
Sharko à la Barakason
Envahie par la Belgique !
Avis à tous ceux qui pensent qu’il n’y a que des frites et Marc Dutroux en Belgique, il est encore temps de changer d’opinion ! Car après Ghinzu et Girls in Hawaii, vous ne pourrez plus ignorer Sharko, excellent groupe belge qui après deux albums (« Feuded  » et « Meeuws 2  ») passés plutôt inaperçus, cartonnent avec « Sharko 3  », un nouvel album aux sonorités pop/rock, efficace, entêtant et rempli d’humour. J’ai donc essayé d’en savoir plus sur ce trio lors de leur passage à la Barakason.
Il faut dire que Sharko mérite sa réputation « live », leurs tubes et leur humour décalé, presque théâtral, font de leur concert un bon moment qui ne s’oublie pas si vite ! Pour savoir s’ils sont aussi drôles en vrai, je décide de pénétrer leur loge où le chanteur David Bartholomé attend dans le noir (« Tu veux peut- être qu’on allume pour l’interview ? » « Euh oui...J’veux bien ! ») On peut donc commencer...
Des débuts prometteurs...
Petit retour en arrière. En 1992, David Bartholomé s’exile aux USA et de retour en Belgique en 1997 obtient la récompense du meilleur espoir de la scène pop belge francophone. « On a réussi principalement grâce à des concours ou des gros festivals belges »explique David.« Ces concours nous ont servis de tremplin pour jouer dans des salles plus grandes » Pas vraiment la galère alors...Pourtant, le premier album « Feuded » qui sort en 1999, se vend peu. « J’ai rencontré Teuk, le guitariste puis le batteur nous a rejoint en 2001 pour le deuxième album « Meeuws2 ». Album qui les fera connaître en France, Hollande, Suisse et Belgique !Puis c’est presque la consécration en 2003 : « Meeuws2 » sort en avril en Angleterre et le troisième album « Sharko3 » en septembre regorge de tubes tels que « Spotlight »(un air pop qui vous reste en tête pendant des jours !), « Ripoff » ou encore « Excellent ».Lorsque je cherche à savoir quels groupes les a influencés ou inspirés, David me répond : « Toutes les musiques et expériences sonores sont bonnes à prendre, l’énergie du métal, l’intelligence cérébrale de l’électro-pop, le romantisme de la musique classique. Nous sommes assez souples vis à vis des influences. Sharko, c’est un mélange de tout ça ! »
Des bêtes de scènes !
Effectivement, ce mélange déborde sur scène ! La salle captivée reprend les tubes du trio qui nous emmène dans ses mélodies entraînantes et son humour décalé ! David, déguisé en lapin sauteur pour l’occasion occupe la scène et fait rire en chantant « YMCO », l’histoire d’un petit garçon qui ne savait pas prononcer les « a » ! « Nous ne voulons pas chanter des chansons réalistes du genre Marcel et son orchestre ! Ce n’est pas ce qu’on vise ! Nous ne sommes même pas sûrs de cautionner la soirée Rock and Blagues (Soirée-thème de la Barakason, ndrl).Le rire, c’est sur le moment ! On ne peut pas jouer une chanson de rock puis imiter Chirac par exemple, quoique, je sais plutôt bien le faire ! » L’humour Sharko, c’est aussi l’auto-dérision qu’on retrouve sur la pochette de leur album avec un emplacement spécialement réservé aux autographes du groupe ou des notes sous les titres de chansons, pour « Sing LA »par exemple, le groupe nous rappelle les paroles recherchées et principales : Lalalalalalalala...
« La drogue du téléchargement ! »
De l’humour, des paroles plutôt légères mais le groupe sait aussi se montrer plus sérieux lorsque l’on évoque l’industrie du disque, quelle est donc l’opinion d’un groupe indépendant face à ce problème ? « Il y a une véritable crise du disque » affirme David « Il y a moins de ventes et les grosses majors sont directement agressées sur leur territoire. De toute façon, quand tu vois qu’un ancien joueur de tennis français réussit à vendre des millions de disques, tu te dis que tout est possible ! » Ok, et le problème du téléchargement ? « Je trouve ça vraiment malsain ! Ce n’est pas du tout pareil que les cassettes où le son devenait dégueu au bout de 15 copies ; Maintenant, même les mômes ont un graveur chez eux ! Mais ce mouvement fait aussi vivre le système, il y a des gens qui sont là ce soir car ils ont téléchargé notre son ! Tout ça, ça fait surtout chier les majors ! Mais télécharger 10000 fichier comme l’instit récemment, c’est de la folie !Là, on peut parler de drogue du téléchargement ! »
Un gros problème pour peu de solutions... « Il faudrait privilégier l’aspect civil et sensibiliser les jeunes à la musique dès le plus jeune âge, je pense que ça va venir... Mais le téléchargement cache d’autres problèmes : l’Etat qui devrait faire un geste pour la TVA, par exemple ! » Que penser de la FNAC alors, temple de la consommation du disque qui cherche à se donner une image militante en baissant la TVA ? « Cette image militante ne me dérange pas, si la FNAC réussit à baisser la TVA à 5%, c’est bien . L’important, c’est le résultat ! J’ai lu une interview de la femme de Paul Mc Cartney. Elle a fait scandale en Grande-Bretagne en achetant et revendant des burgers à des pays de l’est. C’est la base qui est importante : ils ont eu leurs 10000 burgers à pas cher ! Je pense que si la FNAC peut aider, qu’elle le fasse ! »
La suite ?
Un troisième album qui a du succès et un programme chargé pour le groupe : « Demain, on sera à Bordeaux, puis à St Brieuc... Après la tournée, on retravaillera sur un nouvel album et on alimentera notre site ! » Mais à quoi pensent-ils pendant cette tournée en France ? « On est pressé de rentrer, se reposer et manger une bonne frite, pas en sachet ! Une bonne, comme on en fait pas en France ! ». Résumé : Sharko, c’est bon à écouter, à réécouter mais surtout à voir sur scène. A ne pas louper donc lors de leur prochain passage dans la région.
Sabrina ROUSSEAU
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