Simon Nwanbeben, une voix empreinte d’humanité
D’ origine camerounaise, Simon Nwanbeben chante la vie. Son premier album "Bitika 1" sorti dans les bacs, le 18 mai dernier, porte le nom d’un " mélange d’écorces et de plantes de toutes sortes : décoction, qui, en inhalation soigne le paludisme et la fièvre." Le disque reflète la diversité des cultures dont l’artiste s’est imprégné au cours d’une vie de voyages , de rencontres et de spectacles.
Issu d’une famille de danseurs, la musique s’impose à lui spontanément. A l’âge de six ans il réalise sa première chanson, "Douhnia", que l’on retrouve sur l’album. Avec le temps, il compose et se produit de plus en plus, et au cours d’un concert dans un cabaret de Yaoundé, il rencontre le metteur en scène de la compagnie du Royal de Luxe avec lequel il va faire un bout de chemin. Musicien et interprète des "Petits contes nègres et Des petits contes chinois revus et corrigés par les nègres, il voyagera avec la troupe partout à travers le globe.
La fusion d’ influences : une alternative certaine aux stéréotypes
Partout où il va, le même constat : "c’est très difficile d’être noir". Sujet au clichés et à la discrimination, son combat sera celui de vaincre les stéréotypes. Avec foi et conviction, il chante en bafia, sa langue maternelle, l’amour, la mort, la paix, la tolérance, le pardon. Il mélange les sonorités africaines Bantou à celle des musiques actuelles chantées par deux choristes françaises. L’album "Bitika 1" c’est ce tourbillon d’influences : une guitare,un choeur, des percussions et surtout une voix. En métissant la musique, il dépasse les frontières des poncifs réducteurs, et un peu comme une pommade, la musique fait son effet. " Au Cameroun, on chante en bafia mais on ne chante pas comme ça, j’ utilise les mots traditionnels, très peu employés aujourd’hui". La clé de son succès : sa sensibilité et sa singularité.
Apologues poétiques pour un grand cri d’humanité
Entre le chanteur Lokua kanza et Geoffrey Oryema, sa musique est difficilement classable "ça ne ressemble à rien" dit-il. Fervent admirateur de Maxime Le forestier et Georges Brassens, Simon Nwanbeben aime les mots et en joue. Poétique, ce premier opus, tant autobiographique qu’ inspiré du vécu des autres, se veut "porteur d’ un nouveau souffle". Le premier titre, "Ikoum", signifie la richesse. "Cette chanson résulte d’une anecdote avec mon cousin. Un matin, j’ai démonté mon lit pour me faire une guitare plus solide. Me voyant à l’oeuvre, mon cousin m’ a dit que s’il avait été riche il m’en aurait acheté une. Je lui ai répondu qu’il l’ était, que nos ancêtres nous avaient transmis la danse, le chant, les percussions... ".Voilà donc sa principale source d’inspiration : son côté altruiste avec un grand A.
Hélène Tamalet
Bloc-Notes
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