Une nouvelle interprétation de la cage aux folles ?
Le spectacle déjanté de deux blondes
Le spectacle d’Aurélia Petit et Marie Payen, "la cage aux blondes", vient de remporter un vif succès au théâtre universitaire de Nantes. Les deux créatures blondes nous invitent dans un décor de chambre d’hôtel et se lancent dans une brillante performance d’un cabaret déluré et délirant. Elles ouvrent leur cage au public en explosant les cadres, les conventions théâtrales et font tomber les divers a priori de notre société.
Deux créatures déboulent sur scène avec l’intention "cachée" de divertir son public. Pendant une heure, elles nous offrent un spectacle qui pourrait paraître expérimental et faussement improvisé. Pourtant ce n’est qu’une illusion ! À chaque instant, le public ne sait pas si ces deux blondes jouent véritablement la scène prévue. Elles réussissent par leur jeu à faire croire aux spectateurs que certaines parties de la pièce n’ont pas été répétées. Jamais deux actrices ne sont autant amusées à refaire la même scène avec ou sans le son. Entre cinéma muet et coussins péteurs, les blondes se lâchent et dévoilent leurs talents. Elles transforment l’espace théâtral et les règles du jeu afin de rendre leur spectacle le plus vivant possible. Toujours au bord du fou rire, les deux commères, à travers un discours parfois élogieux, renversent un tabou : les femmes, même blondes, peuvent péter. A partir de leur travail d’actrices, elles mettent en avant « le thème de la domestication, de la hiérarchie » sur un ton léger, en se demandant ce qu’elles pourraient faire « pour travailler sur le plateau mais aussi dans la forme même du projet ».
La cage aux blondes, c'est prendre les restes de tous les spectacles qu'on a vus ou rêvés ...
Un théâtre décomplexé
La cage aux blondes, c’est « prendre les restes de tous les spectacles qu’on a vus ou rêvés et braver nos interdits profonds pour faire sur scène tout ce qu’on n’a pas osé faire dans les autres spectacles ». C’est ainsi qur les deux femmes décrivent leur pièce, qui n’aurait peut-être jamais vu le jour si Jean Genet avait cédé ses droits d’auteur pour Les Bonnes. Son refus leur a permis d’ouvrir leur cage et d’être plus proches d’elles-mêmes en écrivant leur propre pièce. Ainsi, dans leur spectacle, les codes sont abattus et elles transforment « les accidents de la vie en instants bruts de théâtre ». Les préjugés que l’on peut avoir sur un sujet sont tournés en dérision. Du "star system" à la beauté en passant évidemment par la blontitude, tous les thèmes de notre société sont évoqués par nos deux créatures. Lâchées sur scène, les blondes nous montrent toutefois la difficulté de jouer ces a priori. Elles les abordent avec un dévergondage démesuré et ahurissant. Cette pièce, « en forme de spirale, vous invite à descendre jusqu’au centre de la Terre, là où la perte d’orientation et de la notion de temps offre un champ vierge à toutes les réalités ». A méditer !
contact : tous les spectacles sur www.tunantes.fr ou au 02 40 14 55 14
Elise Sabater
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