
Mobilisation du 17 mars à Nantes
Travail, police, manif
Depuis le 9 mars, Fragil suit les manifestations contre le projet de loi travail. Un mouvement qui évolue dans sa forme, surveillé comme le lait sur le feu par le gouvernement qui, à Nantes, craint une convergence des luttes sociales entre la ZAD de Notre-Dame-des-Landes et les mouvements lycéens et étudiants. Le 17 mars, entre 3000 et 6000 Nantais battaient le pavé. Kevin Lemoine était sur place Témoignage.
A l’aube de ce qui sera « notre mai 68 à nous » à en entendre plus d’un, une deuxième manifestation contre le projet de loi travail était organisée à Nantes et partout dans l’Hexagone jeudi 17 mars 2016. A l’échelle nationale il y avait entre 69 000 personnes selon la police et 150 000 jeunes selon l’Unef (Union Nationale des Étudiants de France). A Nantes, ils étaient entre 3000 et 6000.
La manifestation était annoncée pour 14h place du Commerce. J’arrive sur place avec 20 minutes de retard et le cortège se dirige déjà vers la rue de Strasbourg. J’active le pas, me faufile dans les rues du quartier historique du Bouffay et me retrouve en tête de cortège. Côté chiffre, on est en deçà de la précédente mobilisation qui avait réuni environ 15000 le 9 mars.
Plus libre et plus surveillée
À l’inverse de la semaine passée, cette nouvelle mobilisation contre le projet de loi travail fût un brin plus rapide au niveau de la cadence et plus longue en terme de trajet. Continuons la comparaison : une plus faible visibilité des principaux syndicats et une très forte présence policière. « État d’urgence oblige, ils étaient là pour nous protéger de Daesh », ironise un jeune manifestant.
« État d’urgence oblige, ils étaient là pour nous protéger de Daesh », ironise un jeune manifestant.
Nous arrivons place Graslin. Un imposant cordon de CRS nous empêche de passer. Et ce malgré l’accord de la Préfecture qui avait préalablement validé le parcours de la manifestation. Passons les gaz lacrymogènes en réponse à quelques jets de pierres et la présence en nombre des membres de la Brigade Anti-Criminalité, très identifiable. Ces heurts sont quasi instantanément diffusés sur le web et repris dans les médias locaux. Qu’à cela ne tienne, une grosse majorité des manifestants continue de défiler dans le centre-ville, quitte à emprunter deux fois le même chemin.
Il est 17h environ lorsque la manifestation se termine dans le calme aux croisements des lignes de tramway 1, 2 et 3. Un sit-in s’y effectue avant que les manifestants se dispersent naturellement. Les "retardataires" seront aidés par les forces de l’ordre. Les manifestants se quittent en se donnant déjà rendez-vous à la prochaine manifestation même si du côté du gouvernement, on commence déjà à revoir sa copie.
Kevin Lemoine
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