Traumatismes et noyaux durs
Envoyez la purée
L’interview qui suit était prévue, à l’origine, dans le cadre de notre article sur le mouvement straight edge (voir magazine n° 5). Elle s’est révélée plus longue que prévu...
Dès que Mehdi, du groupe nantais Tromatized Youth, commence à parler du hardcore, difficile de couper court. C’est à cela que l’on reconnaît les faux timides. Evoquez ce qui les anime : les langues se délient, les yeux pétillent.
Groupe de second degré, Tromatized Youth la mal-nommée est née comme beaucoup de formations. Dès 1999, sur l’envie de créer un side-project, avec, entre autres, des membres de Right4Life. C’est chouette, le hardcore : jamais on ne signe de contrat d’exclusivité avec un groupe attitré. Mehdi, par exemple, est à la fois chanteur de Tromatized Youth et de For The Real, et batteur de Nantes Resilience. Et comme il faut, à un moment donné, mieux s’organiser, il créé aussi le label HardcoreTroopers, en 1995. 6 productions autoproduites au catalogue. C’est peu, mais là aussi, on n’est contraint à aucun rendement. Et c’est tant mieux.
Jusqu’à la mort
J’écoute du hardcore depuis l’âge de 12 ans. C’est tout naturellement que j’ai été amené à tendre une oreille vers des productions plus punk, voire du rock alternatif ou du punk oï... Paradoxal hardcore : alors qu’il est réputé pour être un milieu relativement ouvert, il est resté cantonné à des réseaux underground, effrayant le grand public sous ses allures de musique d’initié. C’est sans doute sa force : le hardcore ne s’est jamais compromis, note le chanteur. Sans jamais se compromettre, certes, mais il a tout de même vraiment évolué, notamment concernant les codes vestimentaires. Mehdi, lui, ne bradera jamais son look old school contre le maillot de basket, très prisé chez les nouveaux HxC. Ne reste pas soi-même qui le veut...
Au-delà des apparences, le hardcore se démarque aussi par un maillage d'activistes durs à essoufler.
Au-delà des apparences, le hardcore se démarque aussi par un maillage d’activistes durs à essoufler. Même si la France a un train de retard concernant le mouvement. Je ne connais pas de groupes hardcore français qui réussissent à en vivre. J’ignore pourquoi, mais concernant le rock en général, la France n’a pas franchement développé de scènes notoires. Chose qu’elle n’a pas faite avec le Hip Hop, qui fait figure d’exception.
Straight Edge et Hardcore
Et le straight edge alors ? Mehdi soupire : En France, et ici à Nantes, le mouvement ne s’est jamais déployé, contrairement aux pays scandinaves ou à la Belgique. Moi-même, j’ai beaucoup été influencé par des groupes comme Youth of Today. Par sa hargne, son intégrité, sa musique, mais jamais par ses propos. Forcément : Mehdi est agnostique. Et même s’il a grandit avec les sons de Youth of Today ou Shelter, des groupes proches de la religion Krishna, il ne s’est pas laissé tenté. Je ne suis pas straight edge. Mais il faut reconnaître que le mouvement, étrangement, est la chose la plus punk au monde ! Avec le côté nihiliste en moins, dans la mesure où il prône le contrôle de soi et le respect des autres.
www.tromatizedyouth.free.fr
www.myspace.com/tromatizedyouth
www.myspace.com/forxthexreal
www.myspace.com/hardcoretrooperrecords
Tromatized Youth sera en concert le 13 Avril, à l’Industrya, avec Terror (U.S.).
Bloc-Notes
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