DECADENCE DECALEE

NANTES, 16 H 05. OU J'ENCHAINE LES INTERVIEWS. CHAUDE ATMOSPHERE, PRELUDE A LA SOIREE POUR UN AUTOMNE BIEN PARTICULIER. JE RENCONTRE LES VIVE LA FETE, UN GROUPE DONT LE PETIT MONDE DE LA MODE S'EST ENTICHE.

Les colonnes néo-classiques de l'ancien Palais de la Bourse cillent sur leurs fondements. Les Vive la Fête investissent ce temple de la consommation. Son hypersaturé. La salle : un forum culturel jamais adapté pour une telle prestation scènique. On doit s'en contenter : promotion oblige. La FNAC, quoi. Pour l'heure on y joue République Populaire par un très populaire couple dans les milieux avertis ! C'est le deuxième vrai album électro-pop composé par le duo décalé Pynoo-Mommens après " Attaque Surprise " et un sept-titre essayiste : " Je ne veux pas " en 1998. Pochette héritière de Gainsbourg. Très Eighties. Où Els aurait trouvé son Serge et Danny, Jane. Mais point d'émules ici. Danny Mommens ne voulait pas le signer, comme les précédents, sur Kinki Star. Un sous-label, chapeauté par le tutélaire Lowlands, qu'il avait créé avec son partenaire de Sexmachines Luc Waegeman ainsi que l'ex-Manifesto Mark Vandebos. C'est en quête de manager que Danny Mommens prit sa guitare de musicien, la même qui l'a attachée à la scène comme bassiste du groupe dEUS. Une réelle complicité marquait toutes ses personnalités lorsque Vive la Fête prenait souvent le relais après le concert de dEUS pour achever les nuits orgiaques. Juste retour des choses, le manager de dEUS serait le leur et leur offre ainsi une distribution franchissant les frontières flamandes.

A LA FERME

Lors de trêve, loin des effervescentes tournées, les Vive la Fête viennent trouver une quiétude créative dans les racines de leur terre natale. Leur petite ferme, nichée dans la campagne flamande près de Gand, abrite chats, chiens, oiseaux, poules. Els avec son pot à lait fabrique ses propres produits, Danny, ses compositions et sur ses rythmes, Els chantonne le français. Une bien belle image d'Epinal qui paraît bien éloignée de la mode. Et pourtant, les créateurs anversois leur font les yeux doux et Martin Van Beirendonck de la bande des six, fut le premier à les courtiser et leur proposer de jouer lors de la présentation de ses défilés. Debout, la démarche des modèles portant lainages, jupes longues et campés sur talons plats (stéréotypes de la mode made in Anvers) se fera désormais sur l'affriolant son homemade Vive la Fête. Leur dernier maxi ne s'intitule-t-il pas d'ailleurs Tokyo. Où l'on cause de jolies filles, de nouvelle vague pour des Otaku dressed codés à Tokyo, des fashionnistes new-Yorkais ou à des silhouettes évanescentes de Milan.

UNE NUIT, EN VILLE

Les ouvrières Lefebvre-Utile et leurs tâches répétitives ont laissé l'usine à une horde de clubbers hyperactifs. Vive les temps modernes ! Les rythmes sont désormais plus syncopés ! Du travail à l'ivresse du plaisir. D'un lieu déglingué, on se l'approprie pour le dépraver. Vive la République Populaire ! La guitare de Danny Mommens s'excite, Els, drap de douche enserrant la taille et poitrine bardée d'un large scotch noir, susurre ses quelques mots de français. Peu importe que le phrasé soit approximatif, cette langue est celle de l'amour. French love pour tous. Ils ont d'ailleurs récemment interprété une nouvelle version de " 69, année érotique " de Gainsbar lors d'une petite virée promotionnelle dans le pays de la movida. Délicate moiteur ! Frôlement innocent, esquisse de danse pour clubbers exquis. Il y a ceux qui sirotent faussement sage leur demi, les autres sont venus pour se lâcher. Le revival année 80 s'exhibe sans pudeur. D'autres groupes l'ont fait émergé du vestiaire en y ajoutant l'efficace touche électro : les très arty new-yorkais Fisherspooner, Zootwoman, ou Miss Kittin & The Hacker. Les créateurs et stylistes l'ont remixé dans leur garde robe, et les publicitaires ont relancé le porno-chic. Les années 80 sont mortes, Vive les années 80 ! Trois minettes d'Anvers et d'ailleurs, petit haut " Miss Guccihotte ", trois tigresses griffées Jean-Paul Gaultier. Eye liner prononcé sous les paupières. Escarpins pointus. Up to date. Repues, elles chavirent sous l'impulsion des beats. Cool Generation.

2H, 3H. Je ne sais plus bien. Dehors il pleut, de toute façon on est déjà trempé. Rapport au Vive la fête.

art | Pascal Couffin | pascal@fragil.org

Vive la Fête - Els Pynoo (vocals, synthesizers) - Danny Mommens (guitar, bass, synthesizers, vocals) with - Jules de Borgher (drums) - Jeroen Swinnen - Dirk Cant in the first set-up with : - Piet Jorens (percussion, synthesizers) - Aldo Struyf (guitar)

Numéro 1

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VIVE LA FETE | DECADENCE DECALEE

Nantes, 16 h 05. Où j'enchaîne les interviews. Chaude atmosphère, prélude à la soirée pour un automne bien particulier. Je rencontre les Vive La Fête, un groupe dont le petit monde de la mode s'est entiché.

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GYBE nous a accordé une interview, une des dernières au regard des difficultés que connaissent les médias avec ce collectif. Un moment rare où fut évoqué l’univers particulier de Godspeed, leurs revendications politiques et idéologiques.