Portrait : Javier Aguirresarobe, directeur de la photographie
Rencontre avec l’une des grandes figures du cinéma espagnol
Javier Aguirresarobe est incontestablement l’une des stars de ce seizième festival du cinéma espagnol : il est directeur de la photographie de sept des films présentés (dont Obaba, qui a ouvert le festival, et Les Autres) et une journée entière lui a été consacrée vendredi 18. Considéré comme l’un des plus grands directeurs de la photographie espagnols, sa carrière a pris une dimension internationale avec « Les autres  ». Rencontre avec un homme qui a un poids décisif sur ce que l’on voit à l’écran...
Javier Aguirresarobe reconnaît volontiers qu’ « il est souvent difficile pour le public de savoir ce que fait exactement le directeur de la photographie » ; lui-même, à ce propos, se définit comme « le regard du réalisateur » ; son but est de « créer une ambiance intéressante pour le film », de « rendre possible le fait que l’on peut voir à l’écran ce que le réalisateur a voulu exprimer ». Pour cela, il a recours à des moyens techniques tels que la lumière, la caméra, la photo, ... Mais ces outils ne font que servir son propre sens de l’image, son esthétique.
Une esthétique d’ordre et de simplicité
Dans son travail artistique, Javier Aguirresarobe privilégie avant tout la lumière naturelle et « évite l’artifice » : « la lumière ne doit pas se remarquer, je veux une lumière crédible, je cherche les solutions les plus simples possibles ». J. Aguirresarobe aime aussi « les lumières ordonnées : les sources de lumières doivent venir d’une même direction ». Avec ce parti pris d’ordre et de simplicité, « l’atmosphère du film repose sur le contraste et la pénombre », poursuit cet artiste de l’image.
Les relations avec le réalisateur : l’art du dialogue
Sa façon de travailler, elle, dépend beaucoup des réalisateurs ; certains « veulent quelque chose de concret, ce qui laisse moins de choix personnels » au directeur de la photographie. « D’autres, explique J. Aguirresarobe, n’ont pas une idée très claire » : il a alors plus de liberté dans le traitement de l’image. Mais le principal est d’ « avoir la confiance du réalisateur » : c’est pour cette raison que, avant de commencer à travailler sur un film, il y a beaucoup de discussion avec le réalisateur pour savoir « comment développer l’image, quel sera le style du film, comment le tournage est construit ».
Avantages et inconvénients de la célébrité
De son statut de directeur de la photographie internationalement reconnu, Javier Aguirresarobe retire autant d’avantages que d’inconvénients ; car si sa célébrité lui procure une grande confiance de la part des réalisateurs et permet ainsi de produire des films de qualité, elle se transforme en « handicap pour travailler avec de jeunes réalisateurs : ils craignent qu’il n’y ait trop de ma personnalité dans le film », regrette J. Aguirresarobe.
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