d’escales entre Europe et Afrique, entre colonisateurs et colonisés. Un feu d’artifice de chansons et de jazz, où la voix Nougaresque de Denis Péan retrace sur des carnets nus “le roman d’aujourd’hui avec les cendres d’hier matin et les reflets de demain”.

Deuxième album de Lo’jo, ce nouvel opus est rimbaldien. Tel un bateau ivre, il transporte avec lui les sonorités d’un monde à la dérive en puisant dans la richesse de différents continents. Les mélodies métissées de ce groupe nomade dessinent un lieu cosmopolite, sans frontières, où l’on échappe au triste et terne territoire qu’est le nôtre. Le disque se clôt sur un ton presque funèbre. Denis Péan y chante, en quelques secondes, voix nue accompagné d’un piano : “La liberté, c’est un éclat de bohème, une fleur restée interdite, mais c’est la plus belle de la rue fanée, la plus indocile”. Quelques mots indociles qu’il est bon d’écouter en boucle pour ne pas les oublier. C’est ainsi que le voyage entamé par Lo’jo se termine, sur cette perle rare qu’est la liberté.