
Adrienne Pauly
"J’veux un mec"
Adrieeeeeenne a-t-on envie de crier, comme dans Rambo. Pourtant, quand Adrienne Pauly arrive c’est blouson en cuir, vieilles Ray-Ban et talons hauts. Princesse déjantée des temps modernes son truc à elle, c’est les histoires, les vraies.
"Je ne suis pas une pute moi, j’écris mes paroles", balance-t-elle sur scène. Auteur, compositeur, interprète Adrienne chante les hommes, ses expériences et n’hésite pas à s’inspirer des gens qu’elle croise pour raconter les dérives de la vie.
Trouver un mec, fumer des clopes, s’enivrer, deviennent les thèmes récurrents d’Adrienne. "J’espère que je vais passer à autre chose, parce que bon ça fait pas forcément une vie toute cette fumée", en rit-elle. "Ces chansons, c’était un moment un peu chaotique de ma vie, j’étais dans toute cette fumée de clope. Je ne l’encourage pas. C’était plutôt une façon de me libérer de cette nazerie que j’avais en moi et qu’on a peut être tous un peu en soi", constate-t-elle en prenant une voix de psy de série B.
"De rencontres plus ou moins nazebrokes en gardiennage pour mômes scotchés devant les dessins animées japonais et d’autres petits boulots à la con, dont comédienne qui était un truc qui me plaisait, voilà finalement je fais ça maintenant." Voilà, elle chante, annonce- t-elle comme si elle avait trouvé de quoi s’occuper pour le week-end.
Vous devez vous dire : quelle conne elle aurait mieux fait d'étudier Proust
Adrienne, 30 ans, vivante, drôle et insoumise nous rappelle qu’on se pose toutes les mêmes questions. Entre problèmes de filles : "Pourquoi j’m enfuis ? pourquoi j’m en fous ? Pourquoi jsuis pas reine d’Angleterre ?" [1] et crises existentielles : "J’ai fait l’amour avec un con, j’ai fait l’amour sans un frisson, il m’a même pas embrassé…" [2]
Éxubérance et réalité
"Vous devez vous dire : quelle conne, elle aurait mieux fait d’étudier Proust", analyse-t-elle, amusée entre deux chansons. Autour d’elle, quatre mâles. Ils jouent la musique et elle, joue avec eux en nous racontant ses histoires : une fille dans un parc, une autre qui marche dans la rue, et puis l’histoire d’une fille paumée qui s’ennuie aussi. "Allez j’en ai plus rien à secouer j’enlève mes chaussures !", finit-t-elle par lâcher. Adrienne c’est ça, elle part en vrille, elle est trash et suit ses envies. Certains la pensent sur une autre planète. Comme si métro, boulot, dodo valaient mieux qu’amours, clopes et introspection. Mais elle s’en fout, Adrienne nous expose la vie comme elle la vit.
Fragil : Quand certains s’inscrivent sur des sites de rencontres toi tu préfères chanter "jveux un mec", premier extrait de ton album. Et alors, ça fonctionne ?
Adrienne Pauly : Ça fait du bien de le crier sur un disque ! (rires) Des mecs il y en a plein, c’est pas ça le problème, il faut trouver le bon : celui qui te dit les choses avec un vrai visage. C’est pas du tout contre les mecs, c’est une chanson où la fille dit : "ne me raconte pas des conneries si on passe du temps ensemble c’est pas pour parler de la pluie et du beau temps". C’est plutôt une envie d’en découdre dans un vrai rapport.
F : Dans la chanson "vas-y viens", tu implores une fille de venir flirter avec toi, est ce qu’après "je veux un mec" c’est une manière de dire je veux une fille ?
A P : Non, pas du tout mais je comprends que ça puisse être pris comme ça parce que je suis une jeune fille avec mes deux petits seins (rires). J’ai écris cette chanson un jour où j’étais amoureuse d’un mec qui ne m’aimait plus et je suis partie à une soirée avec lui, je lui ai collé au train. Je le voyais un peu ivre regarder d’autres filles, alors pour être moins malheureuse je me suis mise dans sa peau et j’imaginais que ce type cherchais une autre fille et lui disais : "vas-y viens toi la fille dans la boite de nuit… " Et puis y a eu une autre soirée aussi où je me sentais comme un pauvre vieux mec, on était plus que trois : un gros, un miro et moi, dans une boite parisienne déprimante et on mattait une pute russe qui dansait et donc je me sentais proche d’eux à ce moment là. (rires)
F : Comédienne, tu as joué dans six films. Quelles sont tes références cinématographiques ?
A P : "Les 400 coups", j’aime beaucoup. "L’homme tranquille", de John Ford, j’aime ce vrai mec à l’ancienne qui dresse un peu une fille qui lui fait des crises de nerfs. Jerry Lewis aussi, "Docteur Jerry et mister love", c’est l’histoire d’un dédoublement, un moche qui devient beau. Puis, avec une voix de petite fille : J’aime aussi Marilyn Monroe parce qu’elle est blonde, elle dansait bien, elle était gentille et sensible et je regardais toutes ses comédies musicales quand j’étais petite.
F : Te considères-tu comme féministe ?
A P : Je ne suis pas du tout féministe le seul truc que je défends c’est que je pense que c’est bien d’avoir un truc à soi dans la vie car il y a toujours un moment ou l’on se retrouve seul. C’est bien d’être un peu indépendante, je ne fais aucun procès aux mecs.
Anne-Line Crochet
Photos DR.
[1] extrait de la chanson Pourquoi
[2] extrait de la chanson L’amour avec un con
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