La violence des relations au travail illustrée dans « Sauf le respect que je vous dois  ».
Une grande révélation en ce début d’année 2006 avec le premier long métrage réalisé par Fabienne Godet. Un film déjà repéré par de nombreux festivals à San Sebastian, Saragosse, Séville, Londres, Miami mais aussi par le festival « Angers premier plan  ».
« Sauf le respect que je vous dois » est une œuvre cinématographique pour des moins poignante. C’est en dénonçant les vices de la vie sociale au sein de l’entreprise que la réalisatrice Fabienne Godet nous touche et nous émeut par le biais de plans intimistes et par la puissance du jeu des acteurs. Ce film que l’on pourrait qualifier de polar social ou drame psychologique aborde différents sujets essentiels, tels l’isolement, le manque de solidarité mais aussi la peur et la violence causée par le culte de la performance au sein même de l’entreprise.
Une écriture scénaristique inspirée par l’expérience du licenciement
L’écriture du scénario de « Sauf le respect que je vous dois » s’inspire de l’expérience professionnelle de la réalisatrice, Fabienne Godet et du co-réalisateur Franck Vassal. En effet après avoir subi un licenciement, la réalisatrice du film a ainsi voulu « témoigner la colère qui s’est emparée de moi ». Cette œuvre s’inspire d’une expérience vécue mais n’est pas autobiographique pour autant. « Sauf le respect que je vous dois » est une fiction car en qualité de réalisateurs « nous savions qu’il était essentiel pour nous de prendre du recul par rapport à ce que nous avions vécu. On a ressenti le besoin d’insuffler la fiction, d’imaginer des cadres, des lumières, d’emmener le récit du côté du polar » selon Fabienne Godet. Et pour le public, « La fiction permet ainsi de toucher le plus de personnes de sorte que chacun retrouve un peu de soi dans le personnage de François (incarné par Olivier Gourmet)ou d’autres présents dans le film ».
Qu'est ce qui fait qu'à un moment, un individu se soumet librement à quelqu'un qu'il ne respecte même pas ?
La violence en entreprise
Les films français abordent rarement la thématique de la vie sociale en entreprise. Ainsi « Sauf le respect que je vous dois » est un film qui s’inscrit comme résolument moderne car il établit une description sur la réalité sociale d’aujourd’hui. Pour cause, la France dénombre 500 suicides par an dans le monde du travail.
Le nœud de l’histoire est le suicide de l’ami de François, nommé Simon. Comme dans toute œuvre dramatique, le nœud de l’histoire est un moment de rupture, de déstabilisation voire de crise. C’est donc à partir de ce moment que nous accompagnons la chute de cet homme qui avait pourtant tout pour être heureux, un travail, une famille et des amis. Cet événement tragique va provoquer en lui un réveil de conscience l’amenant à s’interroger. A savoir « Pourquoi et surtout comment faisons-nous pour accepter l’inacceptable, encore et encore, y compris sur des petites choses de la vie quotidienne ? De quels arrangements sommes nous capables pour tolérer ce que nous jugeons moralement intolérable ? Qu’est ce qui fait qu’à un moment, un individu se soumet librement à quelqu’un qu’il ne respecte même pas ? », d’après Fabienne Godet. François, incarné par le comédien Olivier Gourmet va alors traverser différentes phases propre à l’état de crise qui sont ceux du sentiment d’injustice, de l’isolement provoquée par la manière qu’ont ses collègues de taire et banaliser la mort de Simon et la rébellion.
Pauline CABOCHE
Bloc-Notes
-
«  Chasse fermée  » remporte le prix du public au palmarès d’Univerciné 2013
-
Hellfest 2013 : Fragil prend refuge dans le nid des enfers
-
La 7ème Vague ouvre le bal des festivals
-
Le sculpteur Yonnais Pierre Augustin Marboeuf expose à Nantes pour la première fois
-
Edito du 12 avril 2013 : du fond des abysses