Dick ANNEGARN à l’ARC de Rezé.
Dick Annegarn : majestueusement plouc !
Dick Annegarn avait posé ses galoches sur la scène rezéenne pour présenter son nouvel album, ‘Plouc’, à grand renfort d’accordéon, de cor, et de tuba. L’occasion pour Fragil de rencontrer un homme aussi profond que sa voix, et si grand (au sens propre 1m.90) qu’il peut garder les pieds sur terre en inspirant l’air des cimes...
Dick Annegarn ne se réclame pas de la chanson française, et encore moins de la chanson engagée. S’il fallait qualifier ce No-Landais et sa musique, ce serait ‘Folk’- pour les gens- et ‘Blues’ -pour l’inspiration. Dick Annegarn est un homme simple : plouc et fier de l’être !
Le baladin a évolué depuis ‘Bébé Eléphant’ et ‘Bruxelles’, ses succès des années 70. Lassé de jouer un rôle, l’incorruptible de la chanson-a-texte-farfelue-pour-adulte avait quitté le devant de la scène pour redevenir un citoyen lambda, démuni, fraternel et voyageur. Il a eu le temps de se fâcher avec la Hollande (son pays natal), d’ouvrir un café culturel sur une péniche, de faire de la radio-libre, de se retrouver sans travail et d’accumuler les galères : vingt ans d’aventures, passés à ‘s’instruire auprès des gamins de banlieue, des paysans et des Berbères.
Ses chansons inclassifiables, elles, n’ont presque pas changé, toujours servies par le timbre affranchi des conventions d’un chant rauque et rapeux, et soutenues par la rythmique déconcertante d’un picking de guitare hors norme.
...le timbre affranchi des conventions d'un chant rauque et rapeux, soutenu par la rythmique déconcertante d'un picking de guitare hors norme
A mille lieux des thèmes de société, ses contes cruels et tendres continuent de transformer le quotidien en drames merveilleux (‘Un beau bateau’, ‘L’eau est là’), des personnages ordinaires en héros très discrets (‘Agostino’, ‘Omnis Mundi’), l’amitié authentique en amour profond (‘Approche toi’, ‘Pierre’).
C’est dans le sud, auprès des gens du ‘pays’ que l’amoureux du verbe, de la terre et des humains a créé le Festival du Verbe où la parole est d’argent. Car, si Dick entend la résonance du monde dans les voix les plus triviales, c’est dans des racines blues du Mississipi, dans la profonde du désert et en haut des montagnes hongroises, qu’il va chercher l’inspiration du chant.
A 54 ans, l’homme n’est plus un baba-cool, il s’est aguerri, mais demeure émerveillé d’un rien. Le retour au succès et l’admiration de la nouvelle scène française n’ont pas entamé sa préférence pour les choses évidentes comme une bonne mélodie de guitare et universelles comme la voix d’Oum Kalsoum. En grillant une roulée au Caporal, il l’explique à Fragil, en paroles et en chansons.
Renaud CERTIN
Pour en savoir plus sur le Festival du Verbe ‘Tchatches, Contes, Menteries, Joutes verbales et Poésies ‘
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