Rencontre avec Claude Sicre

Claude Sicre, génialissime trublion des Fabulous Trobadors, toulousain mais citoyen avant tout, a réussi en quelques années a construire de redoutables contre pouvoirs citoyens. Se méfiant comme la peste des idéologies de toutes sortes, Claude Sicre privilégie les actions concrètes et refuse catégoriquement tout verbiage.

L'esprit citoyen est invoqué à outrance par les mass médias et les réelles initiatives tant pensées, discutées et reformulées se font bien souvent attendre. Le terme de citoyenneté risque fort d'être galvaudé et même récupéré par la société de consommation. Heureusement de bien belles idées peuvent débouchées sur des actions concrètes. C'est en ce sens qu'œuvre depuis fort longtemps Claude Sicre au cœur d'un comité de quartier qu'il a co-fondé en 1977 à Arnaud Bernard, à l'ombre de Saint-Sernin, dans un faubourg populaire,le dernier du centre ancien. " le comité de quartier a été créé pour faire en sorte que les gens se connaissent et développent des relations de voisinage. Un comité de quartier pour les habitants s'occupe des problèmes du quotidien, comme le sort des poubelles, les problèmes de stationnements, mais il a une visée plus ambitieuse. Le fonctionnement est cyclique. Les gens se rassemblent quand il y a des projets forts. Mais en ce moment il y a l'appel gauchiste et alter mondialiste qui fait que les gens se préoccupent plus de la planète que de leurs quartiers ! " Claude Sicre aime à définir avec précisions les mots qu'il prononce. Aussi ce n'est pas en ennemi du mouvement alter mondialiste, car Claude Sicre est un contestataire radical, mais bien en adversaire qu'il émet une critique qui appelle une réflexion sur une possible transformation sociale de nos sociétés : " je suis un adversaire de l'idée qu'un autre monde est possible. D'autres mondes sont réels mais ils sont occultés. Il n'y a pas besoin d'en rêver d'autres. Les peuples eux-mêmes doivent dire ce que doit être le monde, c'est la pluralité des mondes et ce n'est pas 50000 occidentaux qui doivent refaire le monde pour les autres. C'est utopiste ! "

Concitoyenneté Le contre-pied à l'utopie serait donc de proposer de réelles alternatives efficaces qui puissent changer notre quotidien. " Il faut s'occuper des problèmes de là où l'on est, si tu les traites en profondeur, tu comprendras mieux le problème des autres. Alors si tu survoles tous les problèmes à la fois… Je vois bien que le problème de la Palestine ce soit très urgent, mais les Palestiniens, ce qui veulent avant tout, c'est que tu sois d'abord cohérent chez toi ! " Initiateur des repas de quartiers, Claude Sicre pourfend toutes les idées qui ne sont que du " verbiage " : " beaucoup de mots ne veulent rien dire comme démocratie participative ou de proximité, ci cela ne renvois pas à des actions concrètes ". C'est en formidable théoricien que Claude Sicre évoque sa définition des contre pouvoirs civiques : " actuellement tout ce qui est civique renvoie au même mot que politique. Alors que le civique, c'est la concitoyenneté et pas la citoyenneté. Par contre, citoyen renvoit au politique. Aucun politicien (de la droite à l'extrême gauche) n' a su faire la distinction essentielle entre Politique et Civique. C'est la concitoyenneté qui inclut la démocratie participative. Il faut savoir la théoriser et la montrer comme avec les comités de quartiers. "

Indépendance Le souci de Claude Sicre est de faire en sorte que les citoyens réapprennent à être autonome. Aussi les repas de quartiers seraient une action où seule compterait la volonté de s'autogérer, indépendamment de toute structure étatique, de tout mot d'ordre institutionnel. La loi sur les conseils de quartiers, votée lors du gouvernement socialiste de Lionel Jospin, le fait réagir spontanément : " cette loi absurde issues des pouvoirs organise les contre-pouvoirs. Les mairies nomment ainsi ceux qui vont être les contre-pouvoirs à son pouvoir. Comme ces mairies qui financent entièrement des associations culturelles : ce sont des interlocuteurs que les mairies payent et finalement disent ce que les mairies veulent bien entendre. Les comités de quartiers doivent être une alliance de tous les gens, quelque soit leur appartenance politique, qui ont un intérêt commun et qui eux doivent être indépendant de tous les pouvoirs. "

Un des combats de Claude Sicre serait donc de réinventer les grandes valeurs ? " les valeurs importantes de la révolution, de la république ne sont pas éternelles. Si tu ne les réinventes pas à chaque moment, tu ne comprends pas leur signification. Les valeurs sont invoquées par les journaux mais si tu ne les redécouvrent pas dans une action concrète, tu ne sais pas qu'elle est leur portée, ni leur réalité et tu ne comprends pas ce pourquoi elles ont été inventées. "

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