Nouveau cirque : l’Oratorio magique d’Aurélia
Un spectacle de Victoria Thiérrée Chaplin
C’est une merveille de nouveau cirque que nous a proposé Victoria Thiérrée Chaplin à la MCLA. Composé comme un cadeau à sa fille Aurélia, cet oratorio plein de fantaisie et de magie fait entrer les spectateurs, souvent jeunes, dans un univers envoà »tant, merveilleux, drôle et émouvant. Un spectacle pour les enfants ? Pas seulement.
Au commencement, le rideau rouge s’ouvre sur un meuble, un grand et beau meuble en bois. Un téléphone sonne. Un portable dans la salle ? Non , il fait partie de la mise en scène. Répondeur ; un homme parle : « ça fait des jours que t’es enfermée, je sais que tu es là, décroche.. mais décroche ! » ... silence. L’homme a raccroché. Un tiroir du meuble s’ouvre. Une main gracile, puis un bras, se montrent, puis, sensuellement, un autre bras... Commence alors un numéro magique incroyable puisqu’une femme dors, mange, bois, fume, s’habille et vit installée bien confortablement dans ce meuble. C’est Aurélia, coupée du monde, et bien décidée à nous faire découvrir la magie du sien.
Un univers magique
Après être sortie du meuble, elle en sort un foulard rouge interminable, qui devient le rideau de la scène, dans lequel elle s’enroule et s’envole ; elle s’en fait un hamac, qui, en se balançant, bouleverse le cadre même de la scène qui se balance avec elle ! Le rideau se fait le fil rouge du spectacle. Les scènes s’enchaînent, comme une multitude de tiroirs s’ouvrant les uns après les autres pour nous offrir toutes les facettes de l’univers d’Aurélia. C’est une pluie scintillante comme dans les rêves, des monstres blancs comme de la dentelle, qui dévorent sa jambe qu’elle retricote ensuite ; c’est la rencontre délicate de deux rideaux rouges... et l’arrivée de bébé rideau. C’est un monde inverse où les glaces sont brûlantes, où l’on met les fleurs au fond du vase, où l’on étend du linge pour l’arroser, et où la chaise à porteurs vous emporte la tête en bas ! C’est un danseur fou amoureux des vêtements d’Aurélia, et qui danse et joue avec eux.
Les vêtements sont des personnages à part entière. Ils prennent vie sous nos yeux grâce à la virtuosité stupéfiante du danseur
Les vêtements sont des personnages à part entière. Ils prennent vie sous nos yeux grâce à la virtuosité stupéfiante du danseur, capable de confondre les enfants comme les plus grands ! Sans oublier un numéro magnifique et incroyable où deux acteurs se mêlent en un personnage pour jouer un passant et son ombre. Aurélia s’adresse à l’ombre... et le monde est renversé. Aurélia vole... Aurélia fait des claquettes sur un air classique ; elle et le danseur finissent par se trouver, jouent et dansent sur des airs de tango. Aurélia sait faire de la musique avec des réveils matin ! Sa tête se fait marionnette devant un parterre d’enfants... marionnettes. Et lorsque le danseur lui offre une robe d’or, elle se transforme en sable... qu’il verse dans un tiroir plein de vêtements d’où ressort Aurélia ! A la fin elle trouve enfin le train qu’elle a appelé tout au long du spectacle avec un pipeau et qui lui répondait de son sifflement. C’est un train électrique qui traverse Aurélia avec sa petite lumière et son sifflement dans la nuit...
Nouveau cirque
Victoria Thierrée Chaplin (fille de...) nous offre un spectacle d’une grande beauté, plein de trouvailles fantastiques qui émerveillent autant les adultes et les enfants. Elle et sa fille sont complices dans leur imaginaire débordant ; on se demande où elles vont chercher tant de magie dans notre monde terne. Elles sont sûrement un peu hors de notre temps, marquées par leur existence itinérante avec le Cirque Imaginaire, crée par Victoria et Jean-Baptiste Thiérrée. Mêlant cirque, théâtre, musique, danse, clown, acrobatie et illusion, ce « nouveau cirque » est une magnifique surprise pleine de poésie et de rêve ; le monde d’Aurélia parvient à nous faire oublier que l’on a grandi...
Mathilde CLEMOT
Bloc-Notes
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