Table d’hôtes, l’émission au Lieu Unique
Deux nouveaux médias nantais
Télénantes - Nantes7
« Il est 18h00, vous êtes bien sur JET FM en direct et en public de l’espace bar du Lieu Unique  ». La table était installée, les micros étaient branchés, les journalistes étaient affà »tés, ne manquait plus que les hôtes retardés par les célèbres embouteillages nantais pour débuter se rendez-vous mensuel qu’est l’émission « Table d’hôtes  ».
1 journaliste, 2 télés, 3 accompagnateurs et non pas 4 mais 5 invités réunis autour d’un thème : la création de deux nouvelles chaînes hertziennes locales sur la région nantaise. Pascal Massiot, accompagné par les musiciens Yann Savel & Daniel Truillié assortis à l’ambiance du Lieu Unique, avait invité les acteurs de ces nouveaux médias. Après une semaine de retransmission, il était important d’en savoir un peu plus sur ce méconnu Canal 47.
Méconnu ?!
Le micro-trottoir réalisé par JET FM donne sans hésitation un résultat décevant pour ces deux chaînes que sont Télénantes et Nantes7. Un bon nombre de la population nantaise ignore seulement l’existence de celles-ci. Une fois assimilé leur nom, faut-il encore connaître le canal, pour se décider à les sélectionner. D’autres problèmes se greffent à cette faible célébrité, le canal 47 rencontre des difficultés de réception surtout avec des installations anciennes disposant de filtres. Pour un canal local, le CSA (Conseil Supérieur de l’Audiovisuel) autorise une puissance maximale d’ondes hertziennes de sept décibels (pour exemple, TF1 est à 37 décibels) ; « trop faible » selon Frédéric Hertz, directeur de Nantes7, mais il reconnaît que dans un souci de sécurité et dans le but d’éviter des interférences, cette limite est nécessaire. Il a pu être constaté également des problèmes dus au décodeur numérique. Mais c’est surtout le manque de connaissance et de maîtrise sur les sciences physiques des ondes qui rend la mise en place du système délicate.
Bienvenue sur Télénantes et Nantes7
Une fois franchis ces multiples obstacles, vous voilà enfin sur ce canal partagé. A l’exemple de France 5 et d’ARTE, nos deux chaînes nantaises se partagent la programmation 7 jours sur 7.
Télénantes de 13H à 15H et de 20H55 à 23H55.
Nantes7 de 23H55 à 13H et de 15H à 20H55.
Il n’y a pas que le canal qu’elles partagent puisque le lieu est également le même, dans les anciens locaux d’Alsthom. Ce qui pose la question de leur indépendance…
D’une télé associative…
Télénantes, est un média associatif. Benoît Perdoncin, président de l’association du même nom, présente sa chaîne ainsi : Une télé mobile, qui suit les évènements locaux, en recherche de magazines innovants et intéressants. La chaîne est financée à 80% par les instances publiques, mairie de Nantes et agglomération ainsi que le Conseil Général. Les 20% restant proviennent de prestations mais surtout de la publicité. Ces subventions exigent une qualité d’audience mais apportent surtout une crainte de subjectivité, d’une « télé Mr le Maire ». Problème que soulève Denis Rougé de l’association « les pieds dans le PAF », à l’avis expérimenté sur les médias. Yannick Guin, délégué à la mairie de Nantes pour la culture et le patrimoine répond aussitôt que « Non ! Nous sommes assez grands ! » La mairie n’aurait donc pas l’intention de s’approprier et de participer à la programmation…
20% par la publicité, difficile à accepter pour Denis Rougé entre autres, cela dépasse les principes associatifs. Mais comment financer un budget de 1 400 000 euros par an autrement ? C’est une question et un problème de société dans sa globalité.
…à une chaîne commerciale
Nantes7 qui dispose de 19H d’antenne par jour est clairement décrite comme commerciale et privée. Privée, elle n’échappe pas aux détentions centralisées des médias, le propriétaire étant le groupe Dassault. Frédéric Hertz la décrit comme une chaîne informative et composée de rendez-vous hebdomadaires : cinéma, culture, sport, économie locale… ou au quotidien par son partenariat avec le FCNA par exemple. Le budget s’élève ici à 3 000 000 d’euros.
Recrutement
Une question importante se posait ensuite, qui sont nos interlocuteurs de ces deux médias ? Le recrutement a été assez évasé, en horizons différents afin d’intéresser un large public. Le directeur des programmes et rédacteur en chef de Télénantes, Julien Kostrèche, cinquième hôte, vient de France 5. Originaire de la région nantaise, un besoin de retour au source la poussé sur ce projet. Il souhaite ouvrir aux associations étudiantes en particulier une possibilité de parole en images qui leur est par ailleurs difficile à obtenir.
Profitons-en
Un point qu’a signalé Denis Rougé et dont tous ce sont accordés, il faut profiter de ces chaînes locales pour apprendre aux enfants comment fonctionne la télévision. De la fabrication à la diffusion, « les pieds dans le PAF » ont constaté que la consommation, même excessive, de programmes ne permet pas aux jeunes de connaître les rouages de ce média et les laisse passer à côté d’une dose de culture générale et d’un intérêt pour les métiers inclus.
Les deux chaînes nantaises n’ont que quelques jours. Elles auront besoin de prendre leurs marques, de se distinguer des chaînes nationales hertziennes d’abord, mais de plus en plus aussi des chaînes satellites pour espérer nous capter. Médiamétrie réalisera des sondages locaux afin de déterminer l’impact du canal 47. Ainsi, d’ici un an nous pourrons dresser un premier bilan.
Et de huit
A ce sujet par ailleurs, France 8 devrait apparaître en mars 2005 par la TNT (la Télévision Numérique Terrestre). Elle sera dédiée aux arts, et diffusera plus particulièrement des concerts et des spectacles. Nos télés nantaises n’ont qu’à bien se tenir !
Fabien LEDUC
Bloc-Notes
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