... Que nuages ..., hommage à Beckett de façon originale
Mélange des pièces de théâtre et télévisuelles de Samuel Beckett
Le théâtre de l’Entresort présente sa création "...Que nuages..." qui associe des pièces de théâtre de Samuel Beckett mais aussi des Å“uvres télévisuelles de l’auteur. Madeleine Louarn est à l’origine de ce projet et le met en scène ; à ses côtés, les acteurs de l’atelier Catalyse du CAT Les Genêts d’Or à Morlaix. Un travail original et particulier.
Que nuages... rend hommage à différentes œuvres de Beckett, à ses pièces de théâtre et à ses films. Nombreux connaissent ses chefs d’œuvres littéraires mais le célèbre auteur a également tourné des films. Pour la première fois, « les deux supports sont présentés simultanément ». Les choix de Madeleine Louarn, parmi les œuvres de Beckett, montrent un « univers crépusculaire, au bord du gouffre », « le moment impalpable de la disparition ». Cependant la pièce n’est pas tellement sombre, « on sent la mort partout mais ce n’est pas forcément triste », il y a « une sorte d’humour ». Les acteurs de l’atelier de la Catalyse, des comédiens handicapés mais qui n’en sont pas moins professionnels évoluent dans « un univers poétique, presque fantomatique ».
Des pièces de théâtre mais aussi des œuvres télévisuelles de Samuel Beckett
Madeleine Louarn, comme elle l’explique, présente dans "...Que nuages..." « trois pièces de théâtre et des films que Beckett a lui-même tournés. Des films produits par la télévision allemande dans les années 60-70 et qui passaient à la télévision à 20h30 ». Ses films sont dans la « même veine que ses pièces de théâtre. Beckett utilise un langage cinématographique complet ».
Son attrait pour les images est lié à sa difficulté d'écrire à la fin de sa vie, il pensait que les mots mentaient
Il s’est tourné vers la production de films car il trouvait que « les mots le trahissaient trop, alors il a testé d’autres supports ». . C’est ce double travail de Beckett qui a séduit la créatrice du théâtre de l’Entresort. Ce qui a plu à Madeleine Louarn, « c’est l’idée pièces-films, c’est la superposition des deux éléments. Il y a une vrai translation et communication entre les deux supports ». L’auteur irlandais est rarement représenté car complexe, « ce qui est compliqué avec Beckett c’est la pensée, philosophiquement c’est intense ». Un travail certes difficile mais que les acteurs de l’atelier de la Catalyse mettent véritablement en valeur.
Des acteurs handicapés
Sur scène, « des hommes et des femmes qui font du théâtre depuis plus de 10 ans » et qui ont déjà une dizaine de créations à leur actif. Madeleine Louarn, éducatrice avant de devenir metteur en scène a « commencé à travailler avec ces acteurs et travaille avec eux depuis longtemps ». Des personnes certes handicapées mais aussi acteurs professionnels qui donnent à la pièce un souffle différent. D’après Madeleine Louarn, « émotionnellement ça change quelque chose. Leur présence est comme suspendue. Avec eux, on n’est jamais assuré, c’est donc plus intense et plus mystérieux. En plus, ils ont un sens du temps présent très fort », et c’est important au théâtre. Même si Madeleine Louarn est ravie de travailler avec des acteurs handicapés, elle avoue aussi que c’est « beaucoup de travail car ils ont peu de mémoire et leur compréhension est différente donc il faut s’ajuster ». Quand elle a souhaité jouer Beckett, pour elle « c’était évident que c’était pour eux ». Elle essaye de faire changer les nombreux préjugés dus au handicap, « l’attention du spectateur est différente », mais une fois passée la surprise chacun ne peut que reconnaître le talent de ces acteurs handicapés. « Il ne reste rien à dire » sauf à découvrir le travail hors du commun de Beckett, de Madeleine Louarn et des acteurs de l’atelier de la Catalyse.
Bloc-Notes
-
«  Chasse fermée  » remporte le prix du public au palmarès d’Univerciné 2013
-
Hellfest 2013 : Fragil prend refuge dans le nid des enfers
-
La 7ème Vague ouvre le bal des festivals
-
Le sculpteur Yonnais Pierre Augustin Marboeuf expose à Nantes pour la première fois
-
Edito du 12 avril 2013 : du fond des abysses