Le jour se lève pour Shannon Wright
Olympic, Nantes, 18 Avril 2007.
Un mois après la sortie de "Let in the Light", son album le plus lumineux à ce jour, Shannon Wright entamait une tournée printanière. Sa mélancolie brutale s’est abattue sur l’Olympic.
La frange sur les yeux, sobrement vêtue, c’est en toute discrétion que Shannon Wright fait son apparition sur scène.
Sans mot dire, elle se glisse au piano avant d’entonner l’enivrant "Defy this love" , premier titre de son nouvel opus. S’ensuivent des morceaux tous aussi joliment mélancoliques, joués de la manière la plus intimiste qui soit, révélant ainsi toute l’intégrité émotionnelle de l’artiste. Si les mélodies gagnent en douceur, sa voix se révèle plus puissante et intense que jamais avec toujours ce même sentiment de déchirure.
D’ailleurs, ceux qui entendent un quelconque apaisement dans la musique actuelle de Shannon Wright n’ont qu’à bien se tenir. Sa prestation scénique démontre bien qu’elle possède cette même rage intérieure révélée par ses premiers albums. Quand elle empoigne sa guitare, c’est pour se lancer dans un rock vif et peu académique, avec "With Closed Eye", un des titres phares de son précédent album "Over The Sun". On retrouve alors toute la hargne qui anime l’artiste américaine, cette espèce de brutalité proche de PJ Harvey conjuguée à une voix de miel rappelant de celle de Cat Power.
Une brutalité proche de PJ Harvey conjuguée à une voix de miel rappelant celle de Cat Power.
Ses musiciens, le batteur Kyle Crabtree et le bassiste Todd Cook - tous deux issus de la formation Shipping News - contribueront également à conférer à l’ensemble toute son intensité quelque peu brutale mais toujours exaltante. Cette tempête après le calme continuera d’envahir la salle jusqu’à un morceau coup de cœur "Let the light shone down", qui efface la noirceur antérieure et laisse place à la lumière.
Enfin, deux rappels plus loin -dont "Portray" magistralement interprété à la guitare- Shannon Wright achève sa prestation aussi intimement qu’elle l’avait commencée, au piano avec l’émouvant "Avalanche", et s’éclipse après un timide salut.
Seul regret, la chanteuse sera restée introvertie tout au long du set. Mais peine serait de lui en vouloir tant sa musique nous va droit au cœur.
Texte et photos : Tifaine BODIN
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