
Entre orient et occident
Orange Blossom revient avec un nouvel album
Entre chants arabes, percussions tribales, violons tziganes agrémentés de samplers et des guitares électriques, l’univers musical d’Orange Blossom séduit par son style....L’alchimie entre la musique occidentale et les sonorités métissées et orientales fonctionne à merveille. Leur deuxième album « Everything must change  » sort fin Février et invite notre esprit sur les chemins orientaux de leur univers musical...
- Pouvez vous nous présenter Orange Blossom ?
Aujourd’hui, le groupe est composé d’une formation fixe de quatre personnes : Leila, chanteuse ; Carlos, à la batterie, aux percus et qui s’occupe aussi de la programmation des machines ; Mathias, au bougarabou et au djembé et moi même, au violon. Ce sont joints au groupe de nombreux musiciens de formations diverses, fruit de collaborations établies au grè de rencontres...On a travaille par exemple avec Yelemba d’Abidjan (percussions, danses traditionnelles) On a également monter un projet avec des musiciens traditionnels égyptiens et nubiens du collectif Ganoub qui s’est traduit par une résidence d’un mois au Caire et une tournée en Egypte, France et Bénélux...
- D’un point de vue musical, vous avez un style bien défini. Sachant que vous êtes tous issus de formations musicales différentes, comment le groupe a-t-il réussi à créer et faire émerger cette musique du troisième millénaire ?
C’est vrai que musicalement parlant, on vient tous d’horizons divers et je pense que justement, on a une facilité d’ouverture vers d’autres styles musicaux plus grande par rapport à des formations « de nature plus traditionnelle ». Attention, je ne dénigre pas ce genre de musique (j’ai moi même été adepte du mouvement punk et rock et j’ai commencé dans ce style de musique) mais c’est plus difficile car ce sont des univers relativement enclavés. Cette ouverture a été facilitée par l’utilisation de machines et de samples mais aussi par nos influences, notamment Transglobal Underground qui allie la musique ethnique à la musique occidentale. Après, malgré nos parcours musicaux différents, on était tous intéressé par une musique électro-world alliant des sonorités multiples...
- Comment est ce que vous caractériseriez votre public ? Est-ce que vous pensez qu’il a changé depuis vos débuts ?
Les changements entre l’ancienne formation et celle qui tourne actuellement se sont essentiellement traduits par la nature de la voix (passage d’un chant masculin à une voix féminine) mais le style de musique est resté le même. Entre le moment ou l’ancien chanteur a quitté le groupe et aujourd’hui, on a été absent de la scène pendant un an et demi, temps pendant lequel on est parti en voyage en Egypte et qui a été mis a profit pour travailler sur de nouvelles sonorités et s’enrichir de nouvelles sources d’inspiration.
Quand on est remonté sur scène en 2003, ce qui nous a fait plaisir, c’est que le public était resté fidèle à travers les années et le fait que Leila apporte sa voix mélodieuse sur les compositions. Ca a capté les attentions d’un public plus large...
- Leïla, comment est ce que tu es venue à chanter avec Orange Blossom ?
Avant d’être intégrée dans la formation d’Orange Blossom, j’avais déjà une attirance pour le chant et je chantais mais a titre non professionnel...J’ai toujours rêvé de chanter dans un groupe qui mélange plusieurs univers musicaux, notamment l’oriental, l’électro et l’ethnique, en vérité c’est ce à quoi j’aspirais...Et puis j’ai assisté au Festival d’Eté à Nantes où Orange Blossom se produisait... Un an après, j’intégrais Orange Blossom grâce à Mathias que je connaissais déjà et qui m’a présentée à Carlos.
- La sortie du disque est prévue le 28 Février 2005. J’ai lu que vous avez débuté l’enregistrement pendant l’été 2003 ? Pourquoi autant de temps entre le début de l’enregistrement et sa sortie ?
Leila : On est rentré en studio en septembre 2003 et effectivement, on a passé beaucoup de temps en studio parce qu’un album ça se travaille, comme toute création naturellement il faut que cela nous convienne... Mais surtout, sur cet album, on a invité pas mal de monde et on a énormément collaboré, ça va des chanteuses lyriques (Marion TASSOUN), des chanteurs africains (Lassana COULIBALY et Alama KONE SEYDOU) à un orchestre à cordes classique (The Cosmic Orchestra). Après intervient, la partie plus marketing où il faut trouver un label, puis un distributeur... Le disque a été terminé à la mi-mars 2004 et on a trouvé une maison de disque en septembre 2004...
PJ : Je reviens pour les collaborations musicales, en fait, lorsqu’on compose un morceau, c’est au feeling et à la sonorité de chacun qu’on analyse le morceau pour se rendre compte si on a besoin de rajouter des cuivres, des chanteurs hommes ou femmes, ou bien des cordes... Pendant que le morceau se réalise, on s’aperçoit que l’utilisation d’instruments que l’on ne possède pas sur scène apporterait au morceau une qualité musicale encore plus travaillée...Et pour revenir à la conception du disque, il ne faut pas non plus oublier que cela demande beaucoup d’argent pour arriver jusqu’à la promo...
- Sur cet album et en général, comment se passe la répartition du travail sonore et la création de vos chansons ?
Leïla : La musique que l’on « distille » est un tout... Les paroles et mélodies que je compose viennent se greffer sur la musique pour que les sonorités s’allient à l’univers musical créé et prennent leur essence dans leur globalité. Sur « Everything must change », les langues (arabe et langue imaginaire) ont une grande importance pour accompagner les sons ; les influences musicales doivent transporter la voix et vice versa....On a beaucoup pensé à la musicalité du chant et des mots sur ces compositions.
PJ : On est tous autodidactes dans le groupe ; ça permet de laisser libre cours à l’inspiration de tout le monde et en même temps, ça nous oblige à travailler avec une certaine rigueur. Par exemple un membre du groupe veut bosser sur une mélodie qu’il a trouvée avant de nous la présenter. Une fois que la mélodie travaillée lui plaît, chacun essaie de voir comment elle peut être enrichie de sonorités issus de nos instruments...Mais on ne part pas de rien, par exemple, Carlos crée tout d’abord les séquences au sampler, les programmes et imagine la base musicale...ensuite, comme je l’ai dit, on fait un melting-pot des idées et des créations de chacun pour structurer l’ensemble...
- Quels sont vos projets à venir ?
PJ : On a tout d’abord une volonté de continuer les concerts parce que c’est l’essence même de l’apprentissage des musiques actuelles et puis aussi de voyager pour découvrir de nouveaux horizons musicaux et créer des liens et des collaborations avec les acteurs des scènes musicales étrangères, partager la musique, c’est à dire mettre en place un échange musical et social puisque la musique crée du lien social. En réalité, si tu veux évoluer, il ne faut pas rester enclavé dans la culture musicale qui t’a bercé, c’est pourquoi on aimerait bien bouger de France...
Leïla : Sinon dans une actualité plus présente, on a créé la musique pour une pièce de danse contemporaine appelé ALMA (signifie l’Ame en espagnol) et dans ce cadre, on est en tournée en France avec la compagnie Esther Aumatell jusqu’à la fin de l’année 2005...C’est un spectacle de danse avec une musique composée par Orange Blossom et jouée en live au cotés des danseurs. Ce qui permet la spontanéité de l’expression des danseurs ainsi que des musiciens. On s’accorde au rythme de la danse et on accompagne les danseurs dans l’expression de leurs mouvements...Cette création a été intéressante parce que la pièce était déjà montée sans musique et qu’il a fallu composer en se basant sur les éléments visuels de la pièce et donner une vision de la mélodie en accord avec les mouvements et la scène.
Discographie
Mai 1997 : album éponyme 7 titres
28 Février 2005 : Sortie de l’album « Everything must change », Bonzai Music
Propos recueillis par Gildas Le Tousse Photo DR
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