
Dessin live
L’abstraction en mouvement
Performance de Vincent Fortemps, Champs libres, Rennes, 5 juin 2008
Fragil a assisté au concert visuel du dessinateur belge Vincent Fortemps dans le cadre de Périscopages, 7èmes rencontres de la bande dessinée d’auteur et de l’édition indépendante de Rennes.
Trois personnages montent sur scène. Chacun prend sa place, aux cotés d’un grand écran au milieu du plateau. Les lumières se baissent. Un archet glisse sur une corde de guitare, et c’est parti ! Hoye, c’est le nom de la performance visuelle de Vincent Fortemps, accompagné par Jean-François Pauvros à la guitare, et Alain Mahé à l’ordinateur. C’est un combat de matière, mouvement et lumière. Le spectateur plonge pendant 40 minutes dans un univers en noir et blanc ; une suite de formes éphémères qui s’ébauchent, évoluent et aussitôt s’échappent. Souvent énigmatiques et à peine esquissés, les traits laissent une grande place à l’imagination.
Vincent Fortemps a commencé à travailler de la sorte en 2002. C’est un peu le “principe du cinéma, de l’animation, mais sans pellicule”. Une évolution de son travail en bande dessinée, qui en reste quand même stylistiquement très proche. Il dessine sur une feuille plastique transparente, surface qui se laisse attaquer, graver, recouvrir d’encre, nettoyer, et encore recouvrir d’encre... Une caméra placée sous sa table de travail en verre envoie les images sur l’écran. Au même instant, des micros captent les bruits de la performance : des griffes, du frottage. Les images, les sons et les bruits racontent au spectateur un univers visuel intense et sombre, entrecoupé par des éclaircies de lumière et des amorces de mélodies. Carte blanche aux sensations du moment. Les trois sur scène se laissent aller à la découverte d’un parcours libre et fort improvisé, tout en restant soudés entre eux.
Pour moi c’est de la BD, pour les autres pas du tout. Mais c’est pas grave
Fragil a vu Hoye le 5 juin, aux Champs libres de Rennes, lors des deuxièmes assises de la bande dessinée indépendante, dans le cadre du festival Périscopages. La manifestation a investi toute la ville pendant trois semaines, avec des expos dans les endroits les plus différents : des librairies à l’Orangerie du parc du Thabor, des galeries d’art aux murs de l’ancienne usine Picard, siège des Ateliers du vent. Les œuvres de Vincent Fortemps ont notamment été exposées à la librairie Alphagraph à deux pas de place Sainte-Anne, et à la galerie Rapinel, à Bazouges-la-Pérouse, à 40 km de Rennes.
“Pour moi c’est de la BD, pour les autres pas du tout. Mais c’est pas grave”. Aux frontières de la BD et de l’art contemporain, les productions de Fortemps ont bien trouvé leur place au sein de ce rendez-vous annuel à l’esprit ouvert, riche, et dynamique.
Amelia Cavarzan
Photos : Vincent Josse et Amelia Cavarzan
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