"Betchout", le cirque revisité par la Compagnie Baro d’Evel
"Bechtout" : la magie du cirque
La compagnie Baro d’Evel propose son deuxième spectacle "Betchout", un mélange de cirque, de musique et de marionnettes. Dans un décor de cirque ancien, les cinq artistes font entrer les spectateurs dans leur petit coin de paradis. Un îlot où règne la magie. Alors "Betchout" ("Assieds-toi") et prend le temps de regarder ces petits riens qui deviennent extraordinaires.
« "Betchout" est un spectacle qui parle du nomade. C’est un peu la constitution d’un groupe. Des unités, des personnages, avec chacun son univers, se rencontrent ». Chacun des cinq personnages apporte avec lui ses objets personnels, dans une malle, un vieux landau ou tout simplement à bout de bras. Ils se rejoignent dans un décor de cirque ancien et passe un peu de temps ensemble. Les personnages se croisent sur des musiques tziganes composées par les artistes de la compagnie, tout au long de la représentation. Des histoires se créent au rythme des acrobaties, des voltiges, des bascules, des portées et du jonglage. Au loin, on entend une chanson qui dit "Betchout" qui signifie ″Assieds toi″ en langue roms, alors "Betchout" et regardons !
Un univers intime
La Compagnie Baro d’Evel existe depuis 2000 et se compose de cinq artistes issus de la 13ème promotion du Centre National des Arts du Cirque de Châlons en Champagne. ″Porque no ?″ le premier spectacle de la compagnie était joué dans la rue. « Le fait de rentrer dans les salles c’était une envie de développer un univers plus intime. [...] On a essayé de développer des choses plus fines, des jeux de lumière, alors que dans la rue on ne pouvait pas. » C’est ainsi que "Betchout", le deuxième spectacle de la compagnie, est né. "Betchout" nous transporte dans un univers où « l’espace scénique est une sorte d’îlot, de no man’s land [...]. Et c’est un peu la question de, est-ce qu’on reste là ou est-ce qu’on continue la recherche d’un endroit idéal ».
Des acrobaties impressionnantes ...
Avec une agilité déconcertante, les acrobates de la Compagnie Baro d’Evel virevoltent autour du mât chinois qui trône au centre de la scène. Rien ne semble plus naturel pour ces artistes que d’escalader cette barre. Tous sauf un, Nicolas Lourdelle, le clown de la troupe qui malgré tous ses efforts n’arrive pas à monter ! Mais ce jeune homme n’en est pas moins un formidable acrobate qui réalise d’impressionnants portées avec notamment Camille Decourtye, la seule femme de la compagnie. « Les portées c’est un peu ce qui nous rejoint tous » explique Nicolas. Tous nous offrent d’ailleurs une valse où tout l’art de la portée est mis en scène. Au rythme d’une musique, deux des artistes sont debouts sur les épaules des deux autres et tout se petit monde danse naturellement.
Mais où est passé le quatrième danseur ? Le couple valse toujours mais sur les épaules d’un seul artiste. Les portées, présents tout au long de "Betchout", donnent aussi naissance à des êtres extraordinaires. On découvre, par exemple, un ″homme fanfare″, deux hommes, deux instruments de musique mais juste deux pieds qui touchent le sol ! Les musiciens ont l’air de trouver ça ordinaire. On distingue aussi Camille, dans sa grande robe blanche, ou plutôt dans une toile de parachute, elle nous offre un petit air d’opéra. Elle monte dans les aigues et grandit en même temps. Ses partenaires se seraient-ils glissés sous sa robe ? Mais une petite théière, devenue tout un coup une marionnette, ne semble pas apprécier sa performance vocale et se moque joyeusement de la chanteuse.
... mais aussi des petits rien qui deviennent magiques
"Betchout" c’est aussi ça, des objets de tous les jours qui deviennent tour à tour marionnettes, instruments de jonglage et de musique. « On a un univers assez bric broc avec plein d’objets, plein de choses ». Le spectacle se fait donc avec trois fois rien, avec tout le fourbi apporté sur scène par les artistes. Avec quatre gamelles et l’imagination de la compagnie, une marionnette prend vie sous nos yeux. Difficile à croire mais ces quelques casseroles deviennent tout à coup un véritable personnage, on oublie même les trois artistes qui la font vivre. On écoute très attentivement ses paroles qu’on ne comprend absolument pas et c’est sans doute ça la magie.
Les artistes s’amusent sur scène et nous font redécouvrir que les objets les plus simples peuvent émettre une douce musique. C’est ainsi que l’on assiste à un mini concert de ... sacs en plastiques ! Eh oui on avait presque oublier qu’en les froissant on obtient un petite mélodie. Mais ces sacs deviennent aussi des instruments de jonglage. La compagnie Baro d’Evel montre « le cirque d’aujourd’hui [qui] accapare un peu tous les arts » un cirque résolument moderne qui plonge grands et petits dans une tendre magie.
« "Betchout" est un peu une invitation à s’asseoir pour regarder, pour se rencontrer. » Et ça tombe bien car après avoir regarder la compagnie jouée, pendant une petite heure trop vite passée, les artistes invitent les spectateurs à les rencontrer !
Pauline VANNIER
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