La comédienne Maria de Medeiros joue dans "Grand et petit"
Grands noms et petit bout de femme
Maria de Medeiros, ça vous dit quelque chose ? Vous vous souvenez sà »rement d’elle dans Pulp fiction où elle interprétait la petite amie de Bruce Willis ! C’est elle qui a repris le rôle principal de Grand et petit au pied levé ! Ce chef d’Å“uvre du dramaturge allemand Botho Strauss, est une pièce sur l’errance, la lutte pour la dignité, et l’envie de vivre...et c’est Philippe Calvario qui signe la mise en scène. Petit fut le temps de répétition mais grande est la prestation...
Au cœur de la pièce, Lotte, petit bout de femme d’environ 35 ans, recherche désespérément son mari Paul. Au fond, Paul, c’est sûrement une métaphore de l’Autre, celui qu’on recherche tous. Seule, elle s’accroche à tous ceux qui croisent son chemin, jeunes ou vieux, marginaux ou paumés... mais se heurte à tout ce monde un peu bancal qui la repousse. Elle essaye de briser sa solitude mais n’y arrive pas. Lotte est si séduisante avec sa bonne humeur et son envie de vivre. Les échecs ne semblent ne jamais l’affaiblir. Elle perd son mari, se fait exclure de son appartement, ne trouve pas de véritables amis, mais rien ne peut altérer son optimisme. On s’attache facilement à cette jeune femme qui, malgré tous les rejets, reste digne et souriante dans l’extrême solitude et le désespoir, jusqu’à la limite de la folie...
Philippe Calvario, le metteur en scène, nous plonge dans la vie tourmentée de cette femme au travers dix tableaux discontinus de la pièce de Botho Strauss. Le lien ? Lotte, toujours présente, comme le fil conducteur de la pièce. Autour d’elle, le décor imposant se transforme sous nos yeux. Avec un immeuble, deux murs, une chaise et quelques accessoires, Philippe Calvario nous transporte dans une multitude de lieux. Le décor bouge, change de couleurs et nous emmène dans un nouvel univers, le tout dans une souplesse et un naturel des plus déconcertants.
Une véritable performance d’actrice
L’héroïne, Lotte, porte toute la pièce, il fallait donc une actrice remarquable. Anouk Grimberg interprétait ce personnage, mais pour des raisons de santé, elle n’a pas pu continuer. Philippe Calvario a donc proposé à Maria de Medeiros de reprendre le rôle...en quinze jours ! Un véritable challenge pour l’actrice.
« Le nom de Philipe Calvario est quelque chose qui m’a tout de suite encouragée [...] et voilà je me suis engagée dans cette aventure un peu folle ! » nous raconte-t-elle avec son accent chantant (Maria est née au Portugal). En si peu de temps, le défi ne semble pas gagné d’avance. D’abord hésitante, Maria de Meideros explique à Philippe Calvario que « ce n’est pas possible, que ce n’est pas humainement faisable puisque c’est quand même deux heures de texte. » Mais après avoir lu « cette pièce magnifique », la comédienne a « le sentiment qu’il ne faut pas passer à coté de ce rôle ». Maria de Medeiros accepte donc ce pari fou !
Avec seulement quinze jours pour répéter, Maria de Medeiros propose au metteur en scène « de faire un peu comme au cinéma ». La première semaine, elle apprend son texte et la deuxième Maria de Medeiros arrive sur scène et se lance ! Pas de temps pour des répétitions ″normales″ alors toute la troupe laisse place à l’improvisation. Maria de Medeiros n’a pas eu le sentiment de reprendre le rôle qu’incarnait Anouk Grimberg, elle est « arrivée dans une perspective de création ». Pour les autres acteurs c’est « comme une autre pièce, [...] tout le monde a pris l’idée de faire un autre spectacle ». « Le spectacle bouge donc tous les soirs, ce que voit le public c’est quelque chose qui est en train de se forger ; c’est aussi le pari de donner à voir le spectacle en train de se faire ».
Pauline Vannier et Mathilde Clémot
Bloc-Notes
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