Live-report
Embarquement en mode fusée pop : The Dø à Stereolux
Le 10 décembre 2015 marquait le retour triomphal du duo français The Dø à Nantes, dans un Stereolux affichant complet depuis des semaines, « malgré tout  » dixit Olivia. Une prestation qui nous rappelle, peu avant la clôture d’une année de concerts pour le groupe, que The Dø a composé avec son dernier opus de véritables fusées pop en mode mineur.
Tels de souples stalactites, des fils argentés sont suspendus au-dessus de la scène, tandis que les supports rouges des instruments et machines créent, sous les projecteurs, une arène pour la conquête de la scène et de la salle par The Dø. Un dojo peut-être plus encore qu’une arène, si l’on en croit le cercle rouge ornant le T-shirt blanc de Dan, et les couleurs japonisantes de la robe arty d’Olivia. Nantes est l’une des dernières dates de la longue tournée ayant succédé à la sortie de Shake Shook Shaken, troisième opus du groupe.
Un live conquérant
Album percutant, à l’immédiateté mélodique imparable, Shake Shook Shaken prend le parti d’ouvrir quasiment toutes ses pistes par des refrains accrocheurs dignes de la radio pop-rock qui reste encore à inventer. Pour défendre ce parti pris, Dan Levy et Olivia Merilahti ont enfilé ce soir-là la tenue de combat, et balancent, sans l’aide de la six-cordes, ou presque, ces dix coups de poing ponctués de quelques caresses. C’est A Mess Like This, une caresse donc, qui ouvre le set, avant que les uppercuts soient envoyés. Telle une samouraï du 21ème siècle, Olivia donne du poing, fait des prises dans l’air surchauffé de Stereolux, et manie le sabre laser telle une hôtesse de l’espace, comme pour mieux annoncer le nouvel épisode de Star Wars.
Telle une samouraï du 21ème siècle, Olivia donne du poing, fait des prises dans l’air surchauffé de Stereolux, et manie le sabre laser telle une hôtesse de l'espace
Même si la part belle est faite aux morceaux les plus récents comme Sparks, Miracles (Back in Time) ou Keep Your Lips Sealed, évacuée en début de set, davantage d’anciennes pépites viennent jalonner ce parcours par rapport à leur dernier concert à Stereolux le 13 novembre 2014. Exit On My Shoulders au profit de Aha, à l’énergie crâne, ou de l’hystérique Slippery Slope. Olivia se servira notamment de Trustful Hands (Laws of Gravity) pour faire entonner des « oh oh oh » à la foule dans son micro levé.
Complicité et énergie revigorante
Sa voix, granuleuse, malléable, toujours au point de rupture, demeure un refuge pour venir chercher la chaleur dans des accalmies telles que Dust It Off ou Song for Lovers, interprétée par elle et Dan au piano, tous deux mutins, se lançant des clins d’œil et des sourires. Les deux complices conversent avec le public et constituent avec le batteur et deux autres musiciens tantôt à la guitare, aux claviers et à l’électronique, un groupe uni, un bloc d’énergie revigorante. Après que Dan ait remercié avec simplicité toute l’équipe technique et artistique pour la tournée qui s’achève bientôt, il est temps d’entamer les derniers morceaux devant un public définitivement...conquis.
Sandrine Lesage
Photos : Romain Ferrari
Bloc-Notes
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