Vincent Ségal, Dave Holland, Avishai Cohen, Roy Hargrove...
Jazz à Vannes au sommet de sa forme
Pour sa 36e édition, Jazz à Vannes n’a pas failli à sa réputation. Exigeante et éclectique, la programmation du festival breton accueillait nombre de pointures de Lucky Peterson à Roy Hargrove en passant par Chucho Valdes, Omar Sosa, Dave Holland et Avishai Cohen. Le tout avec une carte blanche offerte au violoncelliste Vincent Ségal. Fragil y était. Retour en images.
Des rencontres, des extases, des surprises... La 36e édition de Jazz à Vannes a tenu ses promesses. Fragil était sur place les mardi 28 et mercredi 29 juillet avec deux joyaux du jazz moderne en tête d’affiche : Avishai Cohen et Roy Hargrove. Si ces deux mastodontes ont su réchauffer le Jardin de Limur, le reste de la programmation était tout aussi éblouissant.
B to Bill
C’est le nom de l’hommage moderne à Bill Evans effectué par le MC Mike Ladd, Emmanuel Bex (orgue hammond), totalement possédé, et Nico Morelli (piano). Une expérience qui restitue pleinement la complexité de la musique du maître tout en laissant la place à une interprétation très libre et à un dialogue hypnotique entre les deux claviers. Haletant !
Une perpétuelle invention
Le contrebassiste Dave Holland a honoré son statut de géant du jazz moderne. Cet ancien du cercle intime de Miles Davis a conquis le public vannetais d’un seul souffle, sans pause, d’une traite. Standing ovation à la clé pour ce souffle de liberté qui vient percuter le jazz dans ses différents horizons.
Le nouvel art du trio
Avishai Cohen est LE coup de cœur de Fragil pour cette édition 2015. Si le contrebassiste, d’une sensualité et sensibilité incroyables, a su prouver toute l’étendue de son talent, c’est surtout l’osmose du trio complété par Nitai Hershkovitz (piano) et Daniel Dor (batterie) qui éclate au visage du spectateur entre douceur et orage, fièvre et humilité. Un grand moment de Jazz à Vannes 2015 qui a valu au contrebassiste d’effectuer trois rappels et de se fendre d’une reprise de Nat King Cole au micro.
Songs of time lost
Il s’agit là du titre du dernier album du violoncelliste Vincent Ségal en duo avec Piers Faccini. C’est donc en toute logique que l’invité d’honneur de Jazz à Vannes a convié le guitariste et chanteur à ses côtés dans l’Auditorium des Carmes. Intimiste, élégant, ce concert a même vu passer sur scène un vieil ami de Vincent Ségal : le flutiste Magic Malik.
Esprits libres
Paolo Fresu, Omar Sosa, Trilok Gurtu... Mettez ces trois compères sur une même scène et vous obtiendrez un spectacle où se mêlent agilité technique, rythmiques haletantes, humour et dialogues. Les échanges entre le pianiste Omar Sosa et le percussionniste Trilok Gurtu étaient d’une intensité telle qu’on oubliait parfois la présence de Paolo Fresu. Une intensité qui passe par un jeu de regards, de mimiques, de cris... Trilok Gurtu et Omar Sosa se chamaillent, se provoquent, se piègent, et on en redemande !
Ambassadeurs des temps modernes
Roy Harrgove... Le simple nom du trompettistes aux lunettes rouges et baskets vertes suffit à imposer une forme de respect. L’homme à l’origine du projet RH factor, dont on ne pourrait ici énumérer les collaborations aussi riches qu’éclectiques, véritable pont entre le "swinging jazz" et l’underground des musiques urbaines, a embrasé le Jardin de Limur, en quintet, dans un hard-bop à brides abattue.
Texte et photos : Pierre-Adrien Roux
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