
Ecossolies : une première rayonnante et ensoleillée
Après un long moment d’attente, l’été est enfin arrivé. Certains partent sur la côte pour prendre leur premier bain de l’année, d’autres préfèrent s’installer face au petit écran pour suivre assidà »ment l’actualité sportive... Mais le week-end dernier (2, 3, et 4 juin) était également l’occasion de flâner le long du quai François Mitterrand, véritable effervescence de rencontre et d’échange. Quatre chapiteaux, deux scènes, et environ 70 tentes y étaient installés afin de regrouper et de faire découvrir les multiples secteurs de l’Économie Sociale et Solidaire. Cette grande première française (voire européenne), organisée par l’association Les Écossolies, a ainsi accueilli plus de 450 acteurs et environ 30 000 spectateurs. Un bilan très encourageant et prometteur !
Avant toute chose, qu’est ce que l’économie sociale et solidaire (ESS) ?
Ce terme encore peu connu et pouvant paraître paradoxal, place l’homme au centre de ses préoccupations. Et oui, incroyable mais vrai, cette économie repose entièrement sur les vastes richesses humaines qui sont bien souvent évincées par l‘idéologie de la rentabilité maximale. Ses initiatives permettent aussi bien la production de biens et de services que la création de liens sociaux. Pour ce faire, associations, coopératives, mutuelles, actions humanitaires et organismes d’insertion se mobilisent afin de défendre des valeurs de partage et de développement durable. Les champs d’action de l’ESS sont ainsi nombreux et divers. Pour rendre compte de cette pluralité, le rassemblement des Écossolies a été structuré en sept secteurs d’activité : les services de proximité et les services aux personnes ; la solidarité internationale ; entreprendre et travailler autrement ; les loisirs, le sport et le tourisme ; la diversité culturelle ; l’environnement ; et la consommation responsable. Le programme de la manifestation s’annonçait donc très dense et pluriel. Difficile de ne pas se sentir ou être concerné par l’un des nombreux thèmes abordés.
Trois jours sous le signe de la diversité et de l’échange
L’événement Écossolies relevait presque du triathlon au vu des nombreuses activités proposées. Pour commencer, l’objectif de ce rassemblement était de sensibiliser la population à cette autre vision de l’économie. Le public était donc convié à venir découvrir et discuter des actions ou projets possibles des quelques 450 acteurs présents de l’ESS. Ainsi, en venant chercher des informations sur le commerce équitable, vous pouviez repartir en ayant de nouvelles connaissances sur l’agriculture biologique, la valorisation des déchets, la création de SCOP (Société coopérative de production), les mutuelles solidaires, les médias alternatifs et bien d’autres structures encore. Ces initiatives étaient complétées de débats, tables rondes, et réflexions découlant directement des enjeux de l’ESS. Politiques, entrepreneurs, écrivains ou associations examinaient ensemble et avec le public, des questions majeures telles que : comment devenir un consom’acteur ? Quelle place pour l’ESS à l’échelle internationale ? Ou bien, entreprendre autrement, pour qui ? Comment ? Pourquoi ? Ces interrogations parfois enflammées, confrontèrent les avis et les divergences mais ceci, toujours dans un esprit d’échange où chacun est susceptible d’apporter des réponses à l’autre.
Activer ses neurones et se faire plaisir
Mais les Écossolies ce n’est pas uniquement une intense ébullition intellectuelle. En parallèle à ces réflexions, de multiples animations étaient également présentes pour se détendre et se divertir. Sur le parvis du Palais de Justice, défilé de mode interculturel, fanfares, spectacle de jonglage ou concert de hip-hop, ont su s’inscrire au sein de l’ESS et faire part de leur engagement. Vu de loin l’éclectisme des Écossolies pouvait ressembler à une vaste foire mais, en s’approchant d’un peu plus près la participation de tous ces intervenants était évidente. Chacun put montrer à quel point la solidarité existe sous diverses formes. Ainsi, une pièce de théâtre ou un concert de rap permettaient de découvrir des acteurs associatifs aux démarches citoyennes. C’est pourquoi des artistes renommés sont venus compléter cette grande manifestation. On a pu ainsi savourer les douces mélodies nigériennes du groupe Désert Rebel où se sont associés Abdallâh Ag Ouagadougou (guitariste emblématique de la rébellion touareg), Guizmo (chanteur de Tryo) et Daniel Jamet (ex Mano Négra). Outre cette rencontre improbable de talents, l’objectif est de subventionner, par la vente de leurs albums, une école de musique au Niger .
Face à une économie où le « chacun pour soi » aurait tendance à s’imposer, les Écossolies ont su démontrer que le « un pour tous et tous pour un » est encore possible . Découverte de l’altérité, échange, partage interculturel et intergénérationnel, sont autant de valeurs que d’actions mises en pratique par l’économie sociale et solidaire. Bien au delà de ce rassemblement d‘individus, la réunion de tous les domaines était elle-même une illustration d’une société solidaire où l’équation « vivre ensemble = vivre mieux » , fonctionne véritablement avec humanisme et optimisme.
Solenne Legeay.
Bloc-Notes
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