« Sors de moi  » ou la surprise du festival de cinéma espagnol.
Que dire de Victor GarcÃa Léon ? Jeune réalisateur espagnol, faisant partie de ce que l’on appelle « la Génération 2006  », Victor GarcÃa Léon est un personnage inhabituel et haut en couleurs. Il est en réalité à l’image de son film « Sors de moi  ». Rencontre.
En compétition lors de la 17e édition du festival de cinéma espagnol, ce film présente de manière humoristique une situation à la mode actuellement : un trentenaire dilettante et séducteur « s’incruste » chez son père et sa nouvelle compagne. Dans la même veine que « Tanguy » d’Etienne Chatiliez, ce film commence de manière prometteuse en nous présentant Santiago, acteur de théâtre raté et père absent, et Guillermo, son fils de trente ans qui vit au crochet de sa mère sans parvenir « à sauter du nid ». Cependant, très vite, le scénario perd son souffle et le film tombe peu à peu dans l’absurde.
Pourtant, le spectateur sent bien qu’il y a un net désir de la réalisation de se démarquer de ce genre d’histoire, dont nous connaissons tous la fin. L’envie est présente mais malheureusement le résultat, non. La situation entre les deux protagonistes s’inverse complètement : le père tombe dans une sorte de folie, quitte son emploi et devient dépendant de son fils qui, lui, semble mûrir d’un seul coup. Choix intéressant qui ne finit pas de nous convaincre.
Cette seconde partie du film manque de réalisme et les acteurs choisissent l’exagération, dans un jeu qui restait jusqu’à présent très simple. Nous finissons par être lassés, mais c’est sans compter sur la fin de l’histoire qui ne manque pas de nous surprendre. Le père et le fils se retrouvent autour d’un plat de spaghetti froid, sans un mot, sans un regard. Une fin de film qui a plutôt tendance à évoquer le manque d’inspiration ou de budget. Et pourtant, il n’en est rien. « Sors de moi » fait partie des films riches en symboles et messages. Et qui mieux que son réalisateur et co-scénariste pour nous les expliquer ?
Ce film est un hommage à la famille qui reste, malgré les conflits, une chose indestructible.
Victor García Léon a confié qu’il avait souhaité faire un « documentaire » plus qu’un film, dans le sens où il ne désirait pas porter de jugement sur ses personnages mais uniquement réaliser « un portrait vu de l’extérieur ». Ce film est un hommage à la famille qui reste, malgré les conflits, une chose indestructible. Et c’est pourquoi le réalisateur a fait le choix de ne pas donner de conclusion précise : « mon film n’a pas de fin comme la famille ». En définitive, il a de quoi surprendre. Lorsque l’on s’attend à une chose, c’est l’inverse complet qui se produit. Ce film comporte un certain nombre de défauts, mais a le mérite de nous surprendre et de ne pas tomber dans les clichés que nous connaissons, tout comme son réalisateur.
Céline Quéro
Même auteur
-
« Sors de moi  » ou la surprise du festival de cinéma espagnol.
-
La migration, l’exil, le déracinement
-
Carlos, cinéaste ; Saura, photographe.
-
Honor de cavallerÃa : comment faire « un film aux antipodes du cinéma habituel  ».
-
Des séances pour scolaires au centre de la programmation du festival du cinéma espagnol
-
L’horoscope d’Enrique Gabriel : une comédie romantico-absurde
Bloc-Notes
-
«  Chasse fermée  » remporte le prix du public au palmarès d’Univerciné 2013
-
Hellfest 2013 : Fragil prend refuge dans le nid des enfers
-
La 7ème Vague ouvre le bal des festivals
-
Le sculpteur Yonnais Pierre Augustin Marboeuf expose à Nantes pour la première fois
-
Edito du 12 avril 2013 : du fond des abysses