Publié le 16 avril 2009

Eloise Trouvat

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“Faut pas prendre les enfants du bon dieu pour des canards sauvages.” Avec cette phrase, tirée de Maudits Français, le nouvel album de Java, dans les bacs le 27 avril prochain, le ton est donné. Au fil des “mots dits français” de Java, on découvre des répliques que la plume d’Audiard aurait pu mettre dans la bouche de Blier ou de Gabin. Chez Java, “on ne jazze pas, on cause”, avec un accent parisien, des textes ciselés et un accordéon qui nous transporte dans un passé lointain et nostalgique.

Java est né il y a maintenant dix ans de la rencontre entre deux parigots : le compositeur Fixi et l’auteur R-Wan. Véritables tontons flingueurs de la prose, ces deux-là deviennent rois de l’argot en élaborant une musique cosmopolite qui mêle rap, rock et folklore. Une musique loin d’être sclérosée, qui résiste au communautarisme qui voudrait que les blancs fassent du rock à l’anglaise et les arabes du rap. Java puise son identité dans les racines enfouis d’une chanson française qui sent bon le musette et le folklore. Avec un brin d’humour, comme dans le titre Paris Musée, où Java se moque d’un Paris bobo, d’une vieille dame à la retraite, ce troisième album promet des scènes hallucinantes où une terrible envie de guincher risque de s’emparer des amateurs de Java.