Rencontre du 4ème type
Un voyage graphico-musical à la Cité
Le parcours Jazz en phase s’est clôturé par la rencontre entre Bande dessinée et Jazz ce 18 juin à la Cité. Enki Bilal, dessinateur de Bd et Erik Truffaz, electro jazzman, accompagné de Murcof alias Fernando Corona et de Mahut ont travaillé sur un projet commun, being human being dans lequel Fragil, curieux, s’est laissé emporter.
Sur scène, quatre personnages. Un trio musical composé du trompettiste Erik Truffaz, de Murcof, musicien electro minimaliste, et du percussionniste Mahut. Se joint à eux, et c’est là toute l’originalité du projet, le dessinateur de BD visionnaire Enki Bilal, que l’on ne présente plus. L’espace musical est entouré de trois écrans encadrant cette rencontre improbable, qui nous plongent dans l’univers du dernier ouvrage paru d’Enki Bilal, Animal Z.
Le spectateur est immergé visuellement dans l’univers graphique d’Enki Bilal.
Par l’entremise d’une console numérique, le dessinateur promène le regard du spectateur avec son stylet, au fil de ses planches, glissant sur les textures de ses couleurs, à la rencontre de ses personnages et de leur histoire chaotique.
Par l'entremise d'une console numérique le dessinateur promène le regard du spectateur avec son stylet, au fil de ses planches
Animal Z est un récit apocalyptique d’un avenir incertain qui pourrait être le nôtre où les réalités écologiques agressent les espèces vivantes animales autant que l’humain, perdu et témoin d’un monde menacé qui lui échappe. Cette œuvre visuelle est développée en crescendo tout au long du spectacle par le biais d’images lancinantes, en mouvement, irisées, inversées, floutées, brouillées, presque organiques, qui racontent l’homme confronté, menacé, maltraité, isolé, souvent perdu, en quête d’amour. Ces images parlent de son humanité mais aussi de son animalité, de sa nudité, de sa vulnérabilité angoissante.
La musique improvisée suit la trame de cette visite par l’artiste lui-même et ponctue le récit visuel de sonorités accentuant l’ambiance tantôt lascive, tantôt frénétique avant d’être apaisée des images projetées.
L’electro de Murcof impose et martèle ses tempos profonds tandis que l’énigmatique Docteur Mahut gesticule de toute son immensité au sein de la structure de ses percussions venues des quatre coins du monde amplifiant l’impression de voyage, d’odyssée. Erik Truffaz amène, par sa trompette « Miles », la ponctuation mélodique à cette danse passionnée des images et des notes dans laquelle le spectateur est emporté.
Grégoire Aïssani
Crédit photo bannière : Enki Bilal - Animal’z par i2b photo CC
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