FESTIVAL
Dans les loges de la tournée des Trans
Rendez-vous devenu désormais incontournable chaque automne, la Tournée des Trans ouvre en préambule le mythique Festival rennais avec une présentation d’artistes offerte à la gourmandise du public nantais. Partenaire de cet événement, Fragil vous sort les marrons du feu.
Pour sa 36e édition, le Festival des Transmusicales de Rennes ne démérite toujours pas. Bien au contraire. Pourtant, depuis trente-six ans, les supports ont beaucoup évolué, passant du vinyle au mp3, et la découverte de nouveaux artistes s’est considérablement élargie avec internet. Cela n’entache en rien le travail du programmateur du Festival, Jean-Louis Brossard, et de ses équipes qui continuent d’œuvrer chaque année avec la même passion et la même générosité pour proposer au public un véritable vivier de nouveaux talents. Sans doute l’effet de la recette miracle qui n’a jamais changé depuis. Car c’est bien simple, il n’y en a pas. « Big Up à Jean-Louis Brossard » comme diraient les Slow Sliders.
Quelques Fragments...
Et à la question de savoir si la pochette de leur premier album sera aussi pourrie que celles des Mogwaï, les Bantam Lyons nous rassurent tout de suite...
Comme à son habitude, Fragil s’est retrouvé au dernier étage de Stereolux pour enchaîner les loges, à la rencontre de trois groupes pas si différents que ça. Et pour preuve, si les Bantam Lyons ont déclaré avoir une fascination pour les Écossais de Mogwaï, c’est plutôt chez Fragments qu’on retrouve la plus grande similitude avec ce son rock instrumental. « Mogwaï est un groupe que l’on aime beaucoup », reconnaît le trio qui forme Fragments. « On l’a dit une première fois et depuis c’est repris partout ! » se désolent pour leur part Bantam Lyons, « ce n’est pas une influence pour nous, c’est juste un groupe que l’on écoute beaucoup. » Come On Die Young en est d’ailleurs leur album préféré. Et à la question de savoir si la pochette de leur premier album sera aussi pourrie que celles des Mogwaï, les Bantam Lyons nous rassurent tout de suite : « on a un copain peintre qui s’appelle Sylvain Lacante et qui nous fera notre future pochette et son livret. » L’honneur est sauf. En revanche, les influences des Fragments ne s’arrêtent pas là. Le groupe avoue avoir beaucoup écouté d’artistes allemands ou islandais. Ce qui les rend également proches musicalement de Sigur Rós par exemple. Cet étonnant ADN musical de ces groupes nordiques qui fait qu’ils sont aujourd’hui aussi reconnaissables que le rock british ou la french touch électro. « On créait beaucoup de boucles de sons issues de ballades en forêt à nos débuts », expliquent-ils ainsi l’origine de leur nom. A prononcer à la française s’il vous plaît. « Cela s’imposait via la musique que l’on faisait », ajoutent-ils. « C’est assez poétique, énigmatique, ça colle bien avec l’esthétique que l’on souhaite dégager de notre musique. »
De Brest aux Canaris
Avec les Slow Sliders en revanche, l’origine est tout autre. Pas franchement de quoi y voir un lien avec leur musique tranquille et nonchalante. « C’est une référence à un titre de Van Morrison, « Slim Slow Slider », expliquent-ils. Chez eux, c’est plutôt du côté de Pavement, d’Arcade Fire ou de Tame Impala, et de Grizzly Bear qu’il faut chercher des références. Un mélange pourtant pas très homogène. « Si on te citait d’autres groupes de référence, ce serait tout aussi varié », racontent-ils. « L’important pour nous c’est de se retrouver sur la musique que l’on aime ». Les Slow Sliders ont en commun avec les Bantam Lyons d’être originaires de Brest. « Brest est surtout une grosse scène punk hardcore qui n’est pas trop non plus notre registre », précisent Bantam Lyons avant d’ajouter : « à part peut-être les Slow Sliders ! » Puisqu’on se marre, on s’est amusé à rappeler que les Bantam Lyons ont accordé une interview à... So Foot ! « On l’a fait aussi la semaine dernière, mais ce n’est pas encore paru », s’empressent d’ajouter Fragments. « Nous, on n’y connaît rien au foot, on n’est pas du tout branché là dessus », ajoutent pour leur part les Slow Sliders qui ont préféré voir le dernier Christopher Nolan, ainsi que Wrong Cop de Quentin Dupieux. Tom du groupe Fragments suivait les Canaris nantais. « C’est au moment où je m’y suis intéressé qu’ils ont été relégués ! » raconte-t-il pour l’anecdote. « On était fan de ce club quand on était gamin dans l’ouest, mais c’est juste devenu un immense gâchis depuis 2001 », concluent les Bantam Lyons. Voilà qui met donc tout le monde d’accord.
Leur nom à eux vient d’un personnage secondaire d’un recueil de nouvelles de James Joyce sorti en 1914. « Un jour j’ai lu Dubliners, et le nom de ce personnage m’a plu. Alors je me suis dit que c’est comme ça que j’aimerais appeler mon groupe », voilà qui est désormais chose faite.
Tous les trois se rejoignent enfin dans l’analyse qu’ils font des Transmusicales. Tous les trois, comme tant d’autres groupes, espèrent y être repérés par un futur label avec à la clé l’envie de sortir leur premier album dès l’année prochaine. Bien que pour beaucoup de professionnels, figurer à l’affiche des Trans devient quasiment plus important que d’y jouer. Mais comme l’ajoutent les poètes de Fragments : « La musique amène des images que chacun peut s’imaginer en laissant libre cours à son imagination. »
Jérôme Romain
Bloc-Notes
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