Paris Hilton revisited
Banksy au pays des nunuches
Paris Hilton est révoltante. Incarnant à merveille la Jet Set oisive et superficielle, l’Américaine s’est progressivement attirée tous les regards grâce à ses interventions au sein de la télé réalité et à sa surexposition médiatique.
Récemment, son petit monde doré lui a permis de montrer l’étendue de ses compétences. Sous sa douche, un beau matin, le mannequin s’est rendue compte en savonnant sa ferme poitrine qu’elle aussi, elle savait chanter. Lorsque l’on est l’héritière de l’empire des hôtels Hilton, les rêves se réalisent vite : un contrat signé en major plus tard, et Paris Hilton, album éponyme de l’actrice, est disponible dans tous les bacs, à grands renforts de marketing massif.
Le disque n’aurait été qu’un projet-caprice supplémentaire, mais c’était sans compter sur Banksy, un activiste anonyme qui agit masqué, infiltré par malice et ruse dans ce conte de fées. Ce graffeur pochoiriste pratique un art dans un esprit proche de celui du happening : c’est la performance qui compte . Ses messages, poétiques, drôles et engagés, s’affichent dans la rue et sur les murs, l’érigeant en référence notoire et mystérieuse des sphères artistiques alternatives.
Accompagné pour son dernier coup de maître par le producteur hip hop Danger Mouse (en congé de Gorillaz et de Gnarls Barkley), Banksy s’est procuré 500 exemplaires du dernier album du mannequin. Jugeant la pochette du disque pas assez à son goût, il l’a modifiée. La nouvelle mouture du livret laisse apparaître une Paris Hilton transformée : ici avec une tête de chien, là avec un corps de mannequin en plastique. Son acolyte Danger Mouse, enquiquineur number one de majors depuis son Grey Album en 2004, [1] , s’est livré de son côté à une revisite sonore. Banksy s’est ensuite débrouillé pour replacer le disque falsifié dans les bacs des magasins HMV en Angleterre. La légende dit qu’un des responsables de l’enseigne anglaise a certifié que très peu de clients s’étaient rendus compte de la supercherie... Heureux les ignorants : le bootleg collector Paris vs Banksy est aujourd’hui estimé à plus de 1000 euros.
Claire ROBIN
http://www.banksy.co.uk
pour télécharger ’Paris vs Banksy’
[1] Danger Mouse produit le Grey Album : il revisite les instrumentaux du White Album des Beatles en les mixant avec les a cappella du Black Album du rappeur Jay-Z. Le projet circule librement sur le net, disponible sur support disque en version pirate uniquement.
Bloc-Notes
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