La migration, l’exil, le déracinement
Un coup de projecteur du festival du Cinéma Espagnol
La migration, l’exil, le déracinement sont les mots clés d’un thème inscrit dans l’Histoire, la culture espagnole. Aujourd’hui thème devenu sensible, le festival a voulu laisser libre expression sur ce sujet aux professionnels du 7e art aussi bien qu’au public pour proposer cette thématique.
La 17e édition du festival de cinéma espagnol est cette année organisée autour des migrations, exils et déracinement. Un grand nombre de films a été sélectionné autour de ce thème central et des colloques ont permis de nombreux échanges d’idées et de points de vue.
cette quinzaine est une manifestation culturelle qui doit sensibiliser les spectateurs à des faits de société, des éléments culturels ou politiques.
Pilar Martinez-Vasseur, organisatrice du cycle, nous explique la volonté des organisateurs. Pour elle, "cette quinzaine est une manifestation culturelle qui doit sensibiliser les spectateurs à des faits de société, des éléments culturels ou politiques. Le cinéma est un médium idéal pour atteindre le plus grand nombre".
Pilar Martinez a donc choisi pour cette nouvelle édition un sujet qui lui tient à cœur en tant qu’espagnole. Depuis les années 90, l’Espagne est devenue une terre d’accueil, une terre d’immigration. Mais depuis peu, des lois contrôlant ce flux ont surgit tel des gardes fous contre un inconnu qui effraie. Pilar rappelle pourtant que l’Espagne s’est construite de ce mélange, de ces migrations.
Alors aujourd’hui, dans une politique européenne de refus qui clame l’identité nationale, le chacun pour soi, ce thème s’impose pour faire réfléchir. Il devient le prétexte de discussions, de colloques, de découvertes, d’ouvertures sur d’autres cultures.
l’expérience des migrants
Un Franc, 14 pesetas est un film qui entre dans ce cycle particulier avec la vision d’un jeune réalisateur sur ce thème devenu sensible aujourd’hui. Cette fiction expose l’histoire de Carlos Iglésias, le réalisateur. Poussé par son producteur à passer derrière la caméra, l’acteur déjà reconnu présente ainsi son premier long-métrage en tant que réalisateur, scénariste et acteur principal.
Il confie que ce projet à mis quatre ans et demi à germer : « comme l’Espagne qui s’est construite de petites graines culturelles grâce aux immigrants, (...) mon film s’est fait de petits apports, par petites étapes. » Ce film riche en émotions est une histoire de migrants espagnols qui choisissent de partir en Suisse à la recherche d’un idéal de vie meilleur. Face à un besoin d’argent, cette famille se retrouve ainsi entre deux pays, aux cultures diamétralement différentes, sans vraiment se sentir chez soi ni dans l’un ni dans l’autre.
« Peut-être cela ressemble-t-il un peu à une thérapie mais sans de longues heures dans un cabinet de psychiatre ! »
Carlos Iglésias réussit une très belle mise en situation de la vie d’immigrants, avec leurs espoirs, leurs rêves, ... Il raconte qu’à sa grande joie, il a réussi à faire le tournage dans la maison même où il a vécu petit en Suisse, ainsi qu’à retrouver la véritable usine de son père. Le réalisateur se replonge donc complètement dans son passé de voyage entre deux pays. « Peut-être cela ressemble-t-il un peu à une thérapie mais sans de longues heures dans un cabinet de psychiatre ! ». Le public nantais a bien reçu ce film sans compromis qui n’épargne aux personnages, ni déception, ni mensonges, ni misère.
Sélection du cycle « Migrations, exils, déracinement » :
Said
Flores de otro mundo
Poniente
Etrangères
Princesas
Le train de la mémoire
Un franc, 14 pesetas
Les perdantes
Plus de renseignements sur www.cinespagnol-nantes.com
Julie Parpaillon
Céline Quéro
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