
Soirée électorale : De nouvelles fractures annoncées...
Droite ligne néoconservatrice
De la mobilisation massive et le résultat franc à l’issue du dépouillement des urnes, ressort une légitimité pour le sixième Président de la 5ème République. Le score est net et sans appel. Les récentes émeutes n’y changeront rien, le vote démocratique doit être respecté mais la colère est compréhensible !
La campagne menée par l’UMP a été rondement orchestrée par un Nicolas Sarkozy surentraîné. Ce destin présidentiel, il en rêvait depuis ses 19 ans. Est-ce louable ? Son rapport au pouvoir pourrait être analysé sur un divan. Mais de manière habile il a su réformer en profondeur la droite française, capter l’électorat du front national en n’hésitant pas à chasser sur ces terres pour le confiner aux oubliettes. Puis ultime tour de force, il ferait presque passer le vote de droite, comme un acte progressiste. Renvoyant ainsi la gauche à des valeurs jugées réactionnaires par les électeurs de Nicolas Sarkozy.
Et pourtant Ségolène Royal aura mené une belle campagne, parfois hasardeuse, avec un camp socialiste pas toujours acquis à sa cause, des procès en incompétence instruits avec rapidité de toute part et montés en épingle par des médias qu’on a largement qualifié d’acquis à la cause sarkoziste. Son projet aura pris en compte les réalités d’une société française autrement plus complexes que celles décrites de manière manichéenne et bien souvent simpliste par Nicolas Sarkozy. Mais voilà, son discours a porté dans tous les classes de la société française. Comment ne pas résister au promesses individuelles, aux sirènes de la récompense ?
Néoconservateur
Les français ont choisi entre deux projets de société radicalement différents. Celui porté par Nicolas Sarkozy et l’UMP, on ne le dira jamais assez, est d’inspiration libérale avec une démarche politique proche de celle menée par les néoconservateurs de l’administration Bush, ou encore de celle d’Aznar en Espagne ou plus proche de nous, d’un Berlusconi en Italie. Face à lui, Ségolène Royal a porté à bout de bras un pacte présidentiel soucieux d’apporter du réconfort aux oubliés de la faible croissance, aux invisibles, aux jeunes et à toutes les classes de la population qui souffrent de la politique menée par les gouvernements successifs sous la présidence de Jacques Chirac.
la nouvelle équipe se sentira décomplexée pour mener une politique réformatrice
Libérée du gaullisme teinté de démocratie chrétienne à la Jacques Chirac, la nouvelle équipe se sentira décomplexée pour mener une politique réformatrice qui conviendra bien à ses électeurs mais dont les conséquences toucheront les plus faibles et les plus démunis. Les lignes de fractures au sein de la société française sont nombreuses : sociales, générationnelles...
La tâche est bien lourde à assumer pour un Président de la République qui souhaite rassembler les français. En effet comment concilier dans les années à venir les intérêts d’un électorat vieillissant toujours plus massif et soucieux de préserver son pré carré tout en répondant aux désirs d’avenirs d’une jeunesse aux commandes de production ?
De tels grands écarts dans une société française fragmentée semblent dès aujourd’hui impossibles à réduire avec un tel programme.
Pascal Couffin
Bloc-Notes
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