PARADOXE DES OBJETS

CHOREGRAPHE, DANSEUR , CREATEUR DE COSTUMES, PLASTICIEN, DJ, VIDEASTE, QUI SE CACHE DERRIERE TOUTES CES ETIQUETTES ? SUREMENT UN GENIAL NOMADE QUI RECELE MILLE ET UN TALENTS DANS SA BESACE. AU LENDEMAIN DE LA PRESENTATION DE SA PIECE SANS DANSEUR MAIS " 100% POLYESTER ", CHRISTIAN RIZZO EST ASSIS AUTOUR D'UN CAFE, SUR UNE CHAISE, PRES D'UNE TABLE, EN ATTENDANT DE NOUS DEMONTRER QU'IL PEUT ETRE SUR LA TABLE A COTE DE LA CHAISE, ET QUE TOUT CECI N'A VRAIMENT AUCUN SENS !

Reposé, serein, Christian Rizzo ne pouvait ne pas connaître ces mots lors de la création de sa dernière pièce en février 2001, Et pourquoi pas : " bodymakers ", " falbalas ", " bazaar ", etc, etc… ? , et pourtant ! L'artiste protéiforme nous laissera pénétrer dans l'intimité de son imaginaire peuplé de contes élégiaques à la Oscar Wilde. Et ce sont des figures mentales qui s'en échappent. Bien que savamment composée, Christian Rizzo transcende cette pièce lorsqu'il complète ses images à l'aide d'un stock d'objets présent à ses pieds. Il en puise ainsi à loisir des maillots de bain, masques, gants, lunettes, cagoules, bottes Christian Lacroix, flacons de parfum, boule disco, lys blanc, faux crâne humain… des " objets dignes d'un véritable cabinet de curiosités ". Hors de leur contexte habituel, recyclés, réinterprétés ses objets singuliers deviennent " objets-costumes " sur des silhouettes qui s'animent, s'élèvent pour devenir " figures mentales ". Silhouettes dont on n'apercevra d'ailleurs jamais les visages cagoulés de Cédric Courtois, Matthieu Doze, Donata d'Urso et Pascal Paoli. Cette poésie puise toute sa force et légèreté dans la rotation cinétique du plateau. A la console de mixage entre les disques qui s'enchaînent, Christian Rizzo commande la scène tournante. " Un lieu de focalisation de création d'image en direct, très petit, d'où les énergies convergent. Le chorégraphe coupe, colle, recycle, distord et sample les éléments à sa dispostion : vêtements, matières, accessoires, objets, extraits sonores, voix. Il y a réellement invention d'écriture empreinte de surréalisme avec ces digressions ludiques et parsemée de références chères à Christian Rizzo. A ses côtés depuis plusieurs créations, Cathy Olive signe une éclatante scénographie avec de très belles lumières rouge, rose, orange.

STRUCTURES MOBILES, PLUS EVOLUTIVE.

L'univers de Paris trop plombé, Christian Rizzo a choisi quelques années auparavant de décrocher pour respirer l'air portugais à Lisbonne. Il en a tiré certains enseignements. Les services administratifs portugais ont peu de main mise sur l'artistique, laissant ainsi aux créateurs toute latitude. En phase avec un mouvement influent de chorégraphes, Christian Rizzo déclare qu'" en tant qu'artistes, [ils] n'ont aucune envie d'avoir un cahier des charges dicté par l'administratif ". L'explication avancée de ce réalisme franco-français serait " liée aux années 80, avec une politique Lang qui crédita beaucoup d'argent à la Danse, louables mais les artistes se sont livrés ". Le pouvoir vient de l'administratif. La solution acceptable résiderait en la réappropriation du pouvoir de décision dans le respect des réalités financières et des nécessités pédagogiques. " Je veux faire des projets qui s'inscrivent dans aucun circuit, c'est juste de la mise en relation, avec aucun intermédiaire, seulement dans un rapport direct avec le public". Christian Rizzo revendique son caractère nomade. Ces chorégraphes soutiennent leurs projets et ne veulent de ses espaces nominatifs et personnifiés à l'image de leur directeur. Une réforme des centres chorégraphiques en France apparaît alors nécessaire.

PROJET " APPARTEMENT TEMOIN ".

A l'invitation de Laure Meyrieux, designer, dans une galerie avec deux autres danseuses, Christian Rizzo a répondu par une performance, point de départ d'un nouveau projet. De la manipulation d'objets brandie comme principe, pour " une transfiguration d'espace non stop ". Abolissant la frontière qui sépare le danseur du spectateur, Christian Rizzo s'invite simplement chez les gens. Par la même ils endossent le rôle de producteur. La nouvelle création redéfinie leur espace et leurs rapports aux menus objets quotidiens. Parti du constat que " notre intérieur est lié à notre façon de nous mouvoir ", l'intérêt recherché par le chorégraphe est de " se mettre dans un espace prédéterminé face à une fonctionnalité ". Pour mieux l'intégrer et ainsi la modifier. Les codes sont décalés et de nouveaux émergent de l'effervescent imaginaire de Christian Rizzo.

art | Pascal Couffin | pascal@fragil.org

Et pourquoi pas : " bodymakers ", " falbalas ", " bazaar ", etc, etc… ? crée au Centre de Développement Chorégraphique de Toulouse et au Quartz de Brest en Février-Mars 2001.

Objet 1, un coffret contenant un CD de Gérôme Nox, les images de Laure Meyrieux et un texte de Marie Roche, publié au Centre chorégraphique national de Grenoble.

Renseignements auprès de l'association Fragile : roche.marie@wanadoo.fr

Numéro 1

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Nantes, 16 h 05. Où j'enchaîne les interviews. Chaude atmosphère, prélude à la soirée pour un automne bien particulier. Je rencontre les Vive La Fête, un groupe dont le petit monde de la mode s'est entiché.

CHRISTIAN RIZZO | PARADOXE DES OBJETS

Pour l'heure, Christian Rizzo est assis autour d'un café, sur une chaise, près d'une table, en attendant de nous démontrer qu'il peut être sur la table à côté de la chaise, et que tout ceci n'a vraiment aucun sens !

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GODSPEED | UNE COMMUNAUTE DE SOLIDES GAILLARDS

GYBE nous a accordé une interview, une des dernières au regard des difficultés que connaissent les médias avec ce collectif. Un moment rare où fut évoqué l’univers particulier de Godspeed, leurs revendications politiques et idéologiques.