
Danse, humour et absurdité
De Groland à Découflé
Le Grand T accueillait la semaine passée "Sombrero", la dernière création de Philippe Découflé, avec notamment le président de la présipauté de Groland, Monsieur Christophe Salengro.
Philippe Découflé, très bien entouré, a su mêler les arts pour offrir au public un bijou de créativité contemporaine. Vidéos, danse, lectures, jeu, rien ne manque. Les tableaux s’enchaînent, racontant l’histoire de François et Françoise qui ne se voit pas puisque l’une vit dans l’ombre de l’autre. Cette ombre reste le personnage principal de la pièce. Tour à tour suivantes puis suivies, jouant entre elles ou se riant malicieusement des danseurs, les silhouettes sombres donnent le relief et le tempo à cette pièce poétique et charmeuse.
Quand les perceptions se confondent
La vidéo tient une part très importante dans Sombrero. Utilisée intelligemment, elle joue en permanence sur la perception du spectateur, inversant les sens, créant des espaces, des décors, multipliant les effets. Elle devient poétique et cadre lorsque la scène se vide, elle devient support lorsqu’elle se remplit, elle devient enfin jeu et malice pour les danseurs qui osent s’en servir facétieusement. Le haut d’un corps, le bas d’un autre, un être à deux faces, des arbres, des mains… Tout est possible et Philippe Découflé entend bien nous le démontrer durant cette heure et demie de magie et de virtuosité créative.
Christophe Salengro excelle dans son rôle de danseur maladroit, de lecteur-humoriste, de suiveur tourné au ridicule par des chorégraphies absolument inadaptées à son grand corps
Et Christophe Salengro ?
Comment évoquer Sombrero sans parler des danseurs-comédiens ? Certes, Christophe Salengro excelle dans son rôle de danseur maladroit, de lecteur-humoriste, de suiveur tourné au ridicule par des chorégraphies absolument inadaptées à son grand corps volontairement malhabile. Mais cette capacité à trancher sur le fond ne peut s’effectuer sans le talent des autres danseurs et conteurs : Flavien Bernezet, Clémence Galliard, Yannick Jory, Sébastien Libolt, Alexandra Naudet, Leïla Pasquier, Aurélia Petit et enfin Christophe Waksmann. Dans un spectacle d’une telle exigence technique, citer les danseurs devient inévitable voire nécessaire. Des perfections de fluidité et de jeu, de la pointe du pied jusqu’au bout des ongles, de grands talents indissociables de celui de l’auteur.
Philippe Découflé ne déroge pas à la règle de ses précédentes créations, le talent est au rendez-vous, pour le plus grand plaisir des salles pleines à craquer qui ont le privilège d’accueillir Sombrero, spectacle vivant, très vivant, drôle, poétique, ennivrant et amusant.
Sombrero de Philippe Découflé ; vu au Grand T à Nantes
Amélie Féraud
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