Du soleil avant l’heure avec Dub Incorporation
La Dub Incorporation a mis le feu à l’Olympic. Pour leur deuxième concert à Nantes, le groupe nous a littéralement propulsé dans l’univers chaleureux du reggae-dub. Portrait d’un groupe qui véhicule autant de bons sons que de messages d’espoir et de partage.
Vous avez déjà une certaine notoriété, comment en êtes vous arrivez là ?
Aurélien -chanteur- : « C’est une histoire qui dure depuis 7 ans. Dès les premiers concerts ont a été emballés et on a décidé de tout mettre en œuvre pour y arriver. »
Jeremy -guitariste- : « D’un point de vue national on a du répondant depuis 2 ans. Notre dernier album et nos nombreuses tournées nous ont permis de décoller. Sinon dans notre région, le Rhône-Alpes, ça fait un peu plus longtemps. Dès la deuxième année à St Etienne, Lyon, Grenoble on remplissait les salles. Mais là, à Nantes c’est la première fois qu’on a autant de monde.
Comment qualifiez vous votre musique aux divers mélanges ?
A : « C’est simplement notre sauce à nous de reggae moderne, avec nos influences, nos origines variées. On a envi de le faire ressortir en mélangeant ragga, dub, world-music, raï, funk, rap... »
J : « On est très ouvert et pas bloqué sur un style. Mais c’est vrai qu’on se retrouve tous autour d’une passion commune : le reggae-ragga. On a pas de barrières, au contraire on essaie de sortir des sentiers battus. »
Pourquoi avez vous choisi de vous appeler Dub Incorporation ?
J : « A la base en 1997, c’était une rencontre d’ami. Trois copains : une basse, une guitare, et une batterie. On se faisait un petit trio dub et assez vite on a eu envi de s’élargir, d’avoir un chanteur, un clavier, une deuxième guitare, des percussions. Le nom du groupe n’était pas en décalage avec ce que l’on faisait et ne l’est toujours pas aujourd’hui, même si on fait un peu de tout. On a cette manière de penser dub dans le son. On a un ingénieur du son qui travaille beaucoup sur les effets aussi bien en concert qu’en studio. »
A : « On compose aussi en fonction du boulot qu’il va pouvoir faire. Il fait vraiment parti du groupe et travailler avec le sonorisateur c’est vraiment quelque chose qui vient du dub. »
Vous composez également avec d’autres chanteurs. Comment vous êtes vous rencontrés ?
A : « Dès le premier album, Diversité, on a commencé à travailler avec d’autres artistes. On avait déjà rencontré Tiken Jah Fakoly lors de plusieurs concerts et il accepté de mettre sa touche à l’album. »
J : « On avait l’habitude de tout faire seul : on a notre propre studio et on s’auto - produit. Puis on a décidé de s’ouvrir à l’extérieur et de faire appel à un ingénieur du son, Sam Clayton qui travaille avec beaucoup de groupe de reggae. Grâce à lui on a pu rencontrer Omar Perry qui a accepté de participer à notre deuxième album, Dans le décor. Lyricson est, quant à lui, quelqu’un avec qui on avait fait pas mal de concerts et avec qui le feeling est tout de suite passé. On avait vraiment envi de faire ça avec lui et il a répondu présent. Et pour le troisième featuring de notre deuxième album, c’est encore grâce à Sam. Un jour il nous a demandé qui nous aimerions voir sur le disque et nous on lui a répondu Steel Pulse en rigolant. Et comme Sam le connaissait bien, 2 semaines après, David Hinds (de Steel Pulse), est venu chez nous à St Etienne pour enregistrer. »
A : « Ce qui est vraiment bien dans cette aventure c’est que nous n’avons jamais eu besoin de faire appel aux maisons de disque et donc au business. A chaque fois ces musiciens sont venus chez nous et c’était de vraies rencontres sincères. »
Et ce soir vous vous associez à Culcha Candela. Quelle est votre relation avec ce groupe berlinois ?
A : « Nos tourneurs ont décidé de faire un échange entre Culcha Candela et nous. Du coup Dub Incorporation est parti pendant quinze jours en Allemagne où nous faisions leur première partie. »
J : « Maintenant les rôles se sont inversés : ils sont en France et font notre première partie. Au départ on ne les connaissait pas mais nous avons rapidement sympathisé. Là encore il y a un véritable échange. Il faut les voir en concert car ils ont un sacré potentiel. »
Quelles sont les valeurs que vous défendez ?
A : « On essaie de prôner des valeurs d’échange, de dialogue et d’égalité. On aborde des sujets difficiles qui nous touche vraiment sans prétendre amener de réponses. Cela dans un esprit toujours positif car notre but n’est pas de faire déprimer, au contraire. Ce n’est pas toujours évident d’être pertinent. Nous essayons de toucher les gens sur de sujets sensibles tel que l’immigration, l’intégration..."
Y a t-il des sujets d’actualité qui vous inspirent ?
J : « La grippe aviaire...(rires). Non plus sérieusement, l’embrasement des banlieues est un sujet qui nous a vraiment touché. C’était terrible et logique vu comment certains politiques parlent aux gens. Ce qui était choquant c’est de voir autant de mépris. On parle immédiatement de répression avant de comprendre et de discuter. Alors forcément ça fini dans la rue. »
A : « La prochaine grande question d’actualité ça va être les élections présidentielles de 2007. J’espère que les gens vont réagir. Il faut vraiment que ça change parce que là tout le monde ramasse. Il suffit de regarder ce qui se passe au niveau des intermittents du spectacle : notre exception culturelle française s’envole. On ne nous laisse plus grand chose. »
Comment envisagez vous l’avenir du groupe ?
J : « Là on tourne encore pendant 6 mois avec notre dernier album et en 2007 on songera sans doute à un nouvel album. Pour l’instant ça fait un mois qu’on est parti de chez nous et ça l’fait !"
Dub incorporation, tout comme Culcha Candela, sont de véritables bêtes de scène qu’il faut impérativement découvrir. Un invité surprise, Wakad (chanteur nantais de reggae) a également complété la dub Inc pour notre plus grand plaisir. Leur esprit d’échange et leur énergie nous transporte aux quatre coins du monde. Selon eux il faut « mélanger toutes les origines, toutes les générations, toutes les nations ». Fidèle à cette philosophie, ces 2 groupes ont prouvé que l’unité est la plus riche des recettes. . .
Solenne Legeay
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