
J’ai rencontré un vigile en civil.
Vot’ sac s’il vous plaît.
Désiré a 45 ans. Désiré a des enfants. Désiré n’est pas devenu expert comptable, comme il l’a appris à l’école. Et oui : Désiré fait partie de ces gens à qui la vie réserve toujours de drôles de surprises.
Il dit être un peu musclé. J’en déduis qu’il a l’art de l’euphémisme : en vrai, il est plutôt balèze. D’ailleurs, c’est principalement pour cette raison qu’il s’est orienté vers les métiers de la sécurité. Un peu forcé, puisqu’il n’a jamais pu valider son stage lui permettant d’obtenir son diplôme d’expert comptable. Mais de la Côte d’Ivoire qu’il a quittée depuis longtemps jusqu’à sa vie ici, à Nantes, Désiré n’est pas peu fier de son parcours. Loin de lui les regrets et les amertumes : J’ai trouvé un milieu qui m’a pris en considération. J’adore Nantes : je ne peux pas quitter la région plus d’une semaine !.
Etre vigile, ça ne s’improvise pas. Désiré a débuté l’exercice au sein d’une association, devenue EURL en 1999. Des coups de fil, des opportunités bien saisies, et du courage, forcément : Lynx Assistance est née. Petite EURL deviendra grande : elle embauche aujourd’hui 4 régisseurs, en charge de l’administratif. Sur le terrain, pas moins de 150 agents (vigiles, agents de sécurité, maîtres-chiens et techniciens confondus) se relaient. Le lieu unique, la Barakason, l’Onyx, le VIP, voilà les principaux clients de Lynx Assistance, qui, au-delà de sa présence locale, peut se vanter de couvrir un secteur de plus en plus large, allant d’Angers à Agen. Festivals, concerts, bowlings, boîtes de nuit, salons : il y en a pour tous les goûts. Le travail en amont des événements, l’adaptation aux publics, le suivi de normes de sécurité en constante évolution : c’est tout cela aussi le travail d’un vigile aujourd’hui. Dans les coulisses, avant même que ne démarrent les festivités.
Fausse réputation
Sous des airs impressionnants que l’on ne s’aventure pas à défier, les vigiles se révèlent être, souvent, très accueillants. Chez Lynx Assistance, c’est d’ailleurs le mot d’ordre. Une bonne école, si l’on croit Désiré... La plupart de nos agents sont des jeunes issus des quartiers de Nantes et d’Angers. Nous sommes également les premiers sur Nantes à avoir intégrer les femmes dans le milieu. Elles représentent aujourd’hui 10% des effectifs. Un petit pas de plus vers la parité ? Désiré sourit.
Nous sommes juste là pour rassurer le public, nous ne sommes pas des agents de sécurité ! La sécurité, elle, relève du domaine public.
Quoique indispensables, les vigiles souffrent de leur mauvaise réputation. Une image majoritairement véhiculée par le portrait très cliché d’un vigile-tas-de-muscle et sans coeur, communément appellé videur, ou pire, gorille. Je préfére agent d’accueil précise Désiré. Cette appellation, plus juste, fait tomber les masques : Nous sommes juste là pour rassurer le public, nous ne sommes pas des agents de sécurité ! La sécurité, elle, relève du domaine public. On ne travaille pas pour la bagarre... Au delà de la dissuasion, leur seule arme aux vigiles ? Le 17. De quoi en refroidir plus d’un.
Claire ROBIN
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