RENCONTRE
L’électro sauvage de Fakear
Un son électro aux influences de musiques du monde, voilà ce qui pourrait définir sans trop la trahir la musique de Fakear. A l’occasion de son escale à Scopitone, Fragil a renoué le contact. Soumettant ce jeune et talentueux artiste à un blind test sonore.
Découvert il y a un an lors du Festival Beauregard, Fragil a retrouvé le jeune caennais Fakear à l’occasion de son passage par Scopitone. « C’est assez fou, j’ai du mal à me rendre compte de tout ce qui s’est passé depuis un an », confie-t-il. « C’est un énorme honneur de participer à ce festival, je suis très flatté que les programmateurs se soient intéressés à mon projet. Je trouve toujours cela tellement invraisemblable. » À Beauregard, Fakear avait déjà surpris son monde. Programmé en début d’après-midi, son set électro enveloppait le public assis sur les pelouses du château dans une ambiance parfumée aux épices.
Fake ear
Dès lors, les oreilles attentives ont suivi avec bienveillance l’ascension fulgurante du jeune prodige. « Il y a eu un premier élément déclencheur avec les TransMusicales de Rennes, et puis ensuite la mise en playlist sur Radio Nova. » De nombreux festivals adhèrent, le public le fédère. « Après l’accueil réservé à mon dernier EP, Sauvage, s’en est suivi tout plein de festivals comme Les Vieilles Charrues ou le Printemps de Bourges. »
Malgré cette notoriété soudaine qui aurait pu le conduire dans les travers d’un candidat de télé-réalité, Fakear a su garder les pieds sur terre. « Je n’ai pas envie de me réfugier dans le monde des Bisounours », explique-t-il. Même s’il reconnaît, un peu résigné, être contraint de devoir finalement prendre un manager. « Ce qui me surprend le plus c’est la manière dont certains artistes peuvent parfois être déconnectés de la réalité. Un peu comme ce que l’on peut reprocher aux hommes politiques en quelque sorte. » C’est avec cette humilité touchante qui le caractérise qu’il découvre ce milieu. « J’ai l’impression qu’avec la notoriété, ils oublient d’où ils viennent, et toute cette attention apportée autour d’eux pour qu’ils se sentent bien et que tout se passe bien. »
Je n'ai pas envie de me réfugier dans le monde des Bisounours
A 23 ans, Fakear fait aussi partie de cette génération numérique nourrie aux réseaux sociaux. Pour preuve, il continue lui-même d’alimenter et de commenter sa page Facebook. « Notre génération communique de façon assez naturelle avec les réseaux sociaux et en connaît très bien les limites. Cela me paraît simplement normal de conserver ce lien avec le public. » Ajoutant en prime avec une certaine fierté non dissimulée : « C’est grâce à mon cercle d’amis que je n’ai pas changé de vie depuis que tout cela a démarré. » Et pour preuve, il rêve aussi maintenant de retrouver ses racines normandes : « j’aimerais bien y retourner avec la formule live de Fakear telle que je la produis à Scopitone. » L’appel est lancé.
Références sous influences
Et si on a beaucoup tenté de définir son style ici ou là avec plus ou moins bien de réussite, c’est sans doute du côté de ses influences que l’on peut trouver quelques éléments de réponses. « Mes influences, j’essaie de les digérer pour qu’elles deviennent plutôt des références. » Reconnaissant en Bonobo un modèle sans faille. « C’est celui qui m’inspire toujours autant », concède-t-il. « En ce moment j’écoute beaucoup Jungle, et j’ai aussi hâte de découvrir le nouveau Flying Lotus. » Bercé durant l’été par le titre Leave Me Alone de Kaytranada, Fakear voyage en musique autant que ses escapades à travers le monde. « Je rentre tout juste du Japon et j’écoute beaucoup de musiques traditionnelles. » Alors que l’on s’empresse de lui conseiller d’aller justement voir l’expo Samouraï au Château des Ducs de Bretagne, il est déjà reparti pour de nouvelles contrées sonores.
A écouter
Le casque posé sur les oreilles, Fakear est soumis à notre blind test. A l’instar de ses clips chargés de paysages, nous lui avons demandé ce qu’il voyait derrière ces différents extraits. Fakear se transforme alors en tour opérateur sonore.
Entretien de Maxime Hardy et Jérôme Romain
Photos : JR et Fakear
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