Natives de Vancouver au Canada, Jenny Craige et Betti Forde forment le pétillant duo de hip hop : Stink Mitt (traduction : les pieds qui empestent). La formation existe depuis 4 ans et vient tout juste de terminer son second disque, « the red album », dont les filles sont très fières. Influencé par le funk de Prince et la pop eighties des New Order, Stink Mitt distille un rap nuancé de sonorités hip hop, le tout sur une boîte à rythme énervée. Sur scène comme dans la vie, Bett et Jenny multiplient les incartades aux bonnes mœurs et n’hésitent pas à parler crûment de la sexualité même devant les plus réticents. Ces frasques et cette énergie se retrouvent dans leur discographie.

System D

Les filles sont adeptes de la méthode « DIY » (do it yourself) et n’ont pas bénéficié de conditions d’enregistrement de qualité pour « Scratch ‘N’ Sniff », leur premier album, qui a été conçu dans leur salon avec de simples claviers. Aucun son n’a été retravaillé à l’ordinateur, ce qui paraît incroyable dans l’ère du numérique. Concernant le second disque, « the red album », l’environnement technique était moins précaire. L’élément informatique était (enfin) présent grâce à Greg Campbell, jeune producteur originaire d’Ottawa, qui s’est joint au duo et a apporté des moyens technologiques appréciables. L’utilisation de protools, notamment, a permis au groupe d’affiner certains angles de leur musique. Une amélioration significative certes, mais il est important de noter que la majorité des titres a été élaborée chez Greg dans une petite pièce sous les escaliers et cela sans microphones. Le résultat sonne pourtant étonnamment bien et les filles restent donc fidèles à leur philosophie « de la débrouille ».

Une Collaboration fructueuse avec Peaches

Par chance, elles rencontrent une autre extra-terrestre et non moins délurée : la fameuse Peaches. Connue pour ses excès en tout genre, la chanteuse jouit d’une réputation sulfureuse. Pourtant toutes les critiques s’accordent sur ce point : Peaches est une des artistes les plus talentueuses de la scène électro. « Le courant est tout de suite passé entre nous...Elle nous a proposé d’enregistrer une chanson avec elle à Berlin dans son célèbre studio appelé « Taschen ». Le morceau traite de l’attitude de certains fans qui est parfois violente et effrayante, cela dit ce n’est pas du tout le cas des nôtres ! » souligne Betty en riant. Par ailleurs Stink Mitt jouera en première partie de Peaches en automne prochain, ce qui pourrait aboutir à de nouveaux projets communs. Lorsqu’on les interroge sur l’avenir du groupe, Betty et Jenny répondent qu’elles continueront Stink Mitt tant qu’elles prendront autant de plaisir à travailler ensemble. « Pour le moment, notre mode de fonctionnement est naturel, organique, c’est à la fois agréable et passionnant ». « C’est bien la seule raison », précise Betty, « car les conditions de travail sont difficiles et on ne gagne pas vraiment d’argent. Donc, si ce n’est pas pour l’amusement, pourquoi poursuivrait-on l’aventure ? ». De la France, Stink Mitt retient le vin, la nourriture et les gens ivres qui chantent dans le métro. Pour notre plus grande joie elles reviennent le 12 juillet à Amiens jouer au « festival des anomalies » (tiens donc) aux côtés d’un certain groupe nommé Daft Punk...

Plus d’informations sur le site www.stinkmitt.com