BALADE SONORE
Écouter la photographie : balade sonore à la Quinzaine Photographique Nantaise
La QPN Photo 2014 from Magazine Fragil on Vimeo.
La Quinzaine Photographique Nantaise vient de fêter ses 18 ans. Pour honorer cette entrée dans la majorité, elle a choisi le thème « Devenir » et retenu huit photographes pour le regard qu’ils ont su poser sur ce sujet. Il en est ressorti des images très poétiques, empruntes d’une douce mélancolie. L’association a compté plus de 8 000 entrées dans les trois galeries investies par la QPN (l’Atelier, le Temple du goût et l’ESBANM), signe d’une forte progression par rapport aux années précédentes. Quant au public, outre les photographes, amateurs ou avertis et les gens du monde de l’art, cette édition a attiré un public encore plus vaste, venant souvent de loin. Elle a aussi décompté un public scolaire plus nombreux, de l’université jusqu’à l’école primaire, fruit d’un partenariat mené avec le programme Réussite Éducative de la Ville.
Fragil a souhaité mettre en lumière cette nouvelle édition en réalisant une petite balade sonore et visuelle dans les lieux d’exposition de la Quinzaine.
Une balade sonore
Le public n’est pas resté indifférent aux photographies de Wilma Hurskainen. Cette jeune photographe finlandaise utilise des photographies d’elle et de ses sœurs prises par son père pour les reproduire, 20 ans plus tard, en jouant sur le mimétisme des postures, des regards et des décors. Son travail questionne le sens des photographies de famille, mais surtout, de manière douce et humoristique, nous met face à nos propres peurs, celle de grandir, de changer, de vieillir.
La nostalgie de l’enfance
Dans un autre registre, mais toujours comme fil conducteur le devenir, Joël Fauré fait souffler un vent de nostalgie à l’Atelier. Il a réalisé un beau travail en partant sur les traces de personnes ayant connu, enfant, le magazine Pif Gadget, et planté avec leurs parents la petite branche d’épicéas qui allait devenir sapin. Ce travail a donné naissance à une exposition émouvante, qui mêle témoignages et photographies de personnes ayant vécu ce jour particulier de leur enfance. Plus symboliquement, le travail de cet auteur nous propose une réflexion sur ce qui naît, devient, disparaît, mais aussi reste.
Des empereurs et des châteaux de sable
Dans l’entrée de l’Atelier, les photographies de Sébastien Pageot interpellent le regard. De grandes images collées à même le mur représentant des châteaux de sables abandonnés sur les plages en fin de journée, sous-titrées de noms d’empereurs. Petits êtres jouant aux grands bâtisseurs, s’inventant des histoires et construisant la leur, ces photographies nous montrent avec quel sérieux et application les enfants apprennent à devenir grands.
Jeunesses en roue libre
Le Temple du goût nous conduit vers un autre univers, vers l’âge de déraison. Les Colossal Youth d’Andreas Weinand nous projettent dans l’intimité d’une jeunesse allemande de la fin des années 80. Ses clichés transpirent l’extravagance, le déséquilibre et l’égarement, et nous renvoient inévitablement vers nos propres angoisses de jeunesse. Un peu plus loin sur la gauche, le travail de Martin Bogren, intitulé Tractor Boys semble, à première vue, plus apaisé. Il nous présente, à travers de très belles photographies en noir et blanc, le quotidien d’une jeunesse suédoise trompant l’ennui d’avoir à grandir dans la vitesse et les effluves des carburants de vieilles voitures trafiquées.
On ressort de cette 18ème édition photographique l’esprit rêveur et les yeux remplis d’images, donc certaines nous resteront empreintes pour longtemps.
Loïc Fréjaville et Alice Godeau
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