Les Oizeaux - Vaches sont à suivre de près
Coup de chance ce vendredi 13 avec l’ouverture de la 3ème édition du festival A suivre de près. Cet événement organisé par la Fédération Régionale des MJC a, dans le même esprit que notre magazine, pour mission de mettre en lumière des artistes régionaux encore peu connus. Quatre groupes ont été conviés à se produire dans différentes MJC de la région pour une quinzaine de concerts. Les festivités ont ainsi débuté par de la chanson française à tonalité rock avec les Oizeaux vaches et Chéenne de vie.
Ces premières découvertes musicales nous ont tout simplement donné envie de suivre de près ce festival itinérant. Rock guinguette et java punk avec les Oizeaux Vaches, ou rock’n’roll avec Chéenne de vie, les spectateurs sont conviés par des textes savoureux à s’immerger dans la séduisante chanson française. Ces artistes aux jeux de mots croustillants empreints de poésie, nous font à la fois rire et réfléchir. Découverts à la Barakason de Rezé (actuellement en rénovation) les Oizeaux Vaches ont répondu à quelques-unes de nos questions. Interview de ces drôles d’oiseaux !
Présentation
Jérôme (chant, guitare, grosse caisse, flûte et mélodica) : Mathieu, Fabien et moi nous connaissons depuis le lycée. On a toujours fait de la musique ensemble : du reggae, du dub, du rock et avec Fabien on a même eu une période gothique. On est passé par plein de styles différents et chacun a eu ses expériences dans de petits groupes. Puis on s’est retrouvé en 2002 sur un projet d’écriture de texte. Fabien n’a pas tout de suite joué avec nous. Il y avait Agathe qui faisait de l’accordéon puis Fabien est venu se greffer au projet, il avait envie de faire de la contre-basse. D’ailleurs il joue aussi dans un groupe de swing où il fait du jazz manouche.
Mathieu (chant, guitare, et clarinette) : Mais on essaie de l’en dissuader (rires).
Jérôme : Et donc on s’est retrouvé sur ce projet là, sans vraiment d’ambition au début. On écrivait comme ça juste pour se faire plaisir puis on a eu envie d’essayer en public. Ça a pas trop mal marché et du coup on a continué et maintenant on essaie d’avancer.
Et c’est comme ça que vous avez sorti votre premier album « Dollar ou du cochon » ?
Jérôme : D’abord il y avait la maquette.
Mathieu : Tu me laisses parler. Désolé on a un problème de leader dans le groupe (rires)... Oui donc, on a commencé par faire une maquette autoproduite. Et derrière on a fait un album avec ces 5 titres que l’on a remixés un peu et on a ajouté 8 autres morceaux. On a mis un peu de temps puisqu’ à la base ce n’est pas notre métier d’être musiciens. On avait tout simplement envie d’avoir une trace de ce que l’on faisait et de le montrer aux gens. Donc on ne l’a pas sorti à beaucoup d’exemplaires. Et là on a le projet d’enregistrer d’autres choses.
Jérôme : De partir sur de nouveaux trucs.
Toujours dans le même style ?
Mathieu : Toujours dans le même style mais ce soir c’était la première fois qu’on montait une guitare électrique sur scène. On a envi d’évoluer en plus rock. On est en cours de réarrangement des morceaux.
Jérôme : Il se passe un truc. On sait pas ce que ça va donner mais c’est le moment. Ça va sûrement changer de visage.
Mathieu : On essaie de renouveler le répertoire. Donc en incluant une guitare électrique ça bouge pas mal de chose. C’est aussi pour ça qu’il y a quelques tâtonnements dans les morceaux.
Jérôme : Par contre je crois que l’on va garder cette formule à 3.
Mathieu : On a essayé avec un batteur mais très peu de temps.
Jérôme : On ne s’est pas retrouvé donc on va rester à 3 avec la grosse caisse.
C’est vrai que vous n’êtes que 3 mais vous utilisez déjà beaucoup d’instruments, environ une dizaine, non ?
Jérôme : Oui, 8 ou 9 : 3 guitares dont une électrique, une contrebasse, une clarinette, une flûte, des mélodicas, une grosse caisse.
Mathieu : Il y a déjà pas mal d’instruments et il faut aussi qu’on travaille là-dessus. Il faudrait qu’on s’enferme dans un monastère bouddhiste (rires).
Avez - vous de nouveaux projets avec d’autres instruments ?
Mathieu : Une autre guitare électrique par exemple ou même une caisse claire au pied avec la grosse caisse à gauche, la guitare et le chant. Une sorte d’homme orchestre. On va essayer ça. Faut qu’on gagne en efficacité. On a les chansons mais il faut qu’on bosse les accords. En plus on travaille depuis peu de temps avec un sonorisateur professionnel. Donc on a aussi du travail à faire de ce côté-là. Il faut travailler le son car sur scène on n’a pas le rendu de ce qui se passe dans la salle donc ce n’est pas évident pour bien donner l’intention d’une chanson ou pour le jeu d’instrument. Au début on jouait beaucoup en acoustique, c’est des choses que l’on peut faire dans la rue, dans un café, sans ampli, sans rien si ce n’est deux guitares une contrebasse et nos voix. Mais dans une salle c’est vraiment différent.
Jérôme : Et puis il y a tout un jeux de scène à bosser. On n’est pas des professionnels du spectacle c’est à dire qu’on a tous un métier à côté. Mathieu est technicien son, moi je suis éducateur.
Mathieu : Donc ça veut dire qu’on n’a pas le temps de travailler comme des professionnels, c’est-à-dire répéter 3, 4 fois par semaine, faire des résidences etc. ... C’est pour ça que les choses prennent plus de temps mais l’amateurisme ça ne veut pas dire faire les choses moins bien.
Jérôme : On essaie de travailler dans de vraies conditions professionnelles. On fait les choses sérieusement et on s’investit.
Mathieu : Il faut aussi que l’on travail l’enchaînement des morceaux et l’interaction avec le public. Il y a des fois où on rame un peu. On a souvent l’impression quand on va à un concert qu’il y a des choses qui sonnent vachement naturelles ou spontanées mais si tu vas voir le même spectacle le lendemain tu vas retrouver pratiquement les mêmes blagues calées au même endroit. Tout est quasiment déjà travaillé.
Jérôme : Il y a des fois où on est comme des cons entre deux morceaux. Les gens applaudissent et tout à coup il n’y a plus rien . Toi t’accorde ta guitare et alors tu te demande : je dis un truc ? je dis rien ?
Mathieu : Surtout un soir comme celui-ci où le public est assis, ce qui n’est pas évident car on a moins de retour.
Habituellement vous jouez dans des cafés concerts. Aviez vous déjà fait des concerts où les spectateurs sont assis ? Pour vous, cela change t’il quelque chose ?
Jérôme : C’est arrivé une fois oui, c’était horrible.
Mathieu : C’était une salle où tout le monde était assis en rang d’oignon. C’était notre premier concert dans une salle aussi grande avec du gros matos. Je me rappelle le morceau que je joue à la clarinette. Je n’avais pas assez chauffé ma hanche, du coup c’est parti très fort dans les aigus et ç’a été comme ça pendant toute la chanson. Je ne savais plus où me foutre.
Jérôme : On jouait et on voyait les gens au premier rang qui baillaient.
Mathieu : La vie d’artiste c’est pas facile dans ces moments là. Quand on joue dans les cafés concerts, c’est plus festif et si on fait des erreurs c’est moins grave car il y a l’ambiance derrière. Et puis on est plus proches du public. Dans une salle c’est différent, il y a la nécessité d’être plus précis, plus juste.
Ce soir vous avez interprété « Comme elle vient » de Noir Désir, c’est un groupe qui vous influence particulièrement ?
Jérôme : Oui sans hésitation. C’est clair que dans Noir Désir il y a beaucoup de choses intéressantes tant dans l’écriture des textes que dans l’engagement des musiciens.
Mathieu : Sur scène, ce que Bertrand Cantat nous transmet est très fort. Je crois que c’est ça la musique. Il faut donner quelque chose en s’oubliant un peu. C’est ce qu’on essaye de faire, une fois qu’une chanson tourne. Petit à petit tu l’oublies car tu as la technique, tu te plantes moins et du coup tu peux passer à l’interprétation. Là c’est plus intéressant et c’est ça que nous recherchons sur scène...Même si ce soir on a eu quelques accroches. Le coté scène est vraiment important.
quelques-uns de leurs titres sont à déguster sur leur site
Petit bémol : Écouter du rock assis c’est quand même moins sympa car le côté festif est un peu atténué ... Avis aux amateurs de café-concert.
Solenne LEGEAY
Bloc-Notes
-
«  Chasse fermée  » remporte le prix du public au palmarès d’Univerciné 2013
-
Hellfest 2013 : Fragil prend refuge dans le nid des enfers
-
La 7ème Vague ouvre le bal des festivals
-
Le sculpteur Yonnais Pierre Augustin Marboeuf expose à Nantes pour la première fois
-
Edito du 12 avril 2013 : du fond des abysses