
Festival de l’innovation numérique les 3, 4 et 5 juin 2015 à Nantes
Le Web2day… de La Poste à Marc Dorcel
Devenu l’un des plus importants festivals du genre en France, le Web2day accueillera cette année plus de 2000 personnes et 130 intervenants. De La Poste à Marc Dorcel, de l’économie frugale au reveil olfactif, du Togo à Québec, tour d’horizon de cette septième édition avec Adrien Poggetti, fondateur et délégué général d’Atlantic2.0.
Fragil : C’est la 7e édition du Web2day, quelles sont les évolutions du festival ?
Adrien Poggetti : « En sept ans, on a bien grandi. En 2009. L’événement se passait sur une après-midi avec 200-250 personnes. Aujourd’hui, le Web2day se déroule sur trois jours, on attend entre 2000 et 2500 personnes. En quelques chiffres, c’est près de 130 speakers, entre 80 et 90 conférences, des soirées, un concours de startups pour lequel on reçoit 200 et 300 candidatures chaque année. C’est aussi un événement qui n’est pas nanto-nantais puisqu’on a plus de 50% du public qui n’est pas de la région. La ville et notre écosystème numérique a une vraie attractivité. »
Fragil : Quel est désormais votre enjeu en tant qu’organisateur ?
L’enjeu pour nous, c’est de passer le cap de l’international sur cet événement, c'est à dire faire venir des speakers internationaux mais aussi des délégations étrangères.
Adrien Poggetti : « L’enjeu pour nous, c’est de passer le cap de l’international sur cet événement, c’est à dire faire venir des speakers internationaux mais aussi des délégations étrangères. Cette année, nous recevons une délégation du Québec mais aussi de Belgique. On vend des places à des Américains, des Togolais, etc. Il y a 6 ans on n’imaginait pas du tout qu’on en serait là aujourd’hui. Pour nous, c’est un événement qui est majeur, une belle vitrine de ce qu’on fait tout au long de l’année à Atlantic 2.0. Le Web2day est un enjeu fort pour le territoire. On a vraiment envie d’en faire un événement international, du moins européen, où l’on retrouve tout l’écosystème français et européen. »
Fragil : Dans une interview accordée à Locita TV, vous affirmez ne pas vouloir devenir LeWeb, rendez-vous parisien créé en 2004 qui propose aussi des conférences sur l’innovation numérique. Pourtant, la comparaison est inévitable. Êtes-vous en concurrence ? En collaboration ? Quelles sont vos différences ?
Adrien Poggetti : « LeWeb n’est pas un concurrent, car on ne boxe pas dans la même catégorie. Aujourd’hui, c’est événement qui est reconnu mondialement qui attire tout un paquet de dirigeant de la Silicon Valley. Nous ne sommes pas encore dans cette dimension-là. C’est un exemple sur le contenu des conférences, car on ne va pas se mentir, on est assez proche en terme de thématiques abordées. On a beaucoup de speakers qui vont aussi à LeWeb que j’aimerais bien faire intervenir sur le Web2Day. Maintenant je pense qu’on a une approche qui est assez différente. Le modèle qu’on a nous, c’est plutôt le Dublin Web Summit ou le South by Southwest que LeWeb. On est vraiment attaché à la dimension festival de l’événement. On a envie d’éclater l’événement sur différents lieux, que les gens passent du temps sur place et que ce ne soit pas juste une suite de conférences. De toute façon, je pense que ce serait une bêtise de notre part que d’essayer d’aller concurrencer LeWeb sur un terrain où il est très bon. On a plutôt intérêt à faire valoir notre différence. »
Fragil : Nouveauté de la fin d’année 2014 qui arrive en même temps que le label French Tech, la Digital Week à Nantes fait-elle de l’ombre au Web2day ou à Atlantic 2.0 ?
Adrien Poggetti : « Non. On est sur deux événements qui ne répondent pas aux mêmes objectifs. Le Web2Day est à destination de l’écosystème du numérique. Sur la Digital Week, on a une vocation qui est plus citoyenne ou grand public. C’est à dire qu’on a un ensemble d’événements qui sont ouverts à tous les habitants de la ville. Il y a des expositions un peu partout, il y a des conférences sur la « magie » du numérique, etc. Ce sont des choses que nous ne traitons pas du tout puisqu’on s’adresse plutôt aux entrepreneurs et aux gens qui sont vraiment intéressés par l’économie numérique. Ces événements sont complémentaires. »
Fragil : Cette année, vous avez jumelé le Web2day avec Web à Québec, quel est l’intérêt pour Nantes d’avoir une telle connexion ?
Adrien Poggetti : « Ce n’est pas un jumelage à proprement parlé, mais on s’est pas mal rapproché des associations sur place qui organisent des choses. Il y a un événement qui a lieu tous les ans à Québec au mois de mars qui s’appelle le WAQ qui est un petit Web2Day sur lequel on a envoyé une douzaine d’entrepreneurs cette année. En échange, les Québécois viennent nous voir sur le Web2Day. Je trouve ça très sain car on est sur des écosystèmes de taille un petit peu similaire, il y a des relations humaines qui se passent très bien. Cela offre un dépaysement et des opportunités de business bien sûr. »
Fragil : Avec la proximité des USA, Web à Quebec est il une source d’inspiration ?
Adrien Poggetti : « Je vais être très honnête, je n’ai pas été à Québec cette année donc je n’ai pas vu comment l’écosystème est structuré. De ce que j’en perçois et des retours qu’on m’en a fait, on est sur un écosystème qui ressemble de par sa taille à l’écosystème nantais, il y évidemment une culture, une influence américaine, des façons de faire du business qui sont un peu différentes. Mais je crois que le Canada est un territoire qui est assez amusant dans le sens où il y a autant d’inspiration européenne qu’américaine. C’est peut-être plus facile d’attaquer l’Amérique du Nord par le biais du Canada que des Etats-Unis pour des raisons de proximité culturelle et de capacités à discuter avec les acteurs locaux. »
Fragil : C’est la 3e édition du Global Challenge, au sein du Web2day qui voit s’affronter des startups en devenir. Que deviennent les entreprises qui ont remporté cette compétition à l’image de Bunkr, PayPlug, 10-vins en 2013 ou Captain Contrat, Linkie, Tilkee en 2014 ?
Adrien Poggetti : « On n’a pas des nouvelles de toutes les boîtes qui sont passées par le Contest. Mais on a un concours qui est de très bonne qualité puisque les startups qui viennent participer à l’événement sont sélectionnées sur dossier en amont. On a beaucoup de candidatures et dans nos jurys on a du beau monde, beaucoup d’investisseurs, des gens qui connaissent bien le secteur d’activité. Donc on arrive en général à avoir des niveaux avec des startups et d’entrepreneurs qui sont plutôt bons. »
Fragil : Comment se fait le choix des invités présents au Web2day ?
Adrien Poggetti : « Il y a deux façons de faire. Il y a des gens qu’on repère et qu’on a envie de faire venir parce qu’on pense qu’ils ont des choses intéressantes à dire. Et puis il y a des gens qu’on nous conseille aussi, car on ne peut pas être partout. Ce qu’on prend rarement, ce sont les gens qui viennent se proposer eux-mêmes car on n’est pas trop dans cette optique-là. On a une équipe éditoriale, dont s’occupe par Magalie Olivier, qui construit le programme avec des éléments de thématique en tête. On sait qu’il y a des sujets sur lesquels on ne peut pas faire l’impasse : le financement, les objets connectés ou le xdesign par exemple quand on va parler de l’expertise métier. Et de temps en temps, on a des intervenants que nous, on aime bien. Je pense notamment à Olivier Ezratty qu’on fait venir tous les ans au Web2Day. En général, Olivier arrive au mois de janvier ou février et nous propose un sujet. Cette année, ce sera le séquençage ADN. Je trouve ça formidable car on n’est pas complètement sur le numérique. C’est quelqu’un qui a une expertise fabuleuse sur des sujets comme celui-là. »
Fragil : Est-ce qu’il y a des profils d’intervenants qui se dégagent ?
Adrien Poggetti : « Non, on n’a pas de profil type. On a par exemple cette année quelqu’un comme le Nantais Guillaume Rolland, qui est l’inventeur du réveil olfactif (vidéo ci-dessus) qui a fait un carton avec Google il n’y a pas longtemps. C’est un speaker qui a 18 ans, qui sort un peu de nulle part. A côté de lui, on pourra trouver des investisseurs de 55 ans ou Nathalie Collin, patronne de l’innovation numérique pour La Poste. Bref, on n’a pas de profil type et on ne s’interdit rien la-dessus. On a par exemple une intervenante du Togo, Koumpague Pandam, qui vient nous parler de l’économie frugale. On est sur l’économie circulaire, sur des sujets qui ne sont pas complètement numériques mais on estime que notre public va potentiellement avoir de la curiosité pour des sujets comme celui-là. »
Fragil : Vous avez des invités de marque à dévoiler cette année ?
Quand on fait le tour de la scène tech française, c’est finalement un petit monde. Au bout de sept éditions, on a vu quand même passer pas mal de gens.
Adrien Poggetti : « Quand on fait le tour de la scène tech française, c’est finalement un petit monde. Au bout de sept éditions, on a vu quand même passer pas mal de gens ici donc on retombe assez vite sur les mêmes noms. Maintenant, on essaie d’aller chercher des gens qu’on n’a pas forcément déjà vu à Nantes donc qui ne sont forcément hyper connus. Dans les grands noms cette année, ce sont plus des noms d’entreprise : Trello, le magazine américain Wired, Marc Dorcel (http://web2day.co/speakers/ghislain-faribeault/) qu’on invite pour une conférence sur le Brand content parce que le porno est une industrie qui, mine de rien, est beaucoup à pointe sur ce type de sujet. Donc voilà on ne s’interdit rien, on va parler un petit peu de ce genre de choses. On peut aussi citer Yves Tyrode qui est le directeur digital et communication de la SNCF. »
Propos recueillis par Paul Vassé
Retrouvez ici tout le programme du Web2day 2015, les 3, 4 et 5 juin à Nantes.
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