Scopitone : sous les draps avec Depth Affect...
Ils touchent profondément, les bien-nommés Depth Affect.
La Patinoire se la joue lounge en ce vendredi. Les transats sont dépliés et les fauteuils mous. Au beau milieu du public, le groupe nantais livre un set tendre et rythmé, que les applaudissements n’ont pas réussi à perpétuer. Pas de rappel : l’heure, c’est l’heure.
Qu’est-ce que vous nous préparez de beau pour ce soir ?
Une création spéciale pour le festival, avec un tout nouveau jeu de scène. Nous jouons en dessous d’une structure carrée fixée au plafond et à laquelle sont suspendus 8 draps de taille identique. Le set de Xavier, le vj, est inchangé par rapport aux autres lives. Il est projeté sur ces tissus : par jeu de transparence, l’image joue et se transforme. Notre vj fait partie intégrante du groupe depuis ses débuts. Sa présence est indispensable, puisque nous avons besoin d’apports différents en comparaison à un live purement acoustique.
Les influences de votre dernier disque, Arche Lymb, semblent très variées...
Oui ! Et nous avons des goûts assez différents... Rémi est plus touché par des morceaux New Wave (Ndlr : New Order, Joy division, Talking Heads...), alors que moi j’écoute Ludacris ! Quelque part, nous avons tout de même été largement inspirés par les productions de Madlib, Prefuse 73, Clouddead...
Et Jean-Michel Jarre... ?!
Bien sûr, et on n’en a pas du tout honte. On a grandi avec lui et inconsciemment cela se ressent dans notre musique, tout comme nos inspirations New Wave peuvent trouver écho dans nos arrangements de clavier un rien kitshouille.
Vous paraissez très décomplexés concernant vos influences justement...
Oui, et on se rend bien compte aujourd’hui que les manières de fonctionner sont les mêmes dans une major et chez les indépendants. Les artistes ont tous tendance à reproduire les recettes qui marchent. Quelqu’un comme Bonnie Prince Billy, que j’aime beaucoup, se complait par exemple dans les chansons folk tristes. Les prises de risques sont plus rares.
Vos précédentes productions sont reconnues pour être structurées de manière très binaire. Il semblerait aujourd’hui que vous vous éloigniez de cette caractéristique. Pourquoi ?
C’est une évolution naturelle. Et puis, il y a eu plein de projets et d’essais entre temps. Beaucoup de nouveaux éléments, notamment acoustiques, ont trouvé leur place au sein de nos productions. Au niveau de la manière de travailler, chacun compose de son côté, même s’il n’y a rien de figé, de rigide ! En tous cas, ce n’est pas toujours facile de trouver du temps avec nos études d’Arts. Et on est très exigents...
Vous qui êtes exigents, êtes vous satisfaits du travail effectué pour votre album Arche Lymb ?
Plutôt... Ce disque est la trace d’une période. Maintenant, c’est délicat de refaire un autre album. Doit-on tenter quelque chose de nouveau et donc de risqué, ou doit-on jouer ce que l’on sait jouer ? Une chose est sûre : nous sommes satisfaits seulement lorsqu’il y a évolution.
Avez-vous un avis sur la scène électro hip hop française actuelle ?
Non... On a souvent tendance à nous comparer à Abstract Keal Agram ou Psykick Lyrikah, mais on ne se sent pas concernés... Nous n’avons pas travaillé ensemble au jour d’aujourd’hui, donc on ne peut pas parler de « scène électro hip hop » à proprement dire. Pour l’instant, les seules collaborations ont eu lieu avec les Américains d’Anticon, Alias et Cyne. Si c’était à renouveler, on ne se priverait pas... Même si nous n’avons pas non plus envie de composer un album de producteur avec des featurings à chaque titre.
Propos recueillis auprès de Rémi et David, par Claire ROBIN.
Arche Lymb 2006 (Autres Directions/La Baleine)
http://www.autresdirections.net/inmusic/
http://www.myspace.com/depthaffect
Bloc-Notes
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